CHRONIQUE / REVIEW
flor de loto
eclipse
Releases information
Release date: November 17, 2018
Format: Digital, CD
Label: Melodic Revolution Records
From: Pérou / Peru
9,4
Mario Champagne - May 2019
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
CHRONIQUE / REVIEW
CD
La FLOR DE LOTO est la plus belle des fleurs, la fleur de Lotus, qui symbolise la pureté spirituelle. C'est aussi le nom qu'a choisi un groupe péruvien, formé en 1998 par Alonso HERRERA (Chanteur, Guitariste et psychologue professionnel) et ALEJANDRO JARRIN (Bassiste et Docteur en médecine). Ils sont également accompagnés de Gabriel IWASAKI aux claviers, d'Alvaro ESCOBAR aux percussions, et pour la touche locale, Sergio CHECHO CUADROS à la flûte andine. Originaires de la région de Lima, ils ont développé une large discographie flirtant avec le folk rock, le hard rock, le rock psychédélique, le métal progressif, le jazz fusion, tout en y ajoutant des influences andines et celtes. Incluant leurs albums live, « Eclipse » se présente comme leur dixième publication, datant de Novembre 2018. Ce ne sont donc pas des nouveaux venus, en fait, ils sont les rois du rock péruvien et la plupart des musiciens de ce groupe sont eux-mêmes très actifs dans plusieurs autres formations de la scène sud-américaine. Et point important à mentionner, ce disque fût produit par un certain Roy Z connu pour son travail studio avec Bruce DICKINSON, JUDAS PRIEST, HELLOWEEN et bien d'autres groupes aux sons hargneux. Ceci est pour vous donner un avant-goût de la tonalité.
Pour bien démontrer leur attachement à leur culture andine locale, ils débutent leur nouvel album avec un hymne connu de tous qui fut déclaré en 2014, Patrimoine Culturel du Pérou, soit « El Condor Pasa ». Pour votre information, « El Condor Pasa » qui obtint une très large diffusion grâce au succès de « Bridge Over Troubled Water » de SIMON AND GARFUNKEL, est en fait une création datant de 1913, de Daniel ALOMIA ROBLES qui composa la mélodie et Julio BAUDOUIN Y PAZ qui écrivit les paroles en se basant sur des mélodies traditionnelles des Andes. Dans les années 30, sa popularité fut propulsée par son intégration à une pièce de théâtre musicale dans laquelle elle fut présentée, en résulta plusieurs milliers d'adaptation. Mais jamais, on ne l'aura fait comme sur ECLIPSE, en la greffant à un monstre monumental de l’histoire du rock, « Locomotive Breath » de JETHRO TULL! Cela déchire, et en espagnol s'il vous plaît! Grâce aux claviers et au « quena », la pièce débute par un envol majestueux, dans le vent, au-dessus des cimes des Andes, puis débarquent les percussions, puissantes, et cet air si connu. Actualisé et moderne, c'est beau à en pleurer. Avec une transition vibrante et tranchée, une performance époustouflante s'annonce. Flor de Loto, ne fait pas qu'une reprise. Ils se l'approprient pour l'amener aux portes du métal. Excellente performance. Le chanteur HERRERA qui s'occupe des paroles a adapté un texte engagé pour clamer le besoin de paix. Je vous le fait en très résumé: « Dans ce monde maudit, toujours en guerre, il y a ce train de la guerre qui ne s’arrête jamais, comme un enfer, mais l'humanité vaincra! » La pièce suivante « Tempestad », avec des influences « d’Iron Maiden » au départ, intègre intelligemment l'apport des instruments à vents dans de brefs intervalles et cela relève du grand art vu le déferlement métallique qui se produit ! Niveau batterie, on pourrait croire que Mike PORTNOY est sur scène. Rythme démentiel. On réalise à ce point qu’HERRERA possède une voix superbe. Si vous n'êtes pas encore convaincu à ce point, « Animal » devrait vous achever ! Avec son rythme « power metal » électrisant, amalgamant des passages de flûte andine, le tout passe super bien, avec des influences très hard rock et parfois des réminiscences de vieux RUSH ! On pourrait penser à « Bastille Day » ! La pièce « Eclipse » avec un début « Iron Maidien », et des influences pratiquement celtiques au niveau de la flûte, devient totalement excitante à partir de la moitié de celle-ci. Le métal progressif qu'on attendait se présente dans un déchaînement de notes où la satané petite flûte vous ensorcelle. Presque omniprésente, elle donne un ton épique à cette charge à forte cadence. Ces minutes, je pourrais les réécouter en boucles tellement le contenu est dense. Comme on n’a pas eu le temps de prendre son respire depuis le début, « Esclavitud de tu ser » permet de récupérer un peu avec une introduction calme, interprétée par un duo de clavier et flûte. HERRERA chante toujours aussi bien sur un ton pastoral d'une extrême élégance. Cette pièce passe à un mode plus hard rock avec une telle simplicité, s'en est désarmant. Et toujours cette flûte taquine et légère sur des airs folkloriques qui se joue des autres instruments dans une symbiose hors du commun. « Tamesis » est la première pièce instrumentale de l'album, mélangeant toujours avec brio le métal, les airs celtiques et andins. Suit « Paraiso », sur une courte intro majestueuse faisant penser au travail de VANGELIS sur « 1492 », FLOR DE LOTO revient rapidement aux rythmes gagnants des premières chansons de l'album avec une progression rythmique accentuée et progressive. « Almas Perdidas », les âmes perdues, poursuit cette course effrénée, avec une tournure plus qu'intéressante dans la deuxième partie où un violon s'invite brièvement. « Eterna Proyección » démontre une structure vraiment métal progressive avec une belle intro synthé et flûte andine « métal »! Y alterne solo de flûte, de guitare et de piano sur un rythme dément.
Décidément, ces musiciens auront pris l'option de ne pas trop se reposer sur la scène! « Lineas de Nazca » est la deuxième instrumentale et la dernière pièce de cet album fabuleux. On ne peut envisager qu'une fin avec panache. Les gars tiennent le coup, et nous offre du bonbon. La flûte andine y est à la fois agile, fragile et dominatrice. Même rendu à la fin de l'album, on reste sidéré par ce mélange parfait du petit instrument léger avec la quincaillerie lourde du reste du groupe, et ce, tout en harmonie et mélodie. La magie opère! Une pièce avec une forte personnalité, celle de ce groupe. Comme cadeau, la version live de « EL Condor Pasa/ Locomotive », qui nous donne l'envie de refaire tourner ce disque en boucles. L'enregistrement de ce « Live » est parfait! On croirait un enregistrement studio! Et ce spectacle a dû être une tuerie!
Bien! Après toute ces prouesses, pas facile de rester indifférent au talent de ces artistes, dont on sent la complète maturité et maîtrise technique. Totalement inspirés, naviguant dans les eaux d'IRON MAIDEN et de JETHRO TULL, tout en projetant au premier plan les sons de leur culture locale, ce qui imprime leur marque et rend un son bien à eux, avec une très grande complicité évidente de l'ensemble de ces musiciens de haut niveau. Le chanteur s'exprime impeccablement et le flûtiste est à mon avis un Dieu vivant. Cet album est vraiment l'idéal pour les journées où un apport d'énergie supplémentaire est requis. Plus près du hard rock métal que du rock progressif à mon avis, mais je n'ai pas boudé mon plaisir pour cela. Conclusion, je suis en manque de superlatifs! Mais il s'agit bien là de la plus belle et puissante fleur péruvienne. Bonne écoute!
PISTES / TRACKS
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El Cóndor pasa/Locomotive (6:49)
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Tempestad (3:37)
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Animal (3:53)
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Eclipse (6:24)
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Esclavitud de tu ser (4:57)
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Támesis (3:23)
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Paraíso (5:24)
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Almas Perdidas (4:08)
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Eterna Proyección (4:23)
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Líneas de Nazca (5:27)
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Bonus track: El Cóndor pasa/Locomotive - Live at Rosfest 2018 (7:11)
Musiciens / MUSICIANS :
Alonso HERRERA – Vocals, guitar
Alejandro JARRIN - Bass
Sergio CHECHO CUADROS - Quena (Precolombian Andean Flute), Wind Instruments
Gabriel IWASAKI - Keyboards
Alvaro ESCOBAR - Drums
Elvira ZHAMALETDINOVA – Violin