CHRONIQUE / REVIEW

CD

HUMBLE PIE, HUMBLE PIE, c’est LE groupe de blues-rock-soul-funk des années 70’s, tout au début, lorsqu’il n’y avait pas de mouvement bien distinct, bien déterminé; seul THE BEATLES, THE ROLLING STONES, LED ZEPPELIN et THE WHO tournent vraiment, PINK FLOYD commence à peine (si je parle des flamands c’est pour la petite anecdote, le chien de Steve ayant aboyé sur « Meddle »).  HUMBLE PIE ne fait pas de prog à proprement parler, mais il a initié à l’époque pas mal de mouvements futurs; ce groupe a eu Peter FRAMPTON en son sein à un moment, mais paradoxalement sur la pochette il n’en faisait plus partie.  Tout ça pour dire que cet album proviendrait d’un enregistrement de 74-75 rejeté par leur propre label, époque à laquelle Steve essayait aussi de rentrer dans les ROLLING STONES tandis que Dave s’approchait du GREENSLADE!  HUMBLE PIE, connus personnellement sur le tard grâce à la radio d’un jeu  GTA « San Andreas » où un de leurs titres était programmé et que mes fils me faisaient un peu écouter pour me dire qu’il y avait du bon dans ce jeu!

En parlant de groupes, trois titres sont des reprises justement des BEATLES, de B. WRIGHT et de J. BROWN, le reste des chansons suit le même chemin avec des atmosphères groove, blues, funk, rock, soul et pop.  Pour ma part, en dehors du maître BROWN, l’atmosphère reflète ce que Otis REDDING avait initié.  Alors pourquoi (ré)-éditer un album qui aurait été bon … à cette époque sauf si le son avait été à la hauteur, ce qui n’est en plus malheureusement pas le cas ici?  Ça sent la redite rapide et facile, et les sons mal captés, saturés ne jouent pas en sa faveur.

Au niveau des titres, vous aurez droit à dix compositions qui vous replongeront dans l’atmosphère unique et créatrice de cette époque où la drogue faisait partie de l’univers typique des musiciens; se rappeler alors la mort brutale de Steve un soir de 91 après un énième cocktail explosif!  Alors, pas de prog mais des sonorités proto-prog avec quelques envolées de guitare, de Hammond, d’harmonica et de batterie bien rythmée!  « Think » ouvre le bal avec un son brut, du saxo rythmique, ça groove funk du côté de sire BROWN!  « This ol’ World » met le ton avec piano et de l’orgue gras à souhait, mais la qualité de ce titre est particulièrement éprouvante.  « Midnight of my Life » donne en plein dans les sons 70 avec piano et rock blues noir typique, c’est chaud.  « Let me be Your Lovemaker » et sa petite cloche à l’intro donne dans une rythmique basique avec une basse lourde, un peu comme sur le BLUE OYSTER CULT, mais là encore un enregistrement saturé, damned!  « Rain » à la T. TURNER ou à la R. PLANT pour un titre plus enjoué avec une guitare et une batterie en avant rappelant qu’il y avait de bons musiciens aussi avant, la meilleure un peu en crescendo et la plus longue chanson!  « Snakes & Ladders » part sur un air de « Don’t Bring Me Down »des ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA un peu avant l’heure, c’est en tout cas bien joué et bien rythmé.  « Good Thing » et son interlude de moins de 2 minutes qui aurait pu faire là une belle et bonne chanson!  « A Minute of Your Time » part sur un son plus anglais, plus confidentiel avec son solo de piano, la voix est ici plus posée tout en restant par instants à la limite de l’explosion.  « Charlene » part lui sur les airs pop british avec un riff caractéristique et une guitare aérienne presque cristalline.  « Think2 » reprise du premier titre avec saxo et harmonica qui finit la boucle, qui donne le concept album nécessaire pour figurer sur ce site, je ne le pense pas quand même!!

Bon, vous aurez compris qu’on est assez loin du prog ici, mais écouter cet album c’est aussi un retour aux sources du rock sous toutes ses coutures, c’est en quelque sorte un testament de ce que les musiciens du temps jadis pouvaient faire pour donner de l’innovation à LA MUSIQUE en général.  Mais quel intérêt de sortir un enregistrement en 2019 aussi mal enregistré?