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CHRONIQUE / REVIEW

blank manuskript

Krásná Hora

BLANK MANUSKRIPT.jpg

Releases information

Release date: September 19, 2019

Format: Digital, CD

Label: Auto-Production / Self-Released

From: Autriche / Austria

9,0

Alain Massard & Serge Marcoux

October 2019

TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

CHRONIQUE / REVIEW

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1 of 2 By Serge Marcoux

 

Si je vous parle de musique autrichienne et vous penserez rapidement à MOZART, HAYDN ou LISZT, par exemple. Peut-être même irez-vous jusqu'à la musique tyrolienne. Mais, êtes-vous capable de nommer trois groupes progressifs autrichiens? GANDALF est assez connu mais sa musique a souvent été très nouvel âge. JOE ZAWINUL est né en Autriche mais que ce soit avec WEATHER REPORT ou en solo, il faisait plutôt dans le jazz ou jazz-fusion. Si vous dites EELA CRAIG, vous aurez aussi un bon point et, en plus, vous serez plus près du centre de la cible. Pour la suite, vous devrez approfondir vos recherches et alors vous trouverez probablement BLANK MANUSKRIPT. Vous apprendrez aussi que « Krásná Hora » est leur troisième album depuis la formation du groupe en 2007 à Salzbourg. Quoique le groupe se définisse comme art rock, l'écoute active et attentive de leur nouvel opus laisse peu de doute sur la pertinence de les inclure dans la grande famille du rock progressif.

 

« Overture » démarre les choses de belle façon avec une pièce franchement progressive où le claviériste, DOMINIK WALLNER fait une démonstration de son talent à l'orgue sur une belle rythmique d'ALFONS WOHLMUTH à la basse et de JAKOB SIGL à la batterie. Le ton oscille entre solennel et enjoué et après quatre minutes, le piano prend la relève, puis le chant. Guitare, orgue et section rythmique accompagnent la dernière minute du morceau. Un excellent début, 9 sur 10. « Foetus » commence très doucement. À dire vrai, si doucement que les trois premières minutes sont à peine audibles à moins d'augmenter le son de votre appareil. La mélodie jusque-là un peu indistincte prend forme et l'intensité augmente jusqu'à ce que tous les instruments jouent intensément ensemble comme à la fin d'une pièce en concert. Le résultat ne m'a pas convaincu, 6 sur 10. « Achluphobia » emmène les auditeurs vers un une autre partie de l'univers de BLANK MANUSKRIPT. Le plus long morceau de l'album commence aussi en douceur. Les neuf premières minutes ressemblent à une improvisation qui mélangerait du KING CRIMSON, époque 73/74 et du NEKTAR de « Sound Like This ». Durant cette séquence, c'est le guitariste PETER BAIXRENER qui tire son épingle du jeu. Le groupe apporte beaucoup de variations dans l'ensemble de ces pièces et c'est souvent le chant qui marque le changement de rythme ou d'atmosphère. Dans le cas présent, le ton se fait plus résolument rock avec une basse bien nerveuse, une guitare qui continue de faire flèche de tout bois jusqu'à la douzième minutes alors que le piano apaise le ton et nous accompagne jusqu'à la fin plutôt symphonique. Un morceau intriguant et franchement intéressant, 8 sur 10.

 

BLANK MANUSKRIPT continue de montrer l'étendue de ses possibilités avec « Pressure of Pride ». Le multi-instrumentiste JAKOB AISTLEITNER souffle dans son saxophone sur une pièce un peu funk, un peu jazz fusion, endiablée et réjouissante. Je n'ai pu m'empêcher de penser aux SHUFFLE DEMONS et un peu à YELLOWJACKETS, 7,5 sur 10. « Shared Isolation » évolue aussi dans un univers jazz fusion. Cependant, ici encore, le morceau est découpé en diverses sections. On démarre jazz-fusion avec le saxophone qui marque le coup. Mais après trois minutes, le rythme ralentit, la guitare étire quelques notes crimsoniennes et le chant s'installe. La section médiane de la pièce est franchement progressive avec une forte influence symphonique jusqu'au retour du rythme plus jazzé alors que la batterie et la basse sonnent le rappel des troupes jusqu'à la conclusion, 8 sur 10. « Alone at the Institution » poursuit dans la lancée fusion et, après deux minutes, c'est même franchement jazz. JAKOB ASTLEITNER nous gratifie d'une très belle démonstration au saxophone avec encore une belle assise rythmique, une bonne habitude du groupe, et le piano et la guitare qui l'accompagnent de belle façon. Après cinq minutes, le ton s'apaise, et JAKOB troque le saxophone pour les cordes vocales. Pour la dernière minute, le groupe repart de plus belle sur des rythmes fusionnels, 8 sur 10.

 

Avec « Silent Departure », c'est une ballade empreinte de tristesse et de nostalgie qui nous est offerte via le chant de DOMINIK WALLNER et l'accompagnement à l'alto de Dame SIGL. Il est le principal chanteur de « Krásná Hora » sauf pour le morceau précédent. Remarquons que l'on retrouve aussi plusieurs sections avec trois voix en harmonie. C'est une jolie pièce mais qui ne m'a pas autant convaincue que la suivante, 7 sur 10. Le groupe termine l'album avec le bien nommé « The Last Journey ». Le morceau est divisé en deux sections. La première est chantée sur un rythme plutôt enjoué malgré la teneur noire et triste des propos sur la mort. La deuxième section est instrumentale et transportée par les claviers et la guitare de façon solennelle, un peu comme si les instruments accompagnaient un dernier voyage, 8 sur 10. Je vous invite donc à mettre l'Autriche et ses talents musicaux sur la liste de vos découvertes 2019.

 

TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

CHRONIQUE / REVIEW

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2 of 2 - By Alain Massard

 

BLANK MANUSKRIPT est un groupe autrichien ayant commencé à composer en 2007, finalisant ici son 3e opus. Le titre signifie « belle montagne », écrit dans le village éponyme tchèque, l’album parlant lui de la dure condition humaine à cette époque de la société; chaque titre va essayer de transcrire en son, en musique ce fait. Ce groupe est hors norme, un groupe laboratoire, disons-le de suite avec des raccords symphoniques, des ambiances au climat sain le tout déchiré par des riffs provenant de cuivres par instant et agrémentées de sons psychédéliques, structures polyphoniques denses à la clé; BLANK MANUSKRIPT fait bien de l’art-rock et produit ici un album concept sous toutes ses formes; Les références égrenées lors de la critique des morceaux ne sont que partielle et éphémère, le son propre du groupe étant trop complexe pour être juste raccroché à une étiquette de groupe ancien même si celui-ci vaut son pesant d’or. A noter aussi le côté art-baroque pour son maquillage et son effort de travail de sa scène. Glissons-nous dans ses voluptés, c’est parti.

 

« Overture » débute par un air-trip (titre musical avec plein de souvenirs qui suintent, excusez ça vient de moi!) flirtant dangereusement avec la grande période psyché des PINK FLOYD, l’orgue tenant la dragée haute à la batterie, l’air de la guitare sombre, puis l’arpège de piano amenant un air solennel du plus bel effet et les réminiscences musicales atteignent leur paroxysme avec l’apport du sax et une pointe du KING CRIMSON; la voix arrive douce pour calmer un peu les similitudes; « Fœtus » enchaîne par une intro déroutante sombre, jouant sur l’enregistrement; on se croirait retourné dans le passé avec une bande coincée dans le magnétophone! On peut aussi imaginer tout simplement le son provenant de l’intérieur! La montée en crescendo symbolise la sortie difficile de l’accouchement, un titre onirique, intimiste et expulsif. « Achluphobia » ,3e titre enchaîné, vient jouer sur les peurs et autres terreurs que l’enfant que nous sommes avons pu vivre; l’ambiance est purement jazz-fusion intimiste avec une touche Canterbury, on est à la limite de l’expérimental comme aux grandes heures du prog des 70’s, KING CRIMSON et PINK FLOYD ne sont pas loin, j’ai même cru entendre un peu d’AL DI MEOLA; la dernière partie de cette pièce vaut le détour pour l’air de toute beauté qui s’en dégage, ça monte en volume, en intensité, Steve WILSON aimerait à mon sens; les 3 dernières minutes sont dangereuses pour l’air qui s’en dégage et risque de rester dans votre tête; une pièce à réécouter pour parvenir à la dompter un petit peu, une pièce progressiste majeure que les puristes des 70s vont faire tourner en boucle. « Pressure of Pride » avec son saxo limite doux-discordant vient indiquer la colère, l’insatisfaction d’essayer de se faufiler dans la vie active; clin d’œil à mon avis sur PANZERBALLETT.

 

« Shared Isolation » pour la 2e partie de l’album et l’un des problèmes de notre société, la communication ou plutôt son absence directe et son isolement, un titre déroutant de par ses circonvolutions entre le GENESIS Hackettien et KING CRIMSON, ça part sur de l’opéra rock « Starmania » (selon ma femme que je m’étais promis d’inclure dans une chronique, perso j’y voyais plus la BOF de la série française « Vidocq » comme quoi la musique peut faire voyager loin!) partie musicale puis une recherche d’arpèges de guitare fruitée, de synthés vintage sombres et de cordes saturées et discordantes, puis climat spacerock « Meddle » et « Atom heart mother »; son provenant des entrailles des artistes qui parviennent à ressortir des mélodies des dinosaures enfouies dans leurs substances grises en les imprégnant de leurs émotions personnelles. « Alone at the Institution » arrive à ce moment, ambiance un peu nipponne, jazz festif sur connotation PANZERBALLETT à mon sens, puis jazz manouche, jazz charleston, titre plus compliqué personnellement lorsqu’on connait mon aversion pour les cuivres! C’est incisif, agressif, je n’y peux rien, même si cela est censé représenter le combat pour lutter contre la solitude. La 2e partie avec un air limite pompeux, grandiloquent, plus calme, plus spleen renvoie à du KING CRIMSON quelque part, la guitare et la voix s’associent alors à merveille. « Silent Departure » pour une ballade, une comptine au violon qui fait le plus grand bien. « The Last Journey » comme un hymne à la Vie avec chœurs, rythme jouissif, endiablé, mélangeant un air que je pense retrouver sur « The Fountain of Salmacis » à certains moments; une envolée musicale définissant aussi l’envol vers l’au-delà que nous devons franchir seuls. La fin me ramène aussi aux notes magiques et intenses de Mike OLDFIELD comme sur « Hergest Ridge » que je mettais en crèche pour faire dormir mes petits anges, un signe qui me rappelle lui le film culte « 2001, Odyssée de l’Espace », après la vie, il y a peut-être autre chose, même là-haut.

 

Pour mettre quelques mots, je dirai en fin de compte que ces cinq musiciens sont arrivés à créer avec cet album un concept nouveau, celui d’avaler la musique d’avant, de la digérer, puis de la recracher sur une partition afin d’en jouer les notes transformées. Cela permet de pouvoir écouter un son nouveau avec des bribes de sons anciens sans qu’il n’y ait trop de ressemblance ou de « copié /collé. Cela permet aussi d’unifier l’un des grands mouvements musicaux restant en retrait, le jazz, avec le rock pour en sortir cet album novateur.

 

PISTES / TRACKS

 

  1. Overture (6 :49)

  2. Fœtus (6 :10)

  3. Achluphobia (15 :35)

  4. Pressure of Pride (3 :39)

  5. Shared Isolation (9 :55)

  6. Alone at the Institution (9 :21)

  7. Silent Departure (3 :37)

  8. The Last Journey (8 :34)

Musiciens / MUSICIANS :

 

- Peter Baxrainer - Acoustic, Classical & electric guitars, vocals

- Dominik Wallner - Piano, electric piano, synthesizer, organ, clavinet, celesta, Mellotron, vocals

- Jakob Aistleitner - Saxophone, guitar, bass, flute, glockenspiel, percussion, vocals

- Alfons Wohlmuth - Bass, flute, bottles, vocals

- Jakob Sigl - Drums, percussion, vocals

 

With:

- Antonia Sigl - Viola

- Wolfgang Spannberger - Samples

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