CHRONIQUE / REVIEW
Blå Lotus
Högtid
Releases information
Release date: June 21, 2019
Format: Digital, CD
Label: Melodic Revolution Records
From: Suède / Sweden
7,9
Serge Marcoux - August 2019
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
CHRONIQUE / REVIEW
CD
Où serait la musique rock sans le Hammond? Que serait le prog sans cette mythique marque? Le premier musicien qui a popularisé son utilisation, à la fin des années cinquante et début des années soixante, est JIMMY SMITH, un jazzman dont la carrière s’est étirée jusque dans les années quatre-vingt-dix. Par contre, ce sont des musiciens tels JON LORD, KEN HENSLEY, STEVIE WINWOOD et bien sûr KEITH EMERSON, RICK WAKEMAN, RICHARD WRIGHT, VINCENT CRANE et Cie qui lui ont donné ses lettres de noblesse et sa popularité. À ce stade. Vous avez compris que ce « Högtid » du groupe suédois Blå Lotus constitue un hommage incontestable à ce noble instrument et à la première époque du rock progressif. On peut même presque parler d’un hommage au proto-prog. En effet, ce n’est pas pour rien que j’ai mentionné le nom de VINCENT CRANE, le claviériste d’ATOMIC ROOSTER et du CRAZY WORLD OF ARTHUR BROWN auparavant. Mais c’est aussi à cause du son, très vintage en termes d’enregistrement, qui évoque la fin des années soixante. D’ailleurs la composante psychédélique caractéristique de cette époque et de ce style musical saute aux oreilles dès la première pièce, « Pagans solstice ». Dans ce solstice païen, la voix est travaillée et traitée avec des effets de réverbération. De plus, même s’il y a un côté un peu sombre et lourd à la musique, nous avons aussi un feeling folk, à la suédoise, qui s’ajoute à l’aspect caractéristique de cette époque.
Blå Lotus est donc résolument l’album d’un power trio à un point tel que leur devise est : Aucune six cordes autorisées. C’est donc plus du côté d’ATOMIC ROOSTER, voire même de QUARTERMASS, que de celui d’EMERSON, LAKE and PALMER qu’il faut regarder ou je devrais dire, écouter. Les autres instruments que le leader et organiste, FREDRIK ANDERSSON, utilise complètent l’espace sonore mais l’instrument roi et maître, c’est clairement l’orgue. Hammond est donc le mot d’ordre et la référence que vous devez comprendre sauf pour « While You Were Asleep » qui permet de nous faire une démonstration de son savoir sur un Farfisa. Une légère variation sur le thème de l’orgue et, en plus, la voix et la mélodie mises de l’avant contribuent aux légères différences sur cette pièce en particulier. S’il y a un petit reproche qu’on peut faire à cet album, c’est d’offrir relativement peu de variété dans le son, voire dans l’instrumentation. Ceci-dit, la cinquantaine de minutes passe rapidement et j’ai eu beaucoup de plaisir à écouter « Högtid » et même de façon répétée pour cette chronique. Une pièce comme « Unreal estate » avec un solo endiablé, d’orgue il va sans dire, des petites touches de flute et toujours cette sonorité un peu lo-fi devrait vous mettre le sourire aux lèvres. C’est difficile d’y résister. Que dire de la plus longue, « Summer demons », qui selon son auteur devait être un court hommage à NEIL YOUNG et qui finalement est la plus longue pièce du deuxième album du groupe. Le premier intitulé « Tube alloys » a été mis sur le marché au début de l’année dernière. Si la pièce débute avec son volet un peu folk et hommage, elle se transforme rapidement avec le travail d’ANDERSON d’abord à l’orgue, bien sûr, mais aussi avec un synthétiseur qui s’insère vers la sixième minute. Quelques minutes plus tard il ajoute un peu plus de synthétiseur et le groupe continue dans sa longue envolée instrumentale jusqu’à ce que la voix revienne pour clore le morceau. L’ultime pièce sonne comme un bon vieux rock et l’orgue prend des allures à la DEEP PURPLE ou à la URIAH HEEP.
Ce « Högtid » propose donc un parcours musical plutôt jubilatoire avec un accent prononcé sur le rock. L’orgue se fait tout autant coulant qu’incisif. Il peut être mordant ou planant mais toujours il s’impose et donne son caractère spécifique à un album qui propose un voyage dans le temps sans peur et sans remords. Quoique différent, pensez à l’album de RING VAN MÖBIUS l’année dernière. C’est ce même feeling et plaisir rétro qui nous est offert. Malgré cette instrumentation relativement limitée et la grande prédominance de l’orgue, car le rôle de la basse et de la batterie est d’abord rythmique, on termine l’écoute avec un sourire aux lèvres. Il faut admettre que depuis quelques années, la Scandinavie est en pleine effervescence progressive que ce soit pour explorer les vieux territoires du prog ou défricher de nouveaux espaces. Amateurs de CD ou de vinyle, sachez que vous n’aurez rien à vous mettre sous la main car, à l’instar de leur premier album, celui-ci n’est disponible qu’en version digitale. Personnellement, j’avouerai être un peu vieille école et être favorable à un support physique. Pour les plus curieux d’entre vous, sachez que le titre ne peut pas vraiment se traduire. En gros, cela désigne une célébration saisonnière comme Noël ou Pâques. Il ne vous reste alors qu’à faire une célébration à la suédoise et écouter ce réjouissant « Högtid ».
PISTES / TRACKS
1. Pagan Solstice (9:07)
2. Open Hand on All Fours (5:08)
3. Unreal Estate (9:55)
4. While You Were Asleep (6:57)
5. Gånglåt (3:00)
6. Summer Demons (12:33)
7. Rats 'n' Brats (4:33)
Musiciens / MUSICIANS :
Fredrik Andersson: Hammond and Farfisa organ, mellotron, synthesizer, electric piano, flute & vocals
Linus Karlsson: Bass guitar, Theremin & random sound effects
Wiktor Nydén: Drums & percussion