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ENTREVUE / INTERVIEW

saga

WITH: Michael Sadler

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CONCERT REVIEW

HERE !

Fred Simoneau -February 2017

Veuillez noter que cette entrevue est traduite en français sous l'espace vidéo

Please note that this interview is translated in french below this video

ProfilProg (PP):  Bonjour, ici Fred de ProfilProg. Aujourd’hui nous sommes dans les locaux de CKIA radio à Québec et j’ai la chance d’avoir avec moi Michael Sadler du groupe SAGA. Comment ça va?

 

Michael Sadler (MS): Je ne peux imaginer une meilleure façon de passer ma journée libre qu’en venant vous dire bonjour à la station.

 

PP: Hier soir vous avez donné ce qui semble être votre dernier concert ici à Québec. Comment vous êtes-vous sentis pendant ce dernier concert dans un ville où vous avez eu tant de succès?

 

MS: J’y ai pensé avant le spectacle mais pas durant car je reste dans le moment présent. J’ai commencé à le réaliser vers la fin, mais je ne voulais pas devenir mélancolique. C'est seulement à la toute fin que j’ai vraiment pensé que ça pouvait être la dernière fois et ça m’a un peu attristé. Mais on ne sait jamais peut-être reviendrons nous par demande populaire!

 

PP:  Comment de fois avez vous joué à Québec?

 

MS: Entre 10 et 20 fois environ pour les concerts réguliers, mais je ne compte pas le fait qu’au début nous avions donné une série de spectacles  pour 14 jours de suite dans l’ancienne boîte ‘Le Cirque Électrique’!

 

PP: Donc en moyenne tous les 2-3 ans?

 

MS: Plus souvent au début, il y a eu un segment où nous faisions plus souvent l’Europe. Oui on a une tradition avec Québec.

 

PP: Retournons en arrière maintenant et parle-nous de la genèse du groupe.

 

MS: Il était une fois… Après que Jim eut quitté Fludd, il se mit à écrire quelques chansons. Moi je travaillais pour une compagnie d’art graphique comme représentant commercial. Il m’a invité un soir et m’a montré quelques chansons me disant qu’il n’aimait pas beaucoup le son de sa voix et me demandant si je pouvais essayer de les chanter. Une des pièces était ‘How Long’.

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Le lendemain en me regardant dans le miroir avec mon habit 3 pièces je me suis dit: Qui es-tu? Cette image de moi ne faisait pas de sens. J’ai quitté mon emploi et lui ai demandé: cette histoire de groupe c’est du sérieux? Nous avons ensuite recruté son frère Ian, un choix logique, Steve, qui était aussi avec Fludd devint le batteur et on a ajouté Rosjijij comme claviériste et nous avions un groupe. Le son ‘Saga’ est venue d’une sorte de fusion. Ian apporta une influence hard rock genre Zeppelin, Steve emmena une influence R&B et bien sûr Jim et moi-même étions des fanatiques de Gentle Giant et du rock progressif. Ce qui nous caractérise en tant que groupe prog, quoique que cette étiquette ne s’applique pas à 100%, c’est que comparativement au prog classique nous avions un côté rythmique plus prononcé. D’ailleurs nos premiers succès internationaux ont été à Puerto Rico et en Allemande à qui les rythmes et contrepoints fréquents  plaisaient sûrement plus. Nous avons toujours voulu préserver notre son et avons continuellement ignoré les avis des autres. Bien sûr sur une carrière de 40 ans et tant d’albums nous avons expérimenté un peu mais c’était toujours par choix et nous sommes un peu têtus. On se compte chanceux savoir pu gagner notre vie avec le groupe avec le moins de compromis possible.

 

PP: Qu’en est-il du nom ‘Saga’?

 

MS: Initialement on voulait s’appeler ‘Pockets’ mais un groupe américain a pris ce nom et sorti un disque juste avant nous. C’était ennuyeux car on commençait à se faire connaître à Toronto avec ce nom. C’est donc durant une table ronde qu’on s’est remués les méninges pour trouver un autre nom et je crois que c’est un des gérants qui a lancé le nom Saga. Les implications du nom: court, clair, facile à retenir, graphiquement élégant et signifiant une continuité nous a immédiatement plu.

 

PP: Parlons longévité: 40 ans, 21 albums, des dizaines de pays, des millions de spectateurs…

 

MS: (en riant) et je me souviens de chacun d’eux!

 

PP: Si tu faisais un sommaire de ta carrière personnelle que serait-il?

 

MS: Je suis venu, j’ai vu, j’ai performé, j’ai remercié et j’ai quitté

 

PP: (rires) Et tu es revenu et tu as quitté encore!

 

MS: Au début la scène musicale était en effervescence à Toronto, spécialement sur la  rue Yonge, il y avait des clubs partout et tous les musiciens faisaient le même circuit. Rendus à la fin on recommençait!  Ce fut un excellente expérience pour nous, on a appris a joué, à connaitre les audiences, à construire notre base de fans. Il y avait aussi une grande ouverture d’esprit envers la musique dans ce temps-là. Particulièrement les années 80. Quelle décade! Qui me manque beaucoup d’ailleurs! puis le ‘grunge’ est venu et à un peu tuer le rock. Plus simple et facile, soudainement, tout le monde pouvait faire de la musique et l’enregistrer. Il y a quand même des bonnes choses dans le grunge mais tout le monde pouvait devenir un star, la qualité a décliné et c’était une forme de musique ‘jetable’

 

PR: Il y a eu Pearl Jam et Nirvana…

 

MS: C’est le bon côté du grunge, ces groupes était plus ‘songés’ mais il a eu plus de mauvais grunge que de mauvais rock en général. Grunge à ôter le côté mystique de la musique et a modifié la ‘business’ de la musique.  Puis vinrent les années 90 qui en général ne furent pas de très belle années pour plusieurs, un décade de transition en sorte. Beaucoup de changements mais beaucoup de confusion aussi. Pas ma décade préférée. C’est aussi l’avis de plusieurs gens avec qui j’en ai parlé. On entend rarement quelqu’un dire que les années 90 ont été ses années favorites.

 

PP: Ce fut certainement une décade de transition pour le rock progressif en général, quelques groupes ont survécu et d’autres sont nés…

 

MS: Car c’était une nécessité, il fallait s’en sortir…

 

PP: Qu’en est-il de maintenant en 2017?

 

MS: Je crois que la situation est plus saine qu’elle était. L’aspect créatif va bien mais malheureusement le côté affaire de la musique est tellement différent maintenant. Les maisons de production ne font plus que de la distribution maintenant. On n’offre plus de contrat dans les clubs, tu fais de la musique à la maison, tu l’a mets sur YouTube et tu deviens une vedette! Je mets au défi tout groupe de rock de survivre 10 ans dans les conditions actuelles à moins qu’ils puissent se réinventer. On peut voir ça de 2 façons: on peut regretter le bon vieux temps ou en peut regarder ce qui se passe, explorer les nouveaux médias, garder sa passion, re-canaliser le bon vieux temps avec les moyens d’aujourd’hui. Il a toujours une audience mais il faut l’approcher différemment.

 

PP: Que penser du retour du vinyl?

 

MS: Est-ce en partie de la curiosité, une mode passagère ou peut-être une recherche de qualité, je doute que cela redevienne le médium de choix. Mais le son est meilleur c’est sûr.

 

PP: Le vinyl a peut-être le potentiel de réintroduire les classiques du progressif comme Yes, Genesis, Pink Floyd.

 

MS: C’est vrai.

 

PP: Maintenant que vous vous approchez de la fin de ce magnifique voyage avec Saga, peux-tu nous dire ce qui viendra après? Pour toi et les autres membres du groupe si possible.

 

MS: J’ai quelques projets en attente. Je travaille avec le projet Rock Meets Classics, un projet de groupe de rock combiné à un orchestre de musique classique pour reprendre des pièces rock, comme l’ont fait Alice Cooper, Ian Gillan et  d’autres. On parle de faire quatre pièces de Saga dans ce format en 2018. Je chanterai et ils font tous les arrangements orchestraux. Les autres ont des projets aussi. Ian Crichton étant un guitariste rock de renommée mondiale, il n’aura pas de problème à faire du studio ou de partir un groupe. Un trio instrumental de Toronto m’a approché pour faire la partie vocale. Comme tu vois je risque de revenir à Québec bientôt.

 

PP: Est-ce que ton travail avec Rock Meets Classics sera disponible?

 

MS:  Oui, ils en font un DVD.

 

PP: 40 ans de Saga, doit-on s’attendre à un coffret dans un avenir proche?

 

MS: Bien sûr! On regarde la possibilité d’un album final ou d’un coffret avec des nouveaux morceaux mais rien de définitif à ce point.

 

PP: Quel est ton souvenir le plus précieux de ta carrière?

 

MS: Il y en a deux. le premier fut une prestation à un grand festival en Allemagne devant une foule de 90,000 personnes. Bien que ce fut difficile de sentir la connexion avec le public, ce qui est très important pour moi, il y eu un moment au milieu d’une chanson ou j’ai vu un océan de mains dans les airs, c’était remarquable. Mais mon meilleur souvenir, mon souvenir le plus cher, c’est notre premier album. Je voulais le voir en magasin. Je suis allé chez Sam The Record Man et je cherchais sous la lettre S ou la section Divers et j’ai vu un client passer de manière très déterminée il a regardé sous S, a prit notre  album et l’acheté sous mes yeux. J’ai pensé: Oh mon Dieu, ça se passe vraiment, on existe! Il faut comprendre que réussir en musique, c’est tellement difficile, les chances sont contre vous. Le pourcentage de réussite est astronomiquement petit. Voir ainsi quelqu’un qui pait pour l’art qu’on a produit, ça suggère que ça devient possible, ça peut marcher!

PP: Le fait d’être au Canada a-t-il joué un rôle négatif?

 

MS: On n’y a pas jamais vraiment pensé. Notre carrière a commencé en Allemagne et on a suivi nos marchés. Une station radio de Toronto croyait qu’on était un groupe allemand! En était en Allemagne d’ailleurs qu’en on nous a rapporté cela. On a ensuite fait un effort pour se faire connaître au Canada.

 

PP: Qu’est-ce qui va vous manquer le plus?

 

MS:  Tout va me manquer. A bien y penser j’aime bien la routine des voyages, des déplacements, c’est un style de vie assez unique. Ce qui va me manquer le plus évidemment c’est d’être sur scène et de performer. Je le ferai encore pour quelques années mais rien ne remplacera aller sur scène avec ce groupe et le lien créé depuis 40 ans avec nos supporteurs. Les fans ont littéralement grandi avec nous. C’est comme une grande famille.

 

PP: Musicalement qui t’a influencé le plus?

 

MS: Pour l’écriture et la composition Gentle Giant au début. J’étais dans un groupe de blues qui devint un groupe de jazz plus un groupe de jazz fusion et finalement un groupe de rock qui devint progressif. Un jour le batteur m’apporta un album qu’il voulait me faire spécialement entendre. ll s’agissait de Three Friends. Après l’avoir écouté j'ai dit: je ne sais pas comme on appelle çe genre mais c’est comme ça que je veux écrire de la musique. Cela contenait tout ce qui m’attirait: les voix, les mélodies, les contreparties, la qualité des musiciens, ce fut un moment déclencheur pour moi. J’ai appris que cela s’appelait du rock progressif. Je vais toujours m’en rappeler. Ils ont été l’influence principale au début. Comme chanteur j’ai été influencé par 2 grands: Freddy Mercury et Peter Gabriel. Peter pour le théâtralisme et Freddy our sa capacité de captiver. Il a été irremplaçable et Queens n’aurait pas du continuer sans lui. Je me souviens d’un performance de lui ou il faisait un set acoustique intimiste qui envoûtait une foule de 90,000. Quel don, dont il n’abusait jamais d’ailleurs.

 

PP: Le plan est de continuer la tournée toute l’année et de finir avec Cruise to the Edge. Prévoyez-vous de faire quelque chose de spécial à cette occasion?

 

MS: Oui, parce que ce sera le spectacle ultime, on y travaille déjà. Il y aura beaucoup de muti-média, on a 40 ans de matériel vidéo après tout. Ça va être une soirée spéciale.

 

PP: Nous arrivons à la fin. Comme d’habitude je fais un quizz rapide, tu as droit à une seule réponse, mais tu peux dire je passe si tu ne veux pas répondre à certaines questions.

 

L’endroit ou tu aurait voulu joué mais n’a pas pu?                            Le Japon!

L’artiste avec qui tu aurais aimer avoir la chance de jouer?             Peter Gabriel!

La chanson que tu aurais aimé avoir composé?                             Against All Odds!

La chanson de Saga dont tu est le plus fier?                                               Giant!

Jazz ou Blues?                                                                                  Jazz!

Une concert de Genesis ou de Gente Giant?                                  Gentle Giant!

Plat du Québec favori?                                                                     Poutine!

La pêche ou la chasse?                                                                    Ni un ni l’autre!

Le club de hockey Les Canadiens ou les Maples Leafs                  Toronto!

 

PR: D’autres produits Saga en préparation?

 

MS: Un livre sur nos 40 ans produit en Allemagne

 

PR:  Le mot de la fin?

 

MS:  Je me sens privilégié d’avoir eu une si longue carrière en faisant que je nous aimions faire. Avons nous des regrets, bien sûr mais c’était de bonnes occasions d’apprendre et de continuer. Je ne peux remercier assez les gens et nos fans et la meilleure façon de le faire c’est de donner des spectacles.

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