CHRONIQUE / REVIEW
thieves' kitchen
genius loci
Releases information
Release date: September 23, 2019
Format: Digital, CD
Label: Auto Production / Self-Released
From: Royaume-Uni / UK
8,4
Alain Massard - December 2019
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
CHRONIQUE / REVIEW
CD
THIEVE’S KITCHEN est un groupe de musique mi-anglais, mi-suédois, qui prend ses compositions comme différentes aventures leur permettant d’explorer la curiosité des sons des dinosaures de la 1ére époque. Son mentor a travaillé sur GREY LADY DOWN, sa musique est à la fois progressive, alternative et imaginative. Les groupes référents vont de KING CRIMSON à GENTLE GIANT, de GENESIS à VAN DER GRAAF et de YES à ANGLAGARD. Certains metteurs d’étiquette vont le placer dans le son « Eclectic prog », si vous voulez. Les musiciens proviennent de groupes tels SANGUINE HUM, ANGLAGARD justement et le récent ALL TRAPS ON EARTH. J’ai eu du mal avec leur 5e album ‘avec les pies’, mais « The Clockwork Universe » sonnant plus concis et plus structuré, m’avait séduit; qu’en est-il de leur septième, c’est parti.
« Eilmer » débute par une chanson témoin, lançant des sonorités à la fois jazzy, canterburyennes et purement prog dans ce maëlstrom musical des 70’s : la voix féminine d’Amy donne le ton de la ballade sonore avec diverses déclinaisons instrumentales plutôt que soli; la basse de Johan tire sur celle de Chris SQUIRE tandis que les synthés divers de Thomas flirtent avec ceux de Tony BANKS; la guitare de Phil me rappelle à certains moments celles de Steve HOWE et de Steve HACKETT. L’air est monolithique et enjoué à la fois, bien dans le style froid, austère et fruité d’ANGLAGARD. « Uffington » par la flûte d’Anna et la batterie vous plongent dans les premiers soubresauts génésisiens, puis ça part plus dans l’esprit Canterbury avec une guitare aérée et jazz-rock à la limite de l’improvisation de l’art rock et de la folie créatrice.
Les différents titres découlent de fait des histoires du génie LOCI, esprit de la Nature; ce titre en trois mouvements se laisse écouter sans heurts et sans vagues, je me demande si je ne vieillis pas plus vite que prévu car mon oreille commence à apprécier ces notes tourmentées intemporelles; Ah oui, l’orgue Hammond à la « Seven Stones » doit y être pour quelque chose. « The Poison Garden » suit, petite comptine éphémère de quelques minutes avec piano minimaliste et voix susurrée que l’on verrait bien dans un piano bar; c’est simple, mais c’est aussi très bien travaillé pour une introspection à mi-parcours.
« The Voice of The Lar » et son titre de plus de 20 minutes parfaitement orchestré, un titre qu’on dirait tout droit sorti de GENTLE GIANT, de YES, du KING CRIMSON aussi, allez, les premiers PINK FLOYD, un peu de VAN DER GRAAF et des premiers GENESIS; un son, des mélodies complexes, des instruments mis en valeur au fur et à mesure de la montée du morceau, il vous faudra plusieurs écoutes pour en deviner ou discerner les nombreux tiroirs musicaux; festival assuré entre la guitare et le synthé, le tout soutenu par une base rythmique énergique évitant un quelconque ennui; un solo m’a ramené même à un titre de la bande originale « HEAVY METAL », je vous laisse chercher! Certains breaks font passer d’un groupe dinosaurien à un autre sans transition, assez désopilant. Une chose est sure, on s’éloigne des influences jazzy pour rentrer dans les circonvolutions d’ANGLAGARD ou d’ANEKDOTEN avec cependant un air plus doux, plus pondéré, plus froid aussi, presque mélancolique; il faut la voix d’Amy pour redonner une sonorité presque festive à la YES. La fin repart sur un mouvement plus introspectif. « Mirie It Is » avec un air pur, limpide, piano et flûte presque magique, arrive comme le dernier titre amenant là aussi une recherche musicale presque archaïque digne des premiers titres de GENESIS comme sur « Stagnation »; on peut ressentir l’influence de Chick COREA, les instruments donnant dans l’émotion et la complexité, dans la beauté et l’innovation, ne se contentant pas de copier ce que les anciens ont pu créer il y a seulement une cinquantaine d’années, le dernier solo de guitare est caractéristique d’une maîtrise contrôlée.
Voilà, c’est fini! Un voyage au tréfonds de la musique froide, celle qui ne se laisse pas domestiquer facilement, un voyage initiatique pour ceux et celles qui rêvent encore des dinosaures, un voyage tout en douceur aussi dans un genre éclectique qui parvient à une haute maîtrise, tout simplement. Ce dernier album de THIEVE’S KITCHEN vaut le déplacement, rien que pour se rappeler au bon temps du déchiffrage des morceaux.
PISTES / TRACKS
1. Eilmer (9:33)
2. Uffington (11:35)
3. The Poison Garden (3:50)
4. The Voice of the Lar (20:06)
5. Mirie It Is (8:52)
Total Time 53:56
Musiciens / MUSICIANS :
- Amy Darby: Vocals
- Phil Mercy: Guitars
- Thomas Johnson (ex-Änglagård): Keyboards
With:
- Johan Brand (Änglagård): Bass
- Anna Holmgren (Änglagård): Flute
- Paul Mallyon (ex-Sanguine Hum): Drums