Une guitare, un piano. Une guitare qui sonne presque comme un saxophone... Pari fou de cette œuvre, où les pièces 4,5 et 7 furent improvisées. La rencontre de deux talents, celui du guitariste Mark WINGFIELD et du pianiste Gary HUSBAND, enregistrée dans le studio d'une vieille ferme dans la campagne près de Barcelone. Ces deux musiciens ont eu des parcours musicaux assez riches. Gary HUSBAND, qui est également percussionniste, est connu pour avoir œuvré auprès du défunt Allan HOLDSWORTH. WINGFIELD, compositeur de la majorité des pièces, semble être un des chouchous de la scène jazz actuelle, principalement adulé pour la façon dont il utilise sa guitare à d'une manière qu'elle en devient méconnaissable du point de vue sonore. On oublie même que c'est une guitare.
Une ambiance intimiste, parfois austère, parfois riche, souvent expérimentale entre deux instruments qui dialoguent souvent de manière improvisée. Des notes de claviers cristallines côtoyant une guitare mutante. Pas vraiment de rock progressif là-dedans, mais un pur produit jazz avec quelques moments « fusion ».
Cette belle démonstration de talent affolera évidemment les purs et durs du monde jazz. Personnellement, j'ai trouvé cela parfois redondant d'une pièce à l'autre, et souvent trop lent. Mais ce n'est pas la faute des musiciens. Cette musique ne correspond sûrement pas à ma personnalité hyperactive. Mea culpa! Je ne crois pas que c’est un album qu'on puisse écouter tout d'un trait. Il faut être prédisposé à s’investir dans un mode introspectif, en mode relaxation ou méditation pour savourer ces conversations sonores. Cela se prend à petite dose car à la longue, le son de cette guitare lancinante se transforme à l’oreille en « gazou ». Les fans de Jazz apprécieront cet album, disons très atypique. Bonne écoute !