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CHRONIQUE / REVIEW

il giardino onirico

apofenia

IL GIARDINO ONIRICO.jpg

Releases information

Release date: October 2, 2019

Format: Digital, CD

Label: Lizard Records

From: Italie / Italy

9,9

Serge Marcoux - November 2019

TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

On croit rêver! Voilà un demi-siècle que l’album icône du prog, « In the court of the Crimson King », est paru et que l’incarnation actuelle du Roi Pourpre en présente de larges extraits dans sa tournée 2019. Le genre que nous chérissons connaît un réel regain d’intérêt et le mot prog n’est plus un considéré comme une vulgarité de quatre lettres. Pinçons-nous aussi car l’année qui se termine bientôt est un excellent cru. BIG BIG TRAIN, OPETH, IQ, NEAL MORSE, BANCO, BRYAN BELLER, MOSTLY AUTUMN, GRYPHON, STEVE HACKETT, FLYING COLORS, CELESTE et bien d’autres nous permettent de rêver à d’autres belles années. Alors que nous préparions nos jardins et terrains pour la froide saison à venir voici que l’Italie ne nous propose rien de moins qu’un jardin de rêve. Avec « Apofenia », ce groupe créé en 2008 offre sans nul doute son meilleur album, son troisième, et, pour moi, un des meilleurs de l’année en cours.

 

Le quintet en provenance de Civita Castellana, petite ville de 17,000 âmes située au nord de Rome, compte deux claviéristes, EMANUELE TELLI et DARIUSH HAKIM, une section rythmique, ETTORE MAZZARINI à la basse et MASSIMO MOSCATELLI à la batterie, ainsi que le guitariste STEFANO AVIGLIANA. Pour enrichir la palette sonore de ces très talentueux musiciens, on retrouve quelques invités aux voix et au saxophone. On sait tous que, à de rares occasions, le rêve peut devenir réalité. Un ami du groupe connaissait ALESSANDRO CORVAGLIA, chanteur de LA MASCHERA DI CERA. Ce qui lui a permis d’assister à une répétition et d’aimer tellement ce qu’il a entendu, on le comprend, qu’il a offert de chanter sur deux pièces qui l’avaient particulièrement inspiré, « Scivolosa simmetria » et « Un nodo all’anima ». DARIO m’écrivait combien le groupe sera éternellement reconnaissant à ALLESSANDRO d’avoir apporté sa touche magique caractéristique sur ces deux chansons. Sur « Mushin », on trouve la jolie voix de Dame JENNY SORRENTI, autrefois du groupe SAINT-JUST et qui a maintenant une carrière bien établie sous son nom. Les chœurs sur les troisièmes et septièmes morceaux ainsi que le saxophone sur trois pièces, j’y reviendrai, complètent le paysage de ce rêve éveillé qu’est « Apofenia ».

 

Chers onironautes, débutons notre voyage de découvertes. Ouvrez grandes vos oreilles et fermez les yeux si vous le souhaitez, vous ne vous endormirez pas. Pourtant, comme dans un rêve, ce sont des claviers légers et aériens qui vous accueillent dans l’univers d’IL GIARDINO ONIRICO. Une guitare saturée perce les claviers, puis une basse, et finalement un rythme intense s’installe. Après quelques minutes le rythme se précise, il devient à la fois tribal et technoïde. Il s’accompagne de nappes de claviers oniriques et d’une guitare qui se tord, se plie et triture nos méninges. D’emblée, nous constatons que M. AVAGLIANA est un guitariste des ligues majeures. C’est hypnotisant. Le rythme est irrésistible et la guitare continue de virevolter, c’est la transe. Tout à coup la basse signale une accélération et marque encore plus sa présence. Le son devient musique du monde avant de prendre une ultime tangente symphonique grandiose avec toujours cette guitare tel un phare dans notre périple. Quel fantastique départ! Un piano nerveux ouvre « Scivolosa Simmetria » et tout le groupe suit cette veine. C’est rapide et frénétique et la voix d’ALLESANDRO CORVAGLIA emporte la pièce à un autre niveau. Ce chanteur si caractéristique infuse une intensité supplémentaire. Notons le jeu de basse d’ETTORE MAZZARINI qui non seulement marque le rythme mais apporte une présence marquée dans le son du groupe. Le découpage de l’instrument dans le mix n’est rien de moins qu’impeccable. Ici encore, la montée finale est irrésistible. Après deux morceaux, nous sommes déjà comblés par le trajet parcouru et il reste cinq étapes.

 

Le rêve éveillé se poursuit et les douces premières de notes au piano font penser à « Color my world » de CHICAGO. Comme dans un rêve, cette fugace impression cède la place à une musique rêveuse et une superbe mélodie. Après quelques minutes, on retrouve un peu le rythme du premier morceau mais l’intervention de DAVID MORUCCI au saxophone change la donne et la musique devient jazzée avec des percussions et un beau solo de guitare. Suit une section plus technique bien appuyée par la rythmique. Une accalmie est ensuite doucement interrompue par la guitare et le groupe reprend à l’unisson. L’harmonie de l’ensemble est si belle et lorsqu’un chœur ajoute une touche symphonique merveilleuse, nous sommes transportés au septième et même au huitième ciel. Quand STEFANO ajoute sa guitare, c’est presque trop beau pour être vrai. « Mushin » permet à une autre invitée de briller, soit JENNY SORRENTI. La pièce est divisée en deux sections, une première au rythme lent, un brin électronique avec une atmosphère particulière, mélange de mystère et d’urgence. La seconde partie est plus symphonique et offre de beaux échanges guitare et claviers.

 

« Apogeo » nous offre un véhicule différent pour notre cinquième étape. C’est un morceau impressionnant qui démontre la versatilité musicale des musiciens et la qualité de leur jeu respectif. Un tourbillon progressif d’une dizaine de minutes avec de nombreux changements de tempo, des passages très rock qui sont à la frontière du métal progressif, on peut penser à HAKEN ou DREAM THEATER mais un peu seulement. Chaque musicien démontre son talent et EMANUELE TELLI offre toute une prestation au synthétiseur. Il est le principal claviériste et les divers solos qui agrémentent notre voyage sont de son cru. Pour sa part, DARISUH (DARIO) HAKIM se charge du traitement du son, de l’enregistrement et du mixage en plus de compléter le travail d’EMANUELE. La finale est encore une fois impressionnante, une bonne habitude sur ce « Apofénia ». Ce généreux album, tant par la musique de qualité que par sa durée, se poursuit avec le retour d’ALESSANDRO sur « Un noda all’anima ». L’approche progressive d’IL GIARDINO ONIRICO est résolument moderne, tant par le son que par le style. Cette pièce est ce qui se rapproche le plus du prog italien plus traditionnel. L’excellente performance vocale apporte cette touche classique sur ce morceau. C’est d’ailleurs M. CORVAGLIA qui conclura cette sixième étape. Cependant, tous les voyageurs auront noté le solo de guitare sèche de style Flamenco, l’orgue et le travail de la section rythmique.

 

La dernière étape de notre magnifique voyage est aussi, pour notre plus grand bonheur, la plus longue. Un morceau symphonique dont le début mélancolique, piano et guitare, ne peut que séduire. On pense un tantinet au son de PINK FLOYD, époque « Meddle ». Attention, les quelques références que je donne ne sont que de légers indices car IL GIARDINO ONIRICO possède sa propre personnalité sonore. Nous passons de moments plus doux à d’autres plus intenses. Lorsque CLAUDIO BRACCIO souffle dans son saxophone après un solo de guitare qui sonne comme une balalaïka, on ne peut pas s’empêcher d’arborer un sourire jubilatoire satisfait. « Lacrime di stelle », larmes d’étoile, nous conduit à notre destination finale avec un crescendo de guitare, un solo bien appuyé, et de claviers. Avec IL GIARDINO ONIRICO mon rêve est devenu réalité et à moins d’une grande surprise, « Apofenia » sera mon album de l’année. Mille grazie!

 

PISTES / TRACKS

 

1. Onironauta (12:14)
2. Scivolosa simmetria (7:57)
3. Alétheia (12:51)
4. Mushin (10:35)
5. Apogeo (10:39)
6. Un nodo all'anima (9:39)
7. Lacrime di stelle (13:57)

Musiciens / MUSICIANS :

 

- Stefano Avigliana / Guitars
- Emanuele Telli / Keyboards

- Dariush (Dario) Hakim / Keyboards
- Ettore Mazzarini / Bass
- Massimo Moscatelli / Drums, percussion

With:
- Alessandro Corvaglia / Vocals (2,6)
- Jenny Sorrenti / Vocals (4)
- Jenna "Sharm" Holdway / Backing vocals (7)
- Fuori dal coro / Chorus vocals (3)
- David Morucci / Sax (3,5)
- Claudio Braccio / Sax (7)

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