CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

DICE est un groupe de rock progressif allemand ayant commencé à jouer en 1974. Leur premier album est sorti en 79 puis le second en 97!  Depuis, un nouvel album presque tous les ans, donc 21 à ce jour plus quelques lives. Ça jette comme on dit.  Je ne les connais que depuis 2010 et leur « Eternity’s Ocean », distille un rock néo-prog moitié orchestral avec de longues séquences répétitives. Je l’avais classé alors dans un bon groupe de seconde zone; celui-ci est donc le 4e que j’ai, et avec le temps je me rends compte que leur maître PINK FLOYD est toujours présent dans leurs rêves avant de composer. Peter VIETEL et Christian NOVE forment l’ossature depuis leur origine. Question son et orientation, on peut aussi penser à HAWKWIND, ELOY, JETHRO TULL, STEELY DAN, BARCLAY JAMES HARVEST et même TANGERINE DREAM.  Bon, allons-y dans l’univers space rock mélodique à la DICE!

 

« Roger-Roger Dreamscene 20 » entame le bal avec une intro planante de 5 minutes, dans l’atmosphère du flamant, avec un orgue psychédélique à souhait, bon préambule pour nous échauffer et plonger avec « Alive In The Galaxy » et son titre évocateur: n’oubliez pas votre scaphandre en tout cas. ELOY et RPWL ont dû aussi passer par là. Le titre fait la part belle à la guitare et à ses différentes circonvolutions; c’est mélodique, un peu répétitif au premier abord. « It’s Coming Now » part sur une ambiance me rappelant immédiatement le grand TANGERINE DREAM avec son « Cyclone » et l’introduction d’une partie vocale.  On y retrouve un long crescendo à tiroir avec guitare à tous les étages, un peu comme sur les morceaux à rallonge du « Live » de BARCLAY JAMES HARVEST! On aurait désiré plus de moments nerveux. On est bien sûr du rock mélodique sans trop de vagues.  « Living Day To Day » part sur un genre bien différent avec un croisement jazzy (c’est la mode en ce moment) et un style plus groove, plus funky, un peu rythmé comme ce que Pharell Williams a pu sortir avec son titre « Happy ». C’est doux, l’ambiance vous emmène sur des vagues galactiques avec une fois encore trois ou quatre développements à la guitare limpides, doux et cristallins. La basse et la batterie permettent de garder le rythme de base et auraient pu donner un peu de change mais l’étiquette rock mélodique est bien présente. Le développement plus stylisé de synthé permet une ouverture spatio-temporelle différente. « Black Stars », peut-être la plus belle pour moi, développe un combat entre la guitare et le synthé donnant un peu plus d’énergie, de créativité au titre; la voix est toujours monocorde, mais la guitare tire ses notes un peu plus dans les aigues. Ce n’est encore pas un solo rageur mais plutôt un solo spleen et mélancolique, un peu dans la veine de ce que faisait LANDS END, groupe génial et trop méconnu. « Cybersky » clôt l’album avec un morceau plus industriel. On y ressent à nouveau ici, en plus de la guitare, le courant de la musique électronique basique et répétitive comme le faisait si bien TANGERINE DREAM dans son 2e cycle, avec recherche pop-rock mélodique.  Toujours ce petit regret de n’avoir pas plus de sautes d’énergies. Mon profil métal-prog refaisant sûrement surface!

 

Entre ambiance psyché apaisée et détours instrumentaux, DICE a fait selon moi du DICE.  C’est mélodieux, la guitare est omniprésente, la voix presque engloutie dans la trame musicale des solos de Peter. DICE fait du symphonique, du space-rock, du psychédélique, peut-être même un peu de néo, du crossover, de la berlin school aussi mais sûrement du mélodique! DICE fait des disques envoûtants où l’on peut voyager de près ou de loin avec eux. DICE ne surprend pas mais ne déçoit pas non plus. Le groupe aurait pu faire quand même mieux dans cet univers diversifié.