CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Une grande première pour moi car je n'avais pas apprécié plus que cela les deux premiers albums de JELLY FICHE en 2008 et en 2011, mais selon la formule consacrée, "il n'y a que ceux qui ne changent pas d'avis..." bref me voici à vous commenter le troisième opus du quintet montréalais en ce printemps 2019 ; je ne vais pas vous refaire l'histoire de la formation, il vous suffit pour cela de visiter leur page Facebook où tout est clairement et lisiblement expliqué.

 

Au risque de me faire écharper par mes confrères canadiens, pour moi JELLY FICHE n'est pas vraiment une formation cent pour cent progressive ce qui n'est pas rédhibitoire en soi car la légende HARMONIUM il y a quarante ans de cela n'était pas non plus cent pour cent progressive.....je dirais donc un groupe à mi-chemin entre le rock progressif et la chanson à textes. Le titre d'ouverture "Comme au Dernier Jour" est l'un des plus prog grâce à la magie des claviers de Sébastien CLOUTIER  la mélodie est joliment troussée dommage que le titre soit un peu court (8/10). "Je recommence à zéro" me fait irrésistiblement penser à la frange francophone aperçue çà et là chez les groupes français du début des années soixante-dix (TRIANGLE, DYNASTIE CRISIS, JUPITER SUNSET) mais n'ailliez crainte j'apprécie beaucoup ces formations.....donc j'adore cette pièce, qui met en valeur la guitare de Jean François ARSENAULT et la guitare basse de Sylvain AUCLAIR, une pièce d'autre part admirablement bien chantée par Syd (9/10).

 

"Pigeon de Ruelle" illustre parfaitement ce que j'ai dit en préambule c'est à dire un morceau plus "chanson" que "progressif", un titre bien bétonné par la paire rythmique et saxisé, pas vraiment ma tasse de thé (6/10). Le quatrième "Dans le Gris des Avenues" est lui plus progressif (grâce aux claviers) et inspiré par la new wave des années quatre-vingt (écoutez la rythmique), des années que beaucoup ont honni et que les vrais mélomanes redécouvrent avec plaisir aujourd'hui (8/10). "Eau Bleue" composé au profit de la Fondation David SUZUKI), organisation environnementale pancanadienne, est remarquable par ses textes ("Eau bleue je suis témoin de tes voeux....") et pour sa seconde moitié avec les vocalises, le saxophone et le solo de mini moog du déjà nommé Sébastien CLOUTIER (9/10). "Le 28 Avril" rend hommage à la bataille de Sainte-Foy, une bataille remportée par les Français dont des Canadiens français des milices locales contre les troupes britanniques dans les environs de la  ville de QUEBEC le 28 avril 1760 dans le cadre de la guerre de Sept Ans, une pièce éclairée par la six cordes de Jean François ARSENAULT dans un format plus chanson mais appréciée et appréciable (7/10). "Marylyne" est une chanson, un concentré de poésie alternative, sympathique sans être essentielle, bien servie par un ensemble de cordes ? (7/10). Il nous reste le long instrumental de clôture "Fenêtre Ouverte" (juste quelques choeurs au début de la seconde moitié du morceau), là où le terme progressif prend toute son importance, tout ici est dans l'emphase musicale, tous les instruments sont au bon endroit au bon moment, les guitares tantôt douces, tantôt acérées, les claviers principalement en nappes mais aussi en solo (l'orgue puissant autour de la cinquième minute), la base rythmique qui sertit le tout dans un écrin efficace pour permettre les échappées des deux solistes...bref un grand morceau de musique progressive (10/10).

 

Bien qu’ils y aient des morceaux que j’aime moins. Ça reste un album de qualité qui plaira à plusieurs et en particulier au fan du groupe ! À noter que cet album est vendu seulement en digital sur paquet de plateforme numérique.