CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Connaissez-vous SERGIO CALECA?  Cela fait quand même plus de quarante ans qu’il fait de la musique.  Non?  Alors peut-être que le nom d’AD MAIORA vous est plus familier.  Toujours pas?  Pourtant, l’album « Repetita luvant » a connu un succès d’estime en 2016 et M. CALECA est le claviériste de ce groupe italien.  Je vous accorde qu’il fait carrière solo sous le curieux nom d’HABELARD2.  Et non, il n’y a pas eu un premier HABELARD.  « Il Dado È Tratto » est quand même son sixième album et il en a deux autres en gestation.  Je précise qu’avant 2013, il n’avait jamais produit d’albums, simplement des démos sur lesquels il était seul musicien en règle générale.  Le mot solo prend tout son sens lorsqu’on parle de son travail puisqu’il joue de tous les instruments sur cet album paru en février dernier.  Seul un collaborateur d’AD MAIORA et d’un plus vieux projet, MORENO PIVA ajoute son grain de sel comme co-auteur de certaine partie sur 3 titres dont « Il Pianto Della Iena », « Idiosincrasia » et de « E7sus2 ».  Si SERGIO CALECA compose, joue de la basse, des guitares et des percussions électroniques, c’est vraiment aux claviers qu’il se distingue.  Aucun doute ne plane à ce sujet tout au long des quelques cinquante minutes de musique.  Les claviers dominent largement cette agréable proposition musicale italienne.  L’œuvre est vraiment totalement sienne car il le travail artistique et graphique, le montage, le mixage et l’enregistrement sont autant de résultats du travail qu’il a accompli à Milan en 2018 et 2019.

 

D’entrée de jeu, « Bad shape » donne une indication claire de la musique offerte pour le plaisir de nos oreilles.  Une mélodie simple et efficace mise en valeur par un synthétiseur réjouissant.  Piano, mellotron, guitare sèche, quelques touches de guitare électrique et de percussions électroniques complètent le paysage sonore.  C’est pastoral, un peu folk et totalement prog.  « Carne, Ingranaggi, Tibie E Pulegge » débute avec ces synthétiseurs qui sont comme un point d’ancrage pour tout l’album.  Amateurs de cet instrument, sachez que « Il Dado È Stratto » en est truffé.  Cette pièce est plus symphonique que la précédente, ce qui lui va très bien merci.  « Idisosincrasia » est un peu plus rock, et un tantinet mystérieux, que les précédentes et c’est dans un tel contexte que l’absence d’une vraie batterie se fait un peu plus sentir.  C’est le petit reproche que je fais à cet album.  Heureusement, CALECA fait en sorte que cela ne paraisse pas trop dans l’ensemble du disque.  « Il Pianto Della Iena » propose une pièce plus jazzée où orgue, piano et synthétiseur proposent de courts solos.  La courte « Empty Pages » débute à la guitare sèche et nous ramène au style pastoral de la première.  C’est par de belles notes de piano que débute « E7sus2 », une flute produite aux claviers s’y greffe et finalement la section rythmique et la guitare électrique égrenant aussi de belles notes.  Ici aussi, on retrouve une petite touche jazz et, bien sûr, le synthétiseur.  Comme SERGIO CALECA le souligne si bien, la pièce titre résume fort bien son style de musique.  La plus longue composition de l’album nous permet d’entendre notre multiinstrumentiste s’exprimer de belle façon sur son arsenal d’instruments, y compris grâce à un solo de guitare bien senti.

 

Un album facile d’accès que l’on peut écouter attentivement où d’une oreille plus distraite.  Une musique que l’on peut facilement partager avec des gens qui aiment moins le prog.  Une musique qui coule de source et qui nous emporte vers d’agréables paysages méditerranéens.