CHRONIQUE / REVIEW
deep energy orchestra
playing with fire
Releases information
Release date: October 1, 2018
Format: Digital, CD
Label: 7d Media
From: USA
8,1
Serge Marcoux
December 2018
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
CHRONIQUE / REVIEW
CD
Ce sacré fil conducteur, il est toujours important et on le cherche si souvent. Que ce soit pour brancher un ampli, rédiger un texte ou faire circuler des électrons. Il s’est imposé de lui-même dans le cas du DEEP ENERGY ORCHESTRA. En effet, le fil ce sont les cordes! On retrouve 42 cordes jouées par six musiciens sur l’album « Playing With Fire ». Treize de celles-ci appartiennent aux basses acoustique et électrique très habilement manipulées par MISTER E. Ce pseudonyme appartient à JASON EVERETT qui a aussi composé toutes les pièces de l’album sauf « Lotus Feet » empruntée au MAHAVISHNU ORCHESTRA et la classique « Honor/Amazing grace ». Dix autres cordes sont frappées et triturées par TREY GUNN, sur sa Warr Guitar. On se souvient de son passage dans KING CRIMSON et les PROJECKTS de 1994 à 2003. Il y a aussi les sept cordes vibrantes et captivantes du violon électrique de RADHIKA IYER. Finalement, on ajoute douze cordes pour le violoncelle, le violon et l’alto de la section de … cordes, basée à Seattle. Et si vous voulez provoquer des flammèches et jouer avec le feu, quoi de mieux que des percussions. Le principal protagoniste vient de l’Inde et se nomme V. SELVAGANESH. Il s’est nanti d’une batterie maison dont il joue avec les mains. Cependant, son instrument de prédilection est le kanjira qui est un petit tambour indien dont il utilise plusieurs versions montées sur son kit. Ce percussionniste mondialement reconnu a joué notamment avec SHAKTI et JOHN MCGLAUGHLIN. ANIL PRASAD est aussi très présent sur le tabla, un autre instrument de percussion indien popularisé par les percussionnistes qui ont évolué avec le grand maître du sitar, RAVI SHANKAR.
SI l’énergie se retrouve dans le nom du groupe, on la ressent aussi à l’écoute de l’album. Quelquefois, on la sent près d’éclore, d’exploser, à fleur de peau des percussions et de vibrations des cordes. D’autre fois, elle nous emporte dans la ferveur des envolées des musiciens, les cordes sont devenues mèches et elles ont mis le feu aux poudres. Il faut dire que le disque a été enregistré live en studio en deux jours. On peut d’ailleurs voir cette énergie grâce aux images des sessions d’enregistrement sur Internet. J’ai cité SHAKTI et J’ai parlé de l’Inde, c’est donc dire que l’influence musicale de ce pays est très présente tout au long de l’album. Plusieurs passages m’ont aussi fait penser au fabuleux groupe OREGON. Un autre groupe qui a canalisé des énergies et des horizons musicaux de diverses provenances. Il faut bien l’avouer, la musique du DEEP ENERGY ORCHESTRA peut tout aussi bien être classée dans la musique du monde que dans le prog. Elle flirte aussi avec le jazz-fusion. Mais la filiation avec notre genre chéri est bel et bien présente. Ainsi dans les pièces « Awakening » et « Mysterious World » le son de guitare de TREY GUNN crée des paysages sonores qui m’ont rappelé certains moments de « Larks’ tongues in aspic ». Certains passages de la longue pièce « Resole / Improv / Caravan », près de vingt minutes, sont planants, voire psychédéliques. Cependant, j’ai trouvé que la musique du groupe me plaisait plus sur les pièces moins longues. Je trouve que les énergies sont ainsi mieux canalisées que sur cette pièce ou sur « Lotus Feet » du MAHAVISHNU ORCHESTRA qui s’étire trop. On reconnaît peu « Lotus Feet » et l’autre reprise de l’album, « Honor / Amazing Grace », elles sont habilement transformées et mises au service du son du groupe.
Il va sans dire que les percussions de M. SELVAGANESH constituent un élément clé et très fort de ce disque. J’avoue avoir également beaucoup aimé le jeu de basse expressif et très diversifié de JASON EVERETT. Mais, à mon goût, c’est le violon de RADHIKA IYER qui fait la différence. Ces interventions, souvent mises de l’avant, créent une présence importante dans une musique où nos repères occidentaux sont très souvent absents. Elle contribue aussi à cette atmosphère crimsonienne que j’ai évoqué plus tôt. Le petit bémol que l’on peut émettre tient à une certaine uniformité du son, voire à un peu de similitude dans la structure de quelques pièces. Mais ce ne sont là que des vétilles car « Playing With Fire » s’écoute vraiment très bien et est un album captivant si vous aimez le métissage musical.
PISTES / TRACKS
1. The Return (4:56)
2. Awakening (8.00)
3. Mysterious World (5:16)
4. The River (7:56)
5. Lotus Feet (10:16)
6. Resole / Improv / Caravan (19:49)
7. Honor / Amazing Grace (4:34)
Musiciens / MUSICIANS :
Jason Everett (Mister E) – 7-string fretless & 6-string acoustic basses
V. Selvaganesh – kanjira and custom drum kit
Trey Gunn – Warr Guitar
Radhika Iyer – 7-string electric violin
Anil Prasad – tabla
Rachel Nesvig – violin
Aleida Gehrels – viola
Phil Hirschi – cello