CHRONIQUE / REVIEW

CD

B-RAIN est le projet solo du percussionniste, homme à tout faire Davide GUIDONI qui a œuvré dans nombre de groupes plus ou moins connus comme THE FAR SIDE, GALLANT FARM, perso je citerai TAPROBAN, DORACOR et actuellement DAAL qui mélange allégrement métal planant, stoner, violon et espaces mélancoliques, assez déroutant ! Ici, on est dans un espace très doux où les atmosphères laissent la priorité aux percussions de toutes sortes, graves, presque infra graves, rythmant les différentes pièces de cet album. On y retrouve aussi des bruits de cœur, des bruits d’essuie-glace, des voix caverneuses et des bruits d’outre-tombe. A cela viennent s’incruster des notes disparates limpides, cristallines provenant de synthés, de violons (tiens, DAAL n’est pas loin!), de flûtes et de trompettes, me faisant dire que la nouvelle école Canterburyenne fait son chemin actuellement (je citerai juste ARGOS oeuvrant de façon remarquable dans ce domaine-là). On est donc dans de l’expérimental New-age, dans des pièces environnementales et des compositions qui ne dénoteraient pas dans certains films.

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Bref, GUIDONI s’est entouré de belles pointures pour cela, emmenant avec lui R. VITELLI d’ELLESMERE, L. PIETROPAOLI de FONDERIA et A. COSTA de DAAL. Ces pièces, au nombre de 7, s’enchainent tout naturellement pour nous faire plonger dans des ambiances sonores à la SERRA (« Far from the Madding Crowd » et « Homeward Bound » avec son orgue symphonique et son petit violon-violoncelle du soir.), sur les traces de TANGERINE DREAM sur « Lakeshore » et « Overwhelming » (oui « force majeure » reste un de mes préférés et je l’ai entendu un peu dessus). Sur le titre suivant, titre de l’album, c’est vers l’école Canterbury qu’on part directement avec trompette progressive et une guitare génésisienne. « The Cold Time of Solitude » prolonge l’atmosphère prog symphonique et presque méditative en amenant violon et cello comme sur des albums de D. DARLING et cette fois la guitare purement Hackettienne : réécoutez, vous verrez! Quant à « Descending Mist », le titre fleuve de l’album avec ses 20 minutes au compteur, on plonge littéralement dans une ambiance de fin du monde avec bruits des bois (et pas fruits des bois qui serait trop coloré!) et rythme binaire en double croche (non, je rigole, je n’y connais rien, mais je voulais glisser un terme musical une fois dans mes notes pour ne pas vous endormir et voir si vous suivez!), bref dessus un cor des alpes caverneux viendra vous questionner vers les 14 minutes si vous ne vous êtes pas assoupis; je note dans ce titre quelques réminiscences du « Supper’s Ready » de GENESIS, des voix et des synthés à la « Sorcerer » de TANGERINE DREAM et une montée que même K.SCHULZE en personne ne pourrait contredire, ma pièce préférée de l’album !

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Vous l’aurez j’imagine un peu compris, cet album a deux fonctions : d’un côté un disque contemplatif, relaxant, pouvant être utilisé comme musique de fond; de l’autre, un disque de prog-planant avec pas mal de sonorités différentes et d’airs entrainants permettant de s’écouter l’album pour se poser, comme un soir de fêtes. Un disque finalement à deux vitesses avec lequel je ne me suis pas embêté un seul instant.