Voici le projet musical d'un guitariste et compositeur espagnol, Raul LUPIANEZ, de Malaga, appelé « SomeWhereOut». Il nous propose ici un EP, qui fut lancé le 2 Novembre 2018, intitulé «Eternity, Infinity», composé de cinq pièces plutôt courtes, dont quatre sont chantées. Pour les chants, il a fait appel à quatre personnes différentes dont deux hommes et deux femmes. LUPIANEZ nous suggère une musique caressant les styles rock progressif, post rock, post métal et métal progressif. Souvent, amateur de rock progressif rime avec amateur de science-fiction. Il faut dire que le filon a largement été exploité par plusieurs artistes. Dans ce cas-ci, LUPIANEZ explore des thématiques des mondes d'Isaac ASIMOV.
Avec la première pièce, interprétée par Mlle Eleison BRAIDEN, à la voix puissante, LUPIANEZ raconte dans « Over This Vault» l'ambiance sous «Les cavernes d'acier» soit un monde sous une cloche. La pièce démarre bien avec des accords de guitares répétitifs et hypnotiques, avec des successions de passes plus « heavy ». J'ai regretté deux choses. Je maîtrise bien l'anglais mais je n'ai pas tout compris du texte de la chanteuse, probablement dû à sa prononciation et ses cris, qui à la longue irritent, mais au mixage également. Musicalement, cela ne lève pas, devient linéairement répétitif et on se lasse. Sur la deuxième pièce, « My Choice » avec Abraham LINARES au chant, à la voix claire et agréable; celle-ci surprend par l'énergie et le mélange des styles. Début intimiste, suivi de « djent », d'un soupçon de métal, et de passages plus rock et accessibles. La section instrumentale vers la fin de celle-ci est très intéressante et on aurait souhaité que cela se poursuive beaucoup plus longtemps. Le tout est agréable. Le guitariste David ESPINAR offre sur celle-ci un solo. Sur « White Sun, Black Sky », on découvre la voix d'Alba BERMEJO qui se marie bien avec une rythmique bourrée de bonnes idées. Plutôt enlevée, celle-ci plaira sûrement au plus grand nombre malgré quelques soucis de mixage vers la fin et des difficultés pour saisir les textes. Dante MARTIN quant à lui, s'élance sur « New Beginning ». Derrière une rythmique saccadée pesante avec réverbérations, des passages « jazzy», idée en soit intéressante mais un chant qui s'y noie lentement. Au niveau mixage, il y aurait eu possiblement quelque chose à ajuster ici. Ma pièce préférée demeure la finale instrumentale «Eternity» où piano et guitare s'entrelacent. Agréable du début à la fin.
Finalement, plein de bonnes idées, mais un peu inégal. Un mixage amélioré, un chant en anglais plus compréhensible et plus d'audaces sur les sections instrumentales pourraient sûrement nous réserver, sur un éventuel prochain album, de belles surprises car il y a quand même du boulot derrière cette œuvre, et LUPIANEZ est un guitariste talentueux.