CHRONIQUE / REVIEW

CD

Quatrième album studio du groupe genois en cette fin d'année 2018, avec un changement de guitariste, Davide SERPICO est parti pour raisons professionnelles, il ne vit plus en ITALIE, donc difficile de rester avec ses camarades de LA COSCIENZA DI ZENO. Et son substitut Gianluca ORIGONE introduit joliment le nouvel album à la guitare acoustique fort bien soutenu par un ensemble de cordes et de nombreuses trilles de flute, un premier morceau "Lobe Iste Calabu" qui change un peu d'atmosphère à partir de la troisième minute mais toujours magnifié par les flutes de Joanne ROAN et Daniela PIRAS, un morceau étonnamment instrumental donc qui ne peut que satisfaire votre serviteur.

La maitrise pianistique de Luca SCHERANI et de Stefano AGNINI débute la seconde pièce "Il Posto delle Fragole" sur laquelle intervient le phrasé vocal particulier d'Alessio CALANDRIELLO, pleinement reconnaissable pour tous ceux qui ont déjà entendu LA COSCIENZA DI ZENO auparavant, une pièce mid tempo, bien dans la grande tradition progressive italienne (PFM, BANCO DEL MUTUO SOCCORSO), pas profondément originale, mais tellement agréable pour nos pavillons auditifs. Suit le bucolique, dépaysant et proche d'un folk progressif classieux  "Danza Ferma" ce que permet à nouveau l'intervention de l'ensemble de cordes, déjà apprécié sur le morceau d'ouverture, une utilisation et une approche vraiment nouvelle pour LA COSCIENZA DI ZENO, réminiscent de ce qu'ont pu produire dans les brillantes années soixante-dix, des groupes comme PIERROT LUNAIRE, CELESTE ou MAXOPHONE, des références pour tous, transalpins ou non. La quatrième pièce "Mordo la Lingua" nous propose un peu la même démarche que la seconde pièce, avec une six cordes bavarde et un tantinet jazzy, ce qui n'étant pas ma tasse de thé, lui vaudra d'être la pièce que j'apprécie le moins, sans être voué aux gémonies pour autant, je la zapperais probablement après quelques écoutes supplémentaires.

"L'aspettativa del Bimbo Scuro" commence de façon extrêmement originale par un solo de hautbois, soutenu par les cordes et les cuivres, un faux rythme jazzy là aussi mais plus hors des modes que sur le titre précédent, de par l'instrumentation utilisée, un solo de flute autour de la troisième minute agrémente l'ensemble, un morceau pas facile à appréhender, je dirais même compliqué qui devrait se bonifier avec l'habitude, à écouter et à réécouter avec la plus grande attention. Arrive, le morceau le plus long, plus de douze minutes, l'éponyme "La Vita Migliore", facilement traduisible, même pour les non-initiés à la langue de DANTE. Un morceau charpenté comme un solide cru de nos vignobles, l'une des meilleures compositions du groupe genois depuis les deux ou trois perles de leur premier album, là aussi relativement complexe, porté par une paire rythmique en béton, néanmoins beaucoup trop chanté à mon gout, même si Alessio CALANDRIELLO est un excellent vocaliste. Le voyage se clôt par le court et saxisé "Vico del Giglio", superbe instrumental porté par Edmondo ROMANO (ERIS PLUVIA, ANCIENT VEIL), quel dommage qu'il ne fasse même pas trois minutes...

Vous l'aurez compris, du bon et du moins bon, dans ce nouvel opus de LA COSCIENZA DI ZENO, dont le premier album reste encore aujourd'hui, pour votre serviteur, de loin leur meilleur.