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CHRONIQUE / REVIEW

stephan thelen

fractal guitar

STEPHAN THELEN.jpg

Releases information

Release date: January 18, 2019

Format: Digital, CD

Label: Moonjune Records

From: Suisse / Switzerland

8,1

Mario Champagne - March 2019

TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

On pourrait commencer par se demander ce qu’ont en commun les équations mathématiques d’un Docteur zurichois, un flocon de neige et l’œuvre instrumentale analysée ici. Pas évident!  Mais il s’agit bien des fractales de MANDELBROT! Un concept mathématique complexe pouvant expliquer par équations les lois de la nature qui régissent le développement de structures similaires aux feuilles de fougères et aux flocons de neige. Si vous examinez ces structures à différentes échelles, jusqu’à l’infini, vous obtiendrez toujours la même image. Appliqué au monde sonore par le Docteur Stephen THELEN sur « Fractal Guitar», il en résulte une œuvre au premier abord déroutante, mais tellement enrichissante après quelques écoutes approfondies. Américain, installé en Suisse, ce Docteur en mathématiques, musicien, compositeur et producteur, a fait des études de guitares classiques et a suivi plusieurs formations en séminaires avec l’illustre Robert FRIPP. Il n’en est pas à ses premières armes musicalement, ayant œuvré précédemment au sein de la formation prog fusion suisse « SONAR », où il avait développé le concept de fractales musicales.

 

Classé rock progressif ambient expérimental, cet album de 5 pièces, qui fut composé sur une période de trois ans, développe ce concept de fractales en donnant à chaque pièce une ambiance différente mais assure malgré tout une cohésion à ce travail d’orfèvre. THELEN est accompagné de plusieurs guitaristes dont Markus REUTER (STICK MEN), Jon DURANT et David M. TORN, artistes ayant collaboré avec plusieurs grands noms de l’univers musical. La pièce qui exprime le mieux le concept de fractales qui, de plus, est ma préférée, et qu’il faut à mon avis aborder en premier lieu, est la pièce titre « Fractal Guitar ».  Quelques notes grattées sur une guitare, qui se répètent dans des échos qui s’estompent, pendant que d’autres notes claires surgissent pour disparaître également en écho lointain. L’artiste tisse avec ses cordes une juxtaposition de sons simples qui crée des motifs de sons en cascade accompagnés d’une ligne de basse affirmée et précise. La section rythmique accompagne le tout sublimement avec des montées en puissance, le tout nappé d’effets sonores spéciaux et d’effets de cordes qui règnent en maître. Sincèrement, la pièce s’apprécie très bien avec des écouteurs pour profiter du déplacement des échos dans l’espace, ce qui ajoute une autre dimension à l’écoute, comme un véritable ping-pong sonore.

 

Avec la première pièce « Briefing for a Descent into Hell », l’auditeur part à l’aventure. Comme dans un film. L’atmosphère inquiétante de cette descente vers l’enfer est bien exprimée, la tension monte, les cordes qui grattent comme une pièce de métal sur un tableau noir, des effets de sirènes d’alarme menaçantes, on se sent en alerte. Avec les percussions qui marquent le pas, on se sent avancer dans cette expédition périlleuse. Et toujours, ces sons en échos qui se superposent. Dense est le mot qui convient. Sur une ligne de basse et de percussions constantes, les effets spéciaux mènent la danse. Cette descente aux enfers est taillée sur mesure pour les plus courageux. Vers le milieu de la pièce, après une brève pause pour souffler, l’équipe reprend en brio et la guitare se fait vindicative avec un très léger accent oriental. Guitares cristallines et lourdes se côtoient sur un beat toujours plus pesant. Après la quinzième minute, toute la tension s’estompe. Arrivée en douceur, ce qui surprend. Fin du voyage. La pièce « Road Movie » se développe sur des notes de basse répétitive et hypnotique. Avec toujours cet enchevêtrement de sons qui viennent orner le rythme de base. Le procédé utilisé fait penser à celui utilisé pour The National Anthem de Radiohead. Peut-être trop répétitive, c’est la pièce qui m’a le moins plu car il faut attendre vers la fin pour y trouver un très court soubresaut de folie. « Radiant Day », pièce la plus courte, démontre plus d’audaces et adopte les codes de « Fractal Guitar ». Percussions lentes, notes de guitare hypnotiques et déferlement de sons cristallins. Combien de guitares sur cette pièce ? Le tout évolue calmement pour finir dans une saturation des guitares qui disparaissent pour laisser place au rythme de base. Avec la dernière, « Urban Nightscape », les guitares semblent se répondre sur des échos rapides au début. Suis une basse « groovy » inspirée et bien présente, avec des percussions toujours aussi précises et pertinentes. Les guitares angoissées flottent au-dessus de tout cela comme si elles se prenaient pour des saxophones, ce qui nous amènent au paroxysme énergétique de cet album. L’humeur est sombre et l’angoisse omniprésente. Une section qui se savoure les yeux fermés.

 

Malgré quelques sections peut-être un peu répétitives sur deux pièces, l’album m’a bien plu. Plusieurs écoutes sont nécessaires pour comprendre la démarche du compositeur et décortiquer cette toile de guitares en multicouches. On doit saluer le résultat de la collaboration de tous ces guitaristes et percussionnistes. Le rendu est de qualité. L’album pourra certainement plaire aux amateurs de prog instrumental, de jeux d’échos à la Pink Floyd, d’intensité à la TOUNDRA ou de PORCUPINE TREE, période expérimentale de leur début.  Il ne peut pas laisser indifférent mais demandera pour certains un effort pour s’y plonger à pleins tympans. Bonne écoute !  

 

PISTES / TRACKS

 

1. Briefing for a Descent into Hell (18:35)

2. Road Movie (13:23)

3. Fractal Guitar (09:20)

4. Radiant Day (08:42)

5. Urban Nightscape (17:34)

Musiciens / MUSICIANS :

 

Stephan THELEN: Fractal and tritone guitar

David TORN: Electric guitar, live looping

Markus REUTER: U8 touch guitar, soundscapes

Jon DURANT: Cloud guitar

Matt TATE: U8 touch guitar (bass)

Bill WALKER: Electric guitar, live looping

Henry KAISER: Electric guitar

Barry CLEVELAND: Guitar atmospheres

Andi PUPATO: Percussion

Benno KAISER: Drums

Manuel PASQUINELLI: Drums

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