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CHRONIQUE / REVIEW

we are kin

bruised sky

WE ARE KIN.jpg

Releases information

Release date: July 12, 2019

Format: Digital, CD

Label: Bad Elephant Music

From: Royaume-Uni / UK

7,1

Marek Deveaux - October 2019

TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

WE ARE KIN est un quartet de Crossover Prog originaire de Manchester, fondé en 2013 par GARY BOAST et DAN ZAMBRAS qui ont créé en 2015 leur première livrée, l'album concept PANDORA. Ils se sont réunis autour d'une passion commune : l'amour de la musique progressive et une grande admiration pour le groupe GENESIS.  Mais rien ici ne ressemble de près comme de loin à « Firth of Fifth » ou à « Supper's Ready ». Leur nouvelle galette « Bruised Sky » ne revendique aucun concept, mais nous propose une musique surprenante et avant-gardiste sans réel équivalent. Les bases musicales sont pour ainsi dire plantées dans un triangle équilatéral comprenant l'Electro Prog, la Soul et le Trip Hop.

  

« Circles » débute calmement par des synthés aux allures futuristes, accrochés par une voix féminine et lointaine semblant venir de l'orient. Ce chant devient jazzy et se fait récital, avec cette évidence que l'artiste est au centre de tous les intérêts. Un piano brillant accompagne des mélopées féminines répétitives aux vibratos redondants, puis des touches Techno et des claviers bitonaux redonnent un peu d'éclat à cette monotonie ambiante. Mais cette grisaille introspective reprend son cours et se termine comme des notes tapant à l'intérieur d'une bulle, laissant un goût d'inachevé. (6/10). « The Fawn » commence directement tête-bêche l'orchestration à l'envers, poursuivi par des sirènes sans mots, une grosse basse binaire vient alors embrasser ces belles envoûtantes. La vitesse est maintenant établie, un phrasé à la SINEAD O'CONNOR s'annonce, et nous délivre avec choeurs une mélodie s'intensifiant progressivement dans des émotions sans fin (7/10).  Avec « Leave Me Be » un piano nous accueille comme pour un anniversaire, ce refrain sera repris tout du long par un récitatif plaintif, mais bien tenu, intense et torturé façon JEFF BUCLKEY, avec une batterie bien dense augmentant ainsi les charges émotionnelles.  Avec ce morceau, WE ARE KIN nous dévoile tout leur potentiel à pouvoir élaborer et créer des structures nouvelles et avant-gardistes!  (8/10). Par contre, il n'y aura pas grand-chose à retenir de « Bruised Sky » l'éponyme à part une entrée discrète d'un synthé aux sonorités « Vangelisques », une voix classieuse mais monotone ressemblant par moment à celle de BETH ORTON, quelques claviers ici et là, et une petite mélodie qui nous fera passer une soirée tranquille au coin du feu, bref rien de bien excitant. (5/10).

  

Ca ne s'arrange pas vraiment avec « I Won't Go Back ».  Une dame se réveille lascivement et nous délivre gentiment de la musique soul aux reflets de gospel affublée de no no no no... qui n'en finissent pas.  La deuxième partie est du même acabit, des impacts atmosphériques et des voix ricochantes clôturent ce petit intermède mortifère et dénué de structure progressive (5,5/10). « Nothing More » arrive à point nommé comme pour contredire les propos précités, et de faire de cette pièce mon élue!  Ce titre s'installe avec brio dans des formes musicales et des compositions excellemment réalisées, se rapprochant ainsi de ce qui se fait de mieux en matière de construction progressive, m'incitant à expirer le mot « enfin! ».  Les harmoniques sont ici supérieures et prennent bien leurs places grâce à une section basse/batterie bien cadencée, nous dévoilant des sonorités Pop-Rock voire Trip-Hop à la manière de PORTISHEAD.  Mais à mi-chemin, ce bel enthousiasme s'arrête brutalement, le groupe reprend alors ses travers déjà évoqués en rajoutant des lamentos répétitifs, et des vibratos au temps d'exécution exagéré, m'interdisant du coup de placer un 10 pour cette belle pièce. Arrivés à la dernière partie vers 4:25 nous découvrirons une EMMA BREWIN-CADDY susurrant des mots doux, ponctués de silences suggérant un ailleurs idéal, par un chant profond et nuancé lové dans du velours. Un vrai petit bonheur (9/10)! Nous atteignons la dernière et plus longue pièce de cette oeuvre avec « Paper Boat ».  La Diva prend sa voix de soprano et nous envoie du soyeux teinté de délicates harmonies, pour ensuite se muer dans des expressions abusivement sévères, se dirigeant ainsi vers un Rock expressionniste et unique. On pourra à nouveau remarquer des ambiances et des rythmes façon PORTISHEAD et des tournures ressemblant à RUFUS WAINWRIGHT.  Quel beau mélange!  Des bruitages bizarroïdes et des vocoders d'hommes aux expressions véhémentes viennent rompre ce travail soigné et gâcher ce qui pour moi allait être le point culminant de l'album.  Mais heureusement, la dernière minute que je vous laisse découvrir est d'une rare beauté! (8/10).

  

Vous l'aurez compris en me lisant, je suis assez mitigé concernant les quelques pierres d'achoppements qui suivent. Je considère qu'un groupe de musique Prog jouant sans guitare électrique ou acoustique est une composante quasiment rédhibitoire pour moi, même si ce n'est pas indispensable ni un gage de qualité. Ici, pas de solo de guitare, pas de solo de clavier, pas de solo de batterie, pas de prouesse à la RICK WAKEMAN ou à la KEITH EMERSON, pas d'acide lactique dans les doigts ni dans les poignets non plus. Et les seuls solos existant sont vocaux. Quelques arpèges m'auraient suffi, mais bon. Mais je comprends très bien que les instrumentistes ne sont pas là pour nous faire une démonstration de leur talent de virtuose, mais qu'ils servent avant tout d'accompagnants pour cette voix rarissime et magnifique, et qu'ils ont choisi leur propre style pour façonner leur musique comme ils l'entendent.  Les points positifs, et il y en a plusieurs, viennent d'un fort sentiment de classe et de subtilité se dégageant des compositions du début jusqu'à la fin. De la voix mirifique d'EMMA BREWIN-CADDY qui utilise ses cordes vocales comme un instrument de musique, de la beauté qui s'en dégage et de sa chaleur qui nous touche au plus profond. Un bon point sera distribué également à LEE BRADOCK pour le rendu incisif et sonore de sa quatre-cordes.  L'enregistrement est propre et la production convenable. Conseiller pour les amateurs avertis de musique chic et raffinée.

 

PISTES / TRACKS

 

1.  Circles (8:14)

2.  The Fawn (5:55)

3.  Leave Me Be (6:57)

4.  Bruised Sky (4:11)

5.  I Won't Go Back (5:22)

6.  Nothing More (6:13)

7.  Paper Boat (10:33)

Musiciens / MUSICIANS :

 

- Emma Brewin-Caddy / Vocals

- Dan Zambas / Piano, synths

- Lee Braddock / Bass

- Gary Boast / Drums, producer

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