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ENTREVUE / INTERVIEW

oPETH

WITH: mIKAEL ÅKERFELDT

ALBUM REVIEW

HERE

Fred Simoneau - October 2016

Veuillez noter que cette entrevue vidéo est traduite en français sous l'espace vidéo.

Please not that this interview have been translated in french below this video.

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Profil – Bonjour ici Fred Simoneau de Profil Prog.com et voici Mikael Åkerfeldt de Opeth. Comment ça va?

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Mikael Åkerfeldt – Assez bien. Fatigué, mais ça va.

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PR – Vous venez de jouer à New York il y a de cela deux jours, n’est-ce pas?

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MÅ – Oui. En fait nous avons joué à Boston d’abord puis après New York. Puis nous sommes traversés ici et avons pris une journée de congé hier.

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PR – Je vais débuter en parlant du nouvel album. Tu as mentionné avoir écrit l’album «Sorceress» en six mois. Y a-t-il un endroit spécifique où tu aimes t’installer et qui t’inspire?

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MÅ – Non, je vais seulement à mon studio. C’est le bordel là-dedans! C’est également l’endroit où l’on entrepose le matériel et il y a un coin où l’ordinateur est installé avec un clavier, un micro et tout ce dont on peut avoir besoin. C’est là que l’on fait les démos. J’aime bien y être mais, si quelqu’un y entre, il se dira probablement ‘vraiment? C’est ça?’ C’est bien pour moi. Ce n’est pas à ma maison, je dois y aller en voiture, ce qui veut dire que j’investis du temps pour aller travailler. Si je serais à la maison, il y a le téléphone, du monde qui entre et sort. Là-bas il n’y a pas d’internet ou de signal pour ça.  

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PR – C'est un peu comme en foret?

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MÅ – C’est plus un quartier industriel et on est situé quelques étages sous le sol. C’est assez tranquille comme endroit. Je débute mon travail assez tôt le matin et termine après le diner.

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PR – Après avoir apporter tes enfants à l’école?

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MÅ – Oui, c’est à peu près ça.

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PR – Si l’on se fie à ce que l’on a entendu à ce jour, vous avez sorti trois «singles» :«Sorceress», «Will-O-The-Wisp» et «With Flowers». Comment dirais tu que les critiques ont étés, est-ce que tu lis les critiques?

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MÅ – J’ai lu quelques critiques suédoises et elles ont étés assez bonnes. J’en ai lu aussi quelques anglaises. Notre agent de publicité nous en a envoyé quelques-unes et elles aussi ont étés bonnes. Pour moi, si une critique est bonne, j’en serai ravi, mais ça n’a pas vraiment d’importance. Sans vouloir offenser les «généralistes» de la musique, leurs opinions n’ont pas plus d’importance que celle du gars dans la rue. Tout le monde a ses goûts, ses opinions. Ça me fait du bien lorsque je reçois de bonnes critiques mais je ne m’arrête pas à ça, qu’elle soit bonne ou mauvaise.

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PR – Et la foule lors de concerts?

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MÅ – Superbe réaction, ils ont l’air d’embarquer d’emblée dans nos nouvelles pièces. Nous jouons les trois pièces que tu as mentionnées plus tôt et nous les jouons quand même assez bien mais il arrive que je chante mal! Mais ça abouti assez bien à chaque fois.

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PR – Qu’est-ce qui t’a fait choisir le titre «Sorceress» pour l’album?

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MÅ – Seulement un joli nom qui m’est venu à l’esprit. J’ai écrit une pièce, je ne me rappelle pas exactement comment c’est arrivé, mais je pense avoir d’abord écrit une pièce acoustique («Sorceress II») et j’ai trouvé que ce c’était un joli titre. Puis j’ai écrit «Sorceress», qui est beaucoup plus lourde, et j’y chante le mot «sorceress» souvent dedans. Cela m’ennuyait parce que je voulais que la pièce acoustique garde le nom de «Sorceress». J’ai alors décidé de les nommer toutes les deux «Sorceress». J’ai senti qu’elles étaient à l’opposé l’une de l’autre, même si je voulais qu’elles gardent chacun ce titre. Cela m’a amené à nommer l’album avec ce nom. Ces deux pièces semblaient se compléter comme les deux faces d’une pièce de monnaie et il y a quelques autres pièces qui ont pas mal le même thème ou sujet.

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PR – Qu’en est-il de la couverture de l’album?

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MÅ – L’idée m’est venue pour cela bien longtemps avant que l’on fasse la musique de l’album. J’ai envoyé cela à Travis Smith, celui qui crée nos pochettes depuis toujours, il y a environ un an et demi. Le paon, avec ses atouts sortis et se tenant sur un amas de chair humaine, c’était une idée assez cool! Je n’ai pas entendu parler de lui jusqu’à ce qu’on travaille sur la pochette et qu’il nous la renvoie. C’était parfait.

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PR – C’est une belle œuvre d’art.

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MÅ – Je crois bien que oui.

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PR – Nous allons maintenant aborder des questions qui sont plus reliés au groupe Opeth lui-même. Es-tu las d’entendre toujours les mêmes questions sur le passée et le présent, le chant en grognant vs le chant plus nette?

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MÅ – Non, ça ne me lasse pas. Je n’ai pas vraiment le sentiment d’être dans un temps ou dans un autre. Les gens aime quelque fois se poser des questions comme: pourquoi? Pourquoi est-ce arrivé? Pourquoi font-ils cela? Les fans sont avides de cela. Mais oui, je me fais souvent poser cette question. Et je ne sais pas vraiment quoi répondre. Ce n’est pour moi qu’un simple changement. C’est pour moi une sorte d’évolution comme écrivain, comme musicien ou comme chanteur. On se lasse de faire des choses et on veut cheminer. Ce n’est pas comme être un amant de la musique où tu peux faire jouer le même disque encore et encore et continuer de l’apprécier. Ce n’est pas la même chose pour l’artiste: j’aime faire des expériences et cheminer vers une direction quelconque. J’aime brasser un peu mes fondations et c’est ce qui est arrivé. Après l’album «Watershed», qui fut le dernier album (à ce jour) avec du grognement et des cris, j’ai senti que l’on avait atteint un «Watershed» (grand tournant) et qu’on ne voulait plus faire ce genre de choses. Je ne voulais pas que l’on soit associé seulement à ça. Beaucoup de personnes disent que c’est cela le son d’Opeth, que ça ne ressemble plus à du Opeth. Tout le monde peut avoir son opinion là-dessus mais je ne pense pas que ça fonctionne comme cela. Je pense qu’il y a plus que les cris ou grognements qui identifient notre son et, pour moi, ce changement ne fut pas aussi dramatique qu’il l’a été pour d’autres. Comme je disais, oui je me fais souvent poser cette question. C’est compréhensible. Les personnes qui me connaissent savent qu’aujourd’hui je n’écoute pas ce genre de musique et que je n’ai pas écouté le genre qui ressemble à ce genre (notre ancien son) depuis longtemps. Je n’écoute pas les artistes qui nous ressemblent avec le son d’aujourd’hui comme je n’écoute pas les artistes qui nous ressemblent comme on était avant, avant même d’avoir enregistré un seul album. Je ne consomme plus ce genre de musique à moins d’être dans une fête où je vais écouter du Morbid Angel ou quelque chose du même genre. Même si j’aime encore ces artistes, je n’y trouve plus d’inspiration et cela depuis on bon bout de temps.

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PR – Peux-tu partager avec nous une anecdote savoureuse qui est arrivé sur scène?

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MÅ – Il m’est arrivé de tomber sur la batterie : j’avais mal calculé mes pas et je me suis retrouvé à la renverse sur la batterie. Ça m’est arrivé deux fois! J’aime lorsqu’il arrive des choses comme ça, c’est plus amusant. Nous faisons environ un spectacle parfait sur mille. C’est bien de faire un show parfait mais j’aime ça lorsqu’il arrive des choses étranges ou inattendues. Je trouve ça drôle. J’aime ça quand ça tourne mal, et nous devons parfois arrêter le concert pour essayer de repartir là où nous avons gaffé.

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PR – C’est ça être humain.

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MÅ – Oui et c’est quelque chose qui a été enlevé de la musique: je pense ici aux gens qui utilisent aujourd’hui des machines ou un ordinateur pour faire les pistes de fond, les vocaux supplémentaires et toute sorte d’autres chose, comme pour faire un groupe complet en spectacle. Il y a plein de choses qui peuvent mal tourner lorsqu’on le fait comme nous le faisons. Je serais plus nerveux d’utiliser des machines: qu’arrive-t-il lorsque la machine ne fonctionne plus? Tout devient silencieux et il n’y a plus rien, même pas un groupe pour jouer les chansons. Cela me rendrait plus nerveux que de jouer un mauvais accord ou de mal chanter.

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PR – Je te cite: «Nous ne savons plus ce nous sommes, ce qui veut dire que nous sommes plus que probablement un groupe Progressif-Rock». Beaucoup de gens pensent que le Prog est mort à la fin des années ’70. Qu’est-ce que tu en penses?

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MÅ – Je pense que ces gens font référence à la naissance du Punk. Cela a enlevé le côté cool de Pink Floyd et Genesis et même, à quelque part, ces artistes sont devenus plus Pop. Mais je pense que l’album «Animals» de Pink Floyd, qui date de 1977, est un excellent album. Il y a eu une seconde vague, des groupes comme Marillion et Arena, mais je n’ai pas personnellement écouté ce genre d’artistes. Il (le Prog) n’était pas mort. Je pense que c’est une leçon d’histoire que le monde a oublié: ils ne pouvaient pas commenter quelque chose où ils n’ont pas participé, ils n’y étaient pas. C’est quelque chose que les «généralistes» de la musique ont mis de côté, ciblant plus le Punk Rock. Mais le Prog a toujours été là.

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PR – En considérant ton expérience et ton vécu d’aujourd’hui, qu’est-ce que tu dirais à un jeune de 20 ans qui veut devenir un musicien à temps plein dans un groupe de Prog?

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MÅ – Je ne sais trop quoi dire. Je pense qu’il doit être lui-même, créer sa propre musique. La chose la plus importante pour moi était de trouver un son propre à nous. Je ne pense pas que nous avions un son propre à nous au début. Mais, au début des années ’90, nous avons créé des pièces dont personne n’avait un son qui y ressemblait. C’était très important pour moi et j’ai eu l’impression que nous avions trouvé quelque chose. Si personne n’a d’intérêt pour le groupe, personne ne saura qui nous sommes. Ce que les quatre membres du groupe ont fait ensemble est devenu notre petit secret. Cela faisait du bien, cela était bon pour nous. Si tu veux jouer du Rock-Progressif  ou du Metal-Progressif aujourd’hui, eh bien c’est devenu un genre. C’est un genre qui est en relation proche avec la musique de virtuose et un peu «pompeux» ou grandiose. Je ne le nommerais pas nécessairement Progressif. Pour moi, la musique Progressif veut encore dire mélanger différent styles de musique, pas nécessairement être avancé techniquement. Alors mon conseil serait probablement d’écouter beaucoup de musique, différents genres, et d’étirer un peu ton imagination en écoutant des styles que tu ne pensais pas aimer. Personnellement je puise dans beaucoup de styles de musique et je n’écoute pratiquement jamais le Progressif Contemporain.

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PR – Nous avons demandé aux fans ce qu’ils auraient comme question unique à te demander. Celle que je préfère, c’est: as-tu eu la chance de voir le Dvd du spectacle «The Theater Equation» d’Ayreon (sorti en juin dernier) où Aneke te remplace pour personnifier «Fear»?

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MÅ – En fait je l’ai rencontré. Elle m’a dit qu’elle avait mon rôle et qu’elle crierait aussi à la fin, mais cela ne s’est pas produit: elle a fait autre chose. Mais ces grandes choses théâtrale… non, mais un ami à moi si. Je suis très content d’en avoir fait partie mais c’est tellement théâtral. Je n’ai vu que quelques «clips» de cela. Et, franchement, Dieu merci que je n’y étais pas! Ça demande un peu de jeu de rôle et je ne peux pas être acteur. C’était sûrement mieux avec elle. Sûrement! Elle est plus belle et chante mieux que moi! Et elle peut jouer le rôle, alors c’est sûr que c’est mieux!

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PR – Il ne me reste que deux catégories de questions. Tu n’as qu’à répondre avec seulement un ou deux mots. Qu’est-ce que tu préfèrerais: le «Opeth Cruise» ou le «Opeth Festival»?

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MÅ – Festival

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PR – Un jour, possiblement, un deuxième album «Storm Corrosion»?

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MÅ – Oui

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PR – Un album dont tu ne te départirais jamais, quoi qu’il arrive?

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MÅ – La trame sonore du film «Grease».

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PR – Je ne m’attendais pas à cela!

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MÅ – Il m’appartient techniquement parce que je l’ai acheté mais il appartient à ma plus jeune fille.

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PR – Le meilleur pays fanatique d’Opeth?

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MÅ – Par habitant? C’est difficile, je n’en suis pas sûr. Je dirais probablement l’Australie.

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PR – Le meilleur groupe Prog suédois, à part votre groupe?

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MÅ – Anekdoten

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PR – Ça répond à l'une de mes prochaines questions qui était: Anekdoten ou Anglagard...

 

MÅ – Maybe I changed my mind :)

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PR - Go ahead?

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MÅ – Anekdoten

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PR - Yes ou Genesis?

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MÅ – Difficile! Ça varie d’un jour à l’autre. Je vais dire Yes.

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PR – As-tu ou vas-tu magasiner pour acheter des vinyles ici même à Montréal?

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MÅ – C’est fait.

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PR – Qu’as-tu acheté?

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MÅ – Un album d’un guitariste suédois du nom de Janne Schaffer. On voyage de la Suède et on achète de la musique de la Suède à Montréal! Aussi un groupe Fusion suédois du nom de Solar Plexus (j’avais déjà leurs deux albums mais je les ai rachetés), deux albums de Yusef Lateef, un groupe canadien… Etcetera, Sloche (j’avais déjà l’album mais j’en ai racheté une copie), Mohogany Rush bien sûr (j’ai beaucoup d’albums d’eux), quelques albums de Neil Young,...à part les albums de Neil Young et d’Etcetera, j’avais déjà tous les autres albums.

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PR – Pourquoi achètes-tu les albums en double?

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MÅ – Ca c’est une question que tu ne peux pas poser.

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PR – S’il y aurait une chanson existante que tu aurais aimé écrire, quelle serait-elle?

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MÅ – C’est une question piège parce que tu peux choisir une chanson qui te rendra riche ou une chanson qui te rendra fière. Je vais t’en nommer une pour chaque: «Thriller» de Michael Jackson et «A Day In A Life» des Beatles.

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PR – Quel est l’album vinyle que tu as toujours recherché sans succès?

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MÅ – Un groupe britannique Rock du nom de Leaf Hound pour l’album sorti en 1971 intitulé «Growers Of Mushrooms». J’ai une copie allemande de ce disque sur Telefunken Records mais je veux avoir la version britannique sur Decca Records. Je ne devrais peut-être pas dire cela, mais, si je l’achète dans un disquaire, il se détaillerait aux alentours de $5000 US! Mais je n’en ai jamais même vu de copie.

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PR – Question un peu étrange: hockey ou basketball?

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MÅ – Hockey!

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PR – Trump ou Clinton?

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MÅ – Je dirais Clinton.

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PR – L’endroit de rêve pour prendre des vacances?

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MÅ – Je me dois de dire Gotland, qui est une ile au large de la Suède.

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PR – Est-ce que tu amènes quelques fois tes enfants à des concerts d’Opeth?

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MÅ – Oui

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PR – As-tu déjà pensé à faire une carrière solo?

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MÅ – Comme dans album solo de musique? Non.

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PR – Cuisine française ou italienne?

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MÅ – J’ai aimé la cuisine française récemment mais je vais y aller avec italienne.

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PR – Tu as déjà répondu à ma question sur Anekdoten vs Änglagard. Le meilleur album d’Anekdoten?

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MÅ – From Within

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PR – Nous sommes le 4 octobre, vous jouez ce mardi à Montréal, quelle sera la première chanson du spectacle?

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MÅ – Ma voix est bizarre mais nous allons essayer de faire la chanson «Sorceress» au début.

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PR – Super! Merci beaucoup!

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MÅ – Merci!

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