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ENTREVUE / INTERVIEW
anathema
WITH: vincent cavanagh
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ALBUM REVIEW
HERE !
Fred Simoneau - June 2017
Marc Thibeault
Veuillez noter que cette entrevue sera traduite en français sous l'espace vidéo
Please note that this interview will be translated in french below this video
Profilprog radio
Entrevue avec Vincent Cavanagh (Anathema)
Fred Simoneau
Juin 2017
Traduction Denis Boisvert et Charles Dauphin
Profilprog(PR) : Salut! Quand j’ai commencé à faire des entrevues, j’avais une courte liste de groupes que je tenais à interviewer. Sur cette liste il y avait les Riverside, Steven Wilson (malheureusement je n’ai toujours pas eu Steven Wilson), Anathema, Opeth. Et aujourd’hui je suis extrêmement privilégié de m’entretenir avec Vincent (Cavanagh) d’Anathema. Restez en ligne, on va jaser de « The Optimist » et de ce qui s’en vient pour le groupe. Cheers!
PR : Vincent, comment ça va!
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VC : Ça va très bien! Il fait une chaleur étouffante à Londres. Je suis à Londres en Angleterre, comme ils disent, il fait 34 degrés, et tout le monde en Angleterre s’en plaint! *rires* C’est trop chaud!
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PR : Et ici il tombe des clous à Québec.
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VC : Wow… Eh bien j’ai très hâte d’aller à Québec, man.
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PR : Le nouvel album, « The Optimist », est sorti le 9 juin. Les critiques semblent extrêmement positives, félicitations! Quels sont tes impressions jusqu’à date?
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VC : On est quelques mois après la complétion de l’album, et il y a peu de choses que j’y changerais. Évidemment, il n’y a jamais rien de parfait, je peux dire qu’il y a des petites choses mais rien de majeur vraiment. Et de dire qu’on est dans cette position à ce moment-ci est une façon positive de voir les choses. Je ne mesure pas ma satisfaction d’un album seulement si ça me fait vibrer ou si je trouve que c’est bon, toutes ces choses-là, si je trouve qu’il a de la profondeur et de l’honnêteté, etc. Mais également est-il complet, est-ce terminé? *rires* Est-ce qu’on a vraiment réussi à le compléter dans les délais prévus? Et nous l’avons fait, alors… ouais. Voilà! C’est également une œuvre multi-plateformes. Travis Smith à San Diego en Californie a fait un travail incroyable au niveau artistique – encore – comme il le fait toujours. Il a vraiment insufflé de la vie à l’histoire en faisant des prises de vue sur place. Il est essentiellement devenu « The Optimist » pendant une couple de semaines alors qu’il roulait aller-retour sur la côte ouest pour prendre les photos pour la couverture. L’édition spéciale de quarante pages est vraiment de toute beauté. Je l’adore vraiment. Alors tout ça et les vidéos et les illustrations qui l’accompagnent et que nous projetterons en concert, car c’est notre intention de jouer l’album du début à la fin comme une seule pièce, tu sais une présentation où tu ne t’adresses même pas à la foule, où tu vis dans l’instant présent. Et bien sûr la deuxième partie du spectacle aura tout le reste, ça sera une bien longue soirée quand nous jouerons au Canada. Alors à mes yeux c’est une œuvre complète, il y a peu de choses que j’y changerais, j’en suis très heureux, heureux que ça touche à plusieurs genres, qu’on y essaie de nouvelles choses et qu’on y explore de nouveaux horizons pour Anathema. Et aussi que c’est une sorte d’histoire racontée sur différentes plateformes, si tu veux. Ce n’est pas un album concept comme tel, parce qu’il n’y a pas de trame narrative qui accompagne habituellement un album concept. C’est plus comme une trame sonore d’un film, et ce que l’on entend sont des scènes de ce film, et on entend des scènes entre les chansons. Et si tu regardes les images tu comprends où tout ça s’en va, et ce qui arrive à ce mec, « l’Optimiste ».
PR : En parlant de l’histoire, j’ai entendu dire qu’elle a un lien avec l’album de 2001, « A Fine Day to Exit », n’est-ce pas?
VC : Oui, c’est bien ça. Sur la pochette de « A Fine Day to Exit » on voit une voiture qui s’est rendu à une plage. Et dans cette voiture on voit les détritus laissés par une personne en crise. Des bouteilles de whiskey, les paquets de cigarettes éparpillés, des notes sur des papiers, une bouteille de pilules, un fusil, toutes ces choses. Et de toute évidence, le gars est arrivé au bout du rouleau. Il a garé la voiture, et tu vois qu’il a laissé ses vêtements en s’en allant vers la mer. On sous-entend qu’il s’est suicidé, mais en fait ce n’est pas le cas. Il a feint son propre suicide et a décidé de repartir une nouvelle vie. Alors « A Fine Day to Exit » c’est tout ça. Et les illustrations c’était également Travis Smith qui documentait la descente aux enfers de ce gars, si tu veux. La première chanson de l’album n’est même pas une chanson, c’est plus comme une scène. Ça commence sur la plage, la même plage que « A Fine Day to Exit », tu entends le gars sortir de l’eau et ramasser ses vêtements, il monte dans la voiture et commence à parcourir les postes de radio. Et il entend ces hallucinations de son passé et on entend des trucs de « A Fine Day to Exit ». On entend « Weather Systems » et « We’re Here Because We’re Here ». Et ces hallucinations font partie de sa vie, ce sont ses souvenirs. Alors il hallucine, et il sait que quelque chose va se passer, il sait qu’il se dirige vers l’inévitable effondrement psychologique qui s’en vient. Et il se dit que s’il conduit assez longtemps et assez loin, qu’il pourra y échapper, mais évidemment il ne peut pas. Et à la toute fin de l’album il se retrouve à un endroit complètement différent d’où il croyait se diriger, la conclusion opposée d’où il croyait s’en aller. Mais ça finit par être la bonne destination pour lui. Alors la première pièce c’est justement les coordonnées de cette plage, la position exacte où a été prise la photo de « A Fine Day to Exit », le même endroit où « The Optimist » a été photographié. On peut suivre tout son trajet de San Diego en Californie, par la côte ouest, à travers les forêts avec les paysages grandioses de la Californie du nord, par San Francisco, jusqu’au milieu de nulle part en Oregon. C’est essentiellement son parcours. Il sera intéressant de voir comment on va organiser l’aspect visuel et les clips pendant qu’on joue en concert. Nous sommes en train de préparer tout ça en ce moment.
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PR : Ça me donne le goût de remettre l’album et le ré-écouter.
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VC : C’est un de ces albums que tu dois écouter du début à la fin. Je dirais que ça aide si tu as les illustrations, car ça aide à visualiser. Le vinyl rouge est cool!
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PR : Ouais! Très beau produit.
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VC : Nous mettons toujours beaucoup de temps et d’effort dans les illustrations et l’emballage, et Kscope sont bons là-dedans.
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PR : Est-ce que vous avez fait quelque chose de différent pour cet album que vous n’avez jamais fait auparavant?
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VC : Oui, plusieurs choses en effet. La principale chose c’était d’abord dans la composition. Avant cet album, j’ai vécu huit ans à Paris, puis ma conjointe et moi sommes déménagés à Londres, et Danny y vivait déjà. Quand nous avions du temps libre, je lui ai dit, « pourquoi on trouverait pas un endroit où je pourrais y installer mon studio? ». Parce que j’ai mon propre équipement de studio et tout, alors si je trouve un local et qu’on peut prendre une pause de tournée de deux mois, ça irait? Alors Danny a dit, « Ok, fais-le ». Alors j’ai trouvé un local et je m’y suis installé, et j’ai parlé à l’agence et j’ai demandé une pause de quelques mois pour qu’on puisse enregistrer le prochain album. Ils ont dit « Ok, cool. ». J’ai installé l’équipement, invité Danny, il est arrivé et m’a demandé ce que j’avais. À ce moment, il était évident que Danny était dans un état d’esprit plus collaboratif. Il avait des trucs qu’il voulait essayer. Et le premier truc était un enregistrement très brut… j’ignore s’il a fait ça avec son téléphone mais ça sonnait comme s’il avait fait ça sur un vieil enregistreur à cassette qui a été ensuite passé dans une vieille lessiveuse et qui en est ressorti tout brouillé. Et c’était juste deux accords. Alors j’ai dit on commence avec ça, et c’était « The Optimist ». Et là Danny a commencé à parler de cette idée d’un gars qui s’enfuit et qui conduit la nuit, tu sais, juste un aperçu visuel… Ce n’était que plus tard qu’il a eu l’idée de rattacher ça à « A Fine Day to Exit », et de développer ce personnage et cette histoire. Alors ce qui s’est passé ensuite c’est que je suis devenu le filtre du travail de Danny et John, et je le produisais et l’emmenais à la table, et lui donnais la forme d’une chanson complète si tu veux. Par exemple pour San Francisco, Danny voulait faire un cover d’une pièce de Tangerine Dream, parce qu’elle avait ce feeling d’un trajet nocturne en train à travers San Francisco, une pièce qui s’appelle « Love on a Real Train » qu’il avait entendu sur le CD « Mr. Robot ». Il a dit « si un en faisait un cover, ça irait parfaitement sur cet album pour la scène où il traverse San Francisco), alors j’ai dit « ok, ouais t’as raison, mais je ne veux pas en faire une copie carbone, il y a d’autres façons de le faire ». Un de mes albums électroniques préférés de tous les temps ils en ont fait un cover, en 1994, alors ça m’intéressait. Et si on écrivait notre propre pièce, également inspirée de cette virée nocturne en train à San Francisco, et qu’on utilisait cette esthétique comme d’un tremplin pour écrire la chanson? Alors il a dit « ok, on peut essayer ». J’ai dit « ok. Piano. On a besoin d’un « delay » » . On est embarqués sur le piano, on a programmé un delay, et il a commencé à jammer. Quelques bonnes choses en sont ressorties, mais c’était comme une espèce de pièce jammée et il ne savait pas vraiment ce qu’il faisait à ce moment-là, alors j’ai dit on y reviendra un autre moment donné. Et il a quitté et puis je me suis dit, ces mesures-là, ces six mesures-ci, c’est ça le riff. Et pendant qu’il n’était pas là, j’ai tout assemblé et j’ai dit « ok, c’est ça! ». Ensuite il me revient et dit, « Ce que je voulais faire, c’est prendre une courbe, ça va monter, monter », parce que ma courbe à moi était plus comme des montagnes, ça montait vraiment haut puis ça descendait vraiment bas, puis ça remontait vraiment haut encore. Et il a dit, « Non, non. Je veux que ça soit plus ‘soul’ ». Alors si tu regardes la dynamique, il y a une légère montée, puis une légère baisse, puis on va pour le grand crescendo à la fin. Alors j’ai dit, ok ouais, je vais faire ça. Alors c’est comme ça que lui et moi on travaille. Avec John c’est un processus similaire comme d’habitude. Il arrive au studio de démo avec un enregistrement merdique qu’il a sur son téléphone. Et c’est lui qui joue de la guitare en faisant des *bleh bleh bleh*, chantonnant un air *rires*, des bruits en arrière-plan, et sa fille qui est là et va lui demander un jus d’orange, et toutes sortes de chaos qui se passe. Et il a cet enregistrement et je vais en tirer un peu de sens. Ce que je dis toujours des trucs de John, c’est comme essayer d’accrocher une horloge sur un mur parce qu’il n’a jamais l’air de jouer la même chose deux fois d’affilée. « Comment ça va encore, joue-le une autre fois… non, non, joue-le encore!! Mais c’est différent! C’est crissement différent de ce que tu viens de jouer! » Et il me regarde et dit, « …Quoi?... Sérieux?... ». *rires* Et je dois déchiffrer tout ça. Et c’est une période où on s’amuse vraiment Danny, John et moi. Alors je suis essentiellement le gars dans la chaise qui essaie de trouver un sens à tous ces trucs et qui les produit. Et après ça nous sommes partis en tournée, quelque chose que l’on ne fait jamais, parce qu’on compose de la musique en studio habituellement. Si on a appris une chose en faisant « Distant Satellites » c’est « on n’écrit pas l’album en studio SVP, ok? ». Alors on est partis en tournée, nous avions déjà quelques pistes de complétées, quelques semaines plus tard on est retournés en studio pour faire la première partie de l’enregistrement avec Tony Dougan de Mogwai. On étaient bien mieux préparés pour ce disque. C’est pourquoi on a eu le temps de mieux développer la trame de l’album, raffiner les choses jusqu’au point où on s’est dit ‘Ça y est c’est complet!’
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PR: C’est votre douzième album en studio si je ne me trompe pas?
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VC: Ce n’est pas le onzième?
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PR: Peu importe. Quand vous avez commencée en 1993 pouviez- vous imaginer que vous seriez encore en train de composer en 2017?
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VC: Quand on a que 17 ans on ne réfléchit pas trop sur le futur. On vit dans le présent. En passant je suis en train de vérifier le nombre d’album et on est a fait 1,2,3,…onze en tout et quelques albums ‘live’ aussi. Je vais te dire ce qui n’a pas vraiment changé depuis nos débuts, c’est cette idée que d’expérimenter est plus captivant que de faire des chansons communes. Sur le premier album on a une piste qui était écrite à l’envers, ‘Scars of The Old Stream’ . On avait aussi de longues sections classiques, des parties acoustiques avec voix de femme, des chansons ‘folk’, un pièce de 23 minutes ‘ambiente électronique’, des voix parlées, des passages psychédéliques, bref rien de trop simple. On a continué à explorer d’autres avenues musicales et ceci nous a suivi durant notre évolution qui n’avait rien de planifiée et qui survenait chanson par chanson, au jour le jour. Comme adulte si tu continues à élargir tes horizons et restes honnête avec toi-même alors tu continues de changer et c’est ce que nous avons fait durant toutes ces décades.
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PR: Donc il n’y a jamais eu de plan écrit à l’avance?
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VC: Non, car cela deviendrait forcé, si tu forces les choses tu manques ton coup. Planifier une évolution m’apparaît faussé. Tu veux que la musique reste naturelle, tout ce qu’on fait est intuitif de toute façon.On peut s’assoir un jour et chacun compose sa partie, du rock , du classique, de l’électronique. A partir de là le tout prend forme: quels instruments? qui va chanter? même si la mélodie n’est pas complète. Si ça clique pour un c’est bon. À partir de là notre rôle est de s’enlever de là, ne pas nuire, trop parler ou forcer les choses. Il faut laisser l’idée se développer et suivre son chemin, ce n’est qu’après qu’on peut jeter un regard objectif. Est-ce bon, valable, significatif, émouvant, quel est le message? Les instruments sont en sorte choisis par la chanson. Par exemple la pièce ‘Close your eyes’ qui est un peu jazzée a débuté par un ‘riff' de piano et pointait vers Lee et évoquait une contrebasse, une son de batterie sordide et un son de trombone. Tout cela découlait du riff de piano. Les seuls ajouts furent du ‘flugelhorn’ un registre plus bas que la trombone et le contrebassiste utilisa un archet pour créer une atmosphère. C’est le même processus pour chacune de nos chansons. Les fois qu’on s’est trompé et qu’on a dû faire des changements c’est quand on a dérogé de cette voie créatrice.
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PR: Dirais-tu que ‘The Optimist’ est l’album le plus sombre que vous avez fait depuis les années 90?
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VC: Probablement depuis ‘A Natural Disaster’ certainement. Ceci n’indique en rien une tendance. Le titre ‘The Optimist’ est un peu ironique puisqu’il traite des difficultés psychologiques extrêmes de quelqu’un. Le début est un peu euphorique puis devient plus tendu vers le milieu avec ‘Close your Eyes’ et on revient à l’humeur initiale vers la fin. Ceci n’est pas très important pour nous en fait.
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PR: Par curiosité, vous sortez un album aux deux ans environ sauf de 2003 à 2010. Que s’est-il passé?
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VC: Durant cette période, nous avons été passablement occupé par d’autres projets personnels comme le travail, les études etc..
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PR: Certain médias disent que vous vous éloignez du rock progressif pour aller vers un rock alternatif voire même du ‘Shoegaze’ qu’en dis-tu?
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VC: Je ne sais pas, on est toujours en train de passer d’un genre à un autre. Le rock alternatif couvre beaucoup de choses. Strictement parlant on ne suit pas les règles du genre progressif de près. Je ne crois pas que nous sommes des compositeurs trop ‘compliqués’. On ne fait pas de solo de guitare ou des passages spectaculaires. Oui, rock alternatif nous va bien tout comme on peut l’appliquer à un groupe comme Radiohead.
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PR: Vous retournez avec ‘Cruise to the Edge’ en février 2018, est-ce particulier de faire partie de cette élite de groupe progressifs?
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VC: Oui, absolument! Pour moi ce que j’apprécie du prog c’est le mode de pensée. Par exemple quand Bob Dylan a composé en 1962 à 21 ans ‘It’s Alright Ma (I’m Only Bleeding)’ c’était quelque chose de tellement différent qui montrait ce qu’on peut faire en musique et il a changé la perception des autres comme John Lennon qui en a influencé d’autres par la suite. Les Beatles l’avait, comme Pink Floyd, David Bowie, Brian Eno, même Neil Young. Plus près de nous, Radiohead, Steven Wilson, Anathema, Ulver ont tous une approche progressive même si leur musique ne l’est pas tout à fait. Je crois aussi que c’est un secret pour perdurer en musique particulièrement de nos jours car les gens s’ennuient très vite. Pousser les limites et expérimenter fait des artistes plus intéressants. David Bowie en était un très bel exemple. C'est comme si leur identité de base ne change pas mais comme une vigne dont les branches peuvent aller dans toutes sortes de directions la souche demeure la même. Le moment important est le présent, c’est comme ça pour Anathema. Je n’ai aucune idée où en sera musicalement dans 5 ans. Je connais déjà 4 pistes du prochain album, mais pas leurs formes finales.
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PR: Pour terminer, on passe au quizz, une seule réponse est permise mais tu peux sauter une question si tu le désires. Prêt?
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PR: Qui est le plus grincheux des trois frères Cavanaugh?
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VC: Hum, c’est très difficile… ça pourrait être moi! Je suis très exigeant. Jamie est adoré de tous, Danny est très au jour le jour et de bonne humeur. Je suis seulement grincheux quand les choses ne tournent pas rond.
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PR: Quel est le pays ou vous n’avez pas encore joué mais où vous aimeriez performer?
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VC: On ira en Colombie bientôt, on peut l’enlever de la liste. Puis-je être fantaisiste ici? Dans un monde différent je dirais alors l’Iran. On y a énormément de nos fans et cela prouve que la musique rock n’est pas ‘le mal’. En espérant que ces fans connaitront plus de liberté un jour.
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PR: Un mot pour décrire le nouvel album ‘The Optimist’
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VC: Poignant!
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PR: Ton groupe méconnu préféré?
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VC: Frankie Sparo. Il est de de Vancouver, a vécu à Montréal et a enregistré avec Constellation Records. Mon album favori de lui est Welcome Crummy Mystics.
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PR: Quel est ton morceau favori sur ‘The Optimist’?
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VC: San Francisco.
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PR: Quel est la dernier album que tu as écouté au complet?
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VC: Roger Waters ‘Is This The Life We Really Want’, hier en fait. J’ai même commenté que cela marquait le retour d’un voix très marquante de rock avec un message politique important, surtout quand le monde politique devient fou. Le dernier morceau ‘Part Of Me Died’ est déchirant. Quand une chanson nouvelle donne l’impression d’avoir toujours exister, c’est qu’on a affaire à un moment de génie.
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PR: Quel est ton album d’Anathema favori?
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VC: Le prochain!
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PR: Quel est le premier poster que tu as mis dans ta chambre dans ta jeunesse?
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VC: Un tunnel multicolore psychédélique, puis un de Pink Floyd: la pyramide de Dark Side of The Moon.
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PR: Merci beaucoup et on a hâte de vous voir au Québec en août.
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VC: Moi aussi!