CHRONIQUE / REVIEW
issun
dark green glow
Releases information
Release date: July 30, 2019
Format: Digital, CD
Label: Auto-Production / Self-Released
From: Allemagne / Germany
9,3
Marek Deveaux - November 2019
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
CHRONIQUE / REVIEW
CD
ISSUN est une toute nouvelle formation originaire de Hanovre en Allemagne. Aux manettes nous avons les deux frères SCHRÖDER, avec TOBIAS comme chanteur, claviériste et percussionniste, SIMON à la batterie, MARC ANDREJKOVITS à la basse, et MARKUS OTTENBERG à la guitare. MARTIN SCHNELLA s'est quant à lui occupé avec bonheur de l'enregistrement et du mixage de ce disque autoproduit. « Dark Green Glow » est un album conceptuel qui nous parle de terreurs nocturnes et de cauchemars finissant comme des films d'horreurs dans une forêt dangereuse et lugubre, dont le fil conducteur serait un conflit avec un amour perdu devenu ennemi...
Malgré cette vue d'ensemble qui pourrait paraître un peu noire et triste, ce jeune groupe nous propose de la musique entraînante, fraîche et bien ficelée, avec cette impression générale que la morosité n'a pas sa place ici ! Comme tous les groupes, ISSUN a ses références musicales, et elles passent par GENESIS période « Duke », TOTO, JOURNEY, MR MISTER...Je rajouterais quelques relevés d'impressions personnelles, comme VAN HALEN, AC/DC, A.C.T, SCORPION, voire ARENA, et j'en passe...Ce quartet porte un nom tiré d'un vieux jeu vidéo Japonais appelé OKAMI. Le créateur de cette pochette bien réussie est l'illustrateur TIMON KOKOTT.
« Bandcamp » stipule que ce groupe joue sur des genres bien différents comme le rock progressif, le rock conceptuel, prog métal, prog pop, métal Hanover. Pour faire plus court, je dirais prog éclectique tirant sur le métal. Dix titres nous attendent sur cette belle galette, avec la question primordiale de savoir si tout est bon à manger ? Avec cette déclaration : "Think I´ll Stay In Bed Today" n'est pas un bon jour pour ce jeune homme qui ne veut plus se lever de son lit, et cela même si le soleil brille derrière ses volets. Il le dit sans haine et le chante admirablement, la forme et le ton faisant penser à un prince charmant de Walt Disney ayant perdu sa dulcinée. Cette chanson trop courte, mais bien condensée de petites mélodies nous donne une belle entame d'écoute à croquer (9/10). "Lost Generation" commence lourdement basse/batterie et voix perchée accompagnée d'un piano, pour nous parler de conflit générationnel et de prise de tête avec l'entourage. Ce titre ressemble à un bon tube FM des années 80/90, et nous fera immanquablement penser à A.C.T, tant par sa vivacité d'exécution que par la voix électrique de HERMAN SAMING (9/10). "Falling Away" débute par une ballade introspective façon UNBELIEVABLE TRUTH pour se transformer en Pop/Rock aux expressions de MUSE de la meilleure livrée, le chant étant encore ici sublime. Car oui, TOBIAS SCHRÖDER est muni d'un organe vocal tout à fait exceptionnel, et l'utilise à toutes les sauces de façon déconcertante, tout peut s'écrouler autour de lui comme l'indiquent les paroles, mais seule cette voix restera fièrement debout ! (8,5/10).
"Sleep In The Forest" est un morceau sautillant et brillant, la batterie et le piano jouant ce tempo incessant tout du long. Tout y est... riffs de guitare aux sonorités innovantes, compositions construites comme une montre suisse, arrangements Pop/Rock se transformant en Prog savoureux et un petit clin d'oeil à YES que je vous laisse découvrir... Malgré des paroles nous informant que le héros possède une âme percluse de trous profonds et lugubres n'inspirant pas particulièrement l'optimisme, l'écoute de ce titre apparaît pourtant plutôt joyeuse et mélodique, ISSUN nous fait alors passer des vessies pour des lanternes avec ce décalage des sens... (8,5/10). "Tempest Of Laughter" est sûrement le titre le plus ambitieux avec ses 17:03, mais aussi par sa construction et ses nombreux genres présents, utilisés comme une vraie démonstration de force. Toute une panoplie de voix allant de l'extrême aigu façon ROBERT PLANT, voire BRIAN JOHNSON, au grave en limite de growl, et une armada d'instruments utilisant toutes ses ressources pour cette composition mégalomaniaque. Du Néo-Prog aux articulations d’IQ débute ce morceau un peu pesant, pour se poursuivre plus légèrement par une complainte mélodique qu'accompagnent un piano et des synthés "mellotronés". Suivent des chuchotements interrompus par des parties métalliques à la texture vocale de SCORPION, des riffs et solos de guitare bien compartimentés, des passages aux intonations de GENESIS, des effets cinématiques, et des nombreux arrangements inconnus et bien amenés... mais que veut le peuple ?! (9,5/10).
Avec "Twilight Forest" une noirceur sylvestre traine dans l'esprit torturé de notre triste sire, lui rappelant incessamment son amour perdu, devenu une image lugubre et inamicale, à force de désespoir. Des battements aux sonorités de bambous nous font pénétrer dans ce lieu verdoyant aux richesses musicales hybrides, mêlant la danse Latino à la Pop, repris bien mélodiquement par notre chanteur fétiche. Le rythme s'emballe, le chant devient vindicatif et rageur, pour ensuite se calmer et nous apporter des compositions " bambouesques " bien savoureuses, chants et guitares étant ici d'une rare élégance. Mais j'insiste... car la sonorité de la guitare dans ce morceau est d'une prouesse remarquable, et d'une pureté rare ! (9,5/10). L'éponyme "Dark green glow" nous fait d'emblée taper du pied sans même y penser, puis des deux pieds, pour finalement s'arrêter de taper au bout d'une minute, car rien ne se passe vraiment, la performance n'est pas au rendez-vous... La voix et le ton général instrumental nous présentent ici une double facette, alternant des effets cinématiques avec des écarts un tantinet extrêmes dans des impressions caricaturales allant d’AC/DC à BELLE AND SEBASTIAN, mais je pense que cela pourra plaire à d'autres ! La dernière partie mieux composée fera remonter ce titre au niveau de la flottaison (7,5/10). "Jessica" est un paradoxe... avec un prénom féminin comme titre on aurait pu s'attendre à savourer quelques douceurs musicales et poétiques façon "Roméo et Juliette"...? Et bien pas du tout ! Nous avons à faire ici à une colère noire dirigée contre cette femme qui en prend pour son grade, une haine démoniaque interprétée par un solo de batterie hyper intense et progressif, qui durera pendant les 2:31 du morceau. Batterie, synthés aux effets spéciaux et mellotron seront les seuls instruments audibles ici (8/10). "Remember Me" perpétue à nouveau la coutume du groupe en nous proposant des compositions bien mélodiques, mais plus classiques, un peu surfaites avec cette impression de déjà entendu, la guitare nous offrant encore des partitions intensément envoûtantes malgré tout ! (8/10). "Even" est une chanson courte sans trace de Prog, mais gaie et entrainante, j'imagine bien ELTON JOHN faire son cirque sur ce titre ! (7/10).
Il n'y a pas de doute, ce groupe néophyte composé de bien jeunes musiciens assure grave ! Je peux le dire sans retenue...j'ai carrément été bluffé et charmé par le travail impressionnant des compositions, des quantités innombrables de petites mélodies et d'accords bien aboutis et soignés présents dans tous les titres de l'album, de la qualité de la production, que ce soit au niveau du mixage ou de l'enregistrement, du pixel auditif de tous les instruments avec la mention "très bien" pour la guitare aux arpèges de velours, de la virtuosité de tous les instrumentistes sans exception, et de la voix hors du commun de TOBIAS SCHRÖDER. Cette voix qui m'a surpris par sa texture et sa force, m'a littéralement transpercé le corps et l'esprit ! Ce disque est une vraie réussite, et présage d'un avenir radieux pour ce groupe qui débute, cumulant visiblement toutes les qualités requises pour se faire ! Une très belle découverte que je recommande vivement !
PISTES / TRACKS
1. Think I´ll Stay In Bed Today 02:36
2. Lost Generation 05:11
3. Falling Away 07:43
4. Sleep In The Forest 06:20
5. Tempest Of Laughter 17:02
6. Twilight Forest 06:42
7. Dark Green Glow 09:24
8. Jessica 02:31
9. Remember Me 08:21
10. Even 03:56
Musiciens / MUSICIANS :
Tobias Schröder: Vocals, Keys, Percussion
Marc Andrejkovits: Bass
Markus Ottenberg: Guitars
Simon Schröder: Drums