Ce second album de la formation transalpine TACITA INTESA nous propose une musique calibrée. Tous les titres, hormis le morceau d'ouverture « Polena », oscillent entre 5:04 et 7:18, avec peu de longs développements instrumentaux. Une prise de risque somme toute limitée, qui selon moi nuit à l'ensemble. Nous avons ici plus affaire à un groupe de chansons italiennes influencées par le rock n'roll britannique que de vraie musique progressive. Comme nous le soulignons régulièrement « Faro » est un disque correct mais cela n'est pas suffisant en 2018/2019. La concurrence est rude et rien qu'au pays de DANTE, il y a eu beaucoup mieux ces deux dernières années, citons pêle-mêle MAGNOLIA, TRAMA, LAVIANTICA, ELLESMERE bien sûr, RANESTRANE, HOLLOWSCENE, KARMAMOI et j'en oublie probablement.
Au chapitre des griefs, nous ne pouvons passer sous silence le chant d'Alessandro GRANELLI, particulièrement énervant sur certains passages et surtout envahissant à certains endroits où une modulation instrumentale eut donné un bien meilleur résultat. Dommage car Alessandro est un très bon guitariste et ses duos avec Filippo COLONGO donnent une note énergisante à la musique de TACITA INTESA. Dans quasiment tous les titres (« Solaris », « Terra », « Cometa » avec une remarquable intervention de saxophone, « Massacramenti » ou encore « La Citta Che Sale ») nous retrouvons de fort jolies digressions musicales mais diable que le chant est horripilant. Messieurs, il faudra peut-être réfléchir pour votre troisième album à supprimer les parties vocales ou à engager un vocaliste digne de ce nom. À bon entendeur.