CHRONIQUE / REVIEW
the pneumatic transit
chordae tendineae
Releases information
Release date: June 14, 2019
Format: Digital
Label: Auto-Production / Self-Released
From: USA
7,7
Mario Champagne - July 2019
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
CHRONIQUE / REVIEW
CD
Voici quelque chose de plutôt particulier mais qui saura plaire aux oreilles tolérantes et aventurières car, au niveau style, cela râcle dans tous les tiroirs. Bon, avant d'aller plus loin, procédons aux présentations. Jeff ZAMPILLO est un ex-musicien du groupe « Exotic Animals Petting Zoo », qui a créé ce projet atypique en rassemblant une équipe d'amis musiciens et qui en est à son deuxième album. Celui-ci est instrumental d'un bout à l'autre et je dois dire que la présence de trompette et saxophone m'a attiré vers cette publication classée alternative jazz et rock progressif fusion. Il faut dire aussi, qu'avec un nom de groupe comme « Le Transit Pneumatique » et un titre en latin, qui veut dire « Cordes » en français, cela ne pouvait que piquer ma curiosité. Un étrange album qui a été enregistré entre 2017 à 2019 dans différents lieux, allant de résidences privées, des auditoriums et des centres commerciaux, à l'aide d'un studio mobile. Pourquoi tant de complications? ZAMPILLO était tout simplement nostalgique de l'époque où il enregistrait ses performances de groupes d'ado avec des cassettes dans sa maison.
Le son est brut, tel que l'a voulu ZAMPILLO, optant pour des enregistrements sur lesquels il ne souhaitait pas trop faire de corrections, pour offrir la performance réelle et vraie du moment, sans fard, quitte à sacrifier un rendu parfait. Plusieurs moments, je dois le préciser, qui sont parfois improvisés et cela s'entend! On retrouve donc sur « Chordae Tendineae » quatre pièces assez différentes l'une de l'autre avec ses influences rock et jazz, mais aussi classiques. Très classiques parfois et c'est le cas de la première pièce « Atriums », enregistrée dans le salon du beau-père de ZAMPILLO. Ce titre fut construit avec pour source d'inspiration la triste condition d'une connaissance qui gisait dans le coma et le peu d'espoir de voir une amélioration. Le début est solennel, classique, et très beau. Des notes simples, très épurées et minimalistes. Puis arrive, la section de guitare, angoissée, un peu criarde. Le tout parsemé de touches de clavier. Les changements de rythmes sont fréquents, souvent un seul instrument s'exécute, la pièce cumulant à la queue leu leu une ribambelle de bonnes idées. Jusqu'au tiers de celle-ci, où l'on passe d'un mode champêtre à un mode plus « destructeur », tout en continuant de nous désarçonner par les changements de direction et de rythme. Vers le milieu, l'équipe s'assagit et cela devient franchement planant, suivi d'un beau thème repris par la suite successivement par plusieurs instruments différents. La presque finale est intéressante et l'on ressent le mode improvisation dans cette partie. Pour « Atriums », on pourrait parfois dire que cela a des airs de parenté avec du WOBBLER en colère.
« Casino Mouse », enregistrée dans une salle de spectacle, offre un début plutôt cinématique, avec la présence d'une trompette qui crée toute l'ambiance, accompagnant la guitare. L’atmosphère devient plus lourde par moment, et cela alterne en jazz métal avec percussions, basses et trompette. Surprise, au tiers de cette pièce, après un bref silence, changement de style, où la trompette devient complètement maîtresse du jeu, alternant ce rôle avec le saxophone, où là ça devient carrément jazz pendant plusieurs minutes ! Vers la fin, on passe en mode progressif avec l'ensemble de la troupe pour une charge brutale au ralenti. Plutôt efficace! Vient ensuite « Residual Sentience », la plus courte, qui débute lentement sur des notes de cordes avec un vibrato de synthé en arrière-plan. Doux, calme et épuré, plutôt ambiant comme style. Au quart de celle-ci, les percussions se montrent le bout du nez et on ressent une atmosphère « Mike Oldfieldienne » jusque vers la moitié de celles-ci et, changement de style (encore) avec solo de claviers et injection de testostérone sur la guitare. A mon avis, il s’agit de la pièce la plus mélodique de cet album et par conséquent, la plus facile à digérer. Pour conclure cet album, « The Fountain and the Feather », qui démarre en lion en mode « guitare cristalline », appuyée de percussions tonitruantes, suivi de passages plus atmosphériques. La pièce la plus lourde de l'album et que j’ai beaucoup appréciée. Il faut vous laissez entrainer par cette musique brute et sans fard. Vers la moitié, on change d’orientation pour une douce composition épurée au clavier, cinématique et improvisée, car on sent l'errance et la recherche sonore de cette équipe, avec par la suite, un double solo de guitare et percussions, qui s’exécute en même temps, ce qui n'est vraiment pas banal.
Point intéressant, on sent presque l’ambiance « Live » sur chaque pièce. Les chansons imbriquent généralement plusieurs parties de styles musicaux différents pour créer une musique hybride complexe mais pas toujours mélodique, ce qui pourrait déplaire et décevoir certains. Mais ces musiciens ont créé un son qui les caractérise assez bien. Un son qui leur est propre. Les pièces sont souvent cinématiques avec un son souvent écorché comme du vieux KING CRIMSON. J'ai eu par contre un peu de difficultés avec les trop nombreux changements de rythmes, au point où on y perd un peu son latin. Cependant les passages mélodiques sont franchement appréciables et bien ciselés. Cet album demande beaucoup d’investissement et de ténacité de la part de l'auditeur et ceci pourrait constituer un frein à la diffusion de la musique de ce groupe, sachant qu'il y a présentement tellement de parutions de très bonne qualité et qui sont plus faciles d'accès. Il y a donc un grand risque que « Chordae Tendineae » soit relégué aux oubliettes. Mais je vous recommande de tenter l'essai. Il y a du bon, et parfois même du très bon! Bonne écoute.
PISTES / TRACKS
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Atriums (12:55)
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Casino Mouse (13:07)
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Residual Sentience (9:46)
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The Fountain and The Feather (12:44)
Musiciens / MUSICIANS :
Jeffery ZAMPILLO – Guitars, Mellotron, Ondes Martenot
Michael SHELL- Drums
Stephen MANNS- Bass
Waz FOX - Rhodes, Moog
Carl COAN - Saxophones
Willie WALDMAN – Trumpet, Flugelhorn