CHRONIQUE / REVIEW

CD

ABSOLUTELY GOOD MOOD est une formation russe de Volgogra, qui existe depuis 1997, et qui vient de lancer tout récemment un nouvel album de « Rock Punk » incorporant des saveurs de folk locales, intitulé « Comprimés ». Il est constitué du leader Jaroslav BAGROV au chant, à la basse et à l'harmonica, de Dmitry RUSSKOV à la guitare, au chant et au bruitage, d'Alexey SLIVER au chant, à la basse, aux bruits et percussions, d'Alexey LITVINTSEV au chant et d'Elena KARTASHOVA au triangle! Ce nouvel album est en fait un recueil de plusieurs chansons qui ont été composées et interprétées dans des spectacles depuis la fin des années 90 mais qui n'avaient jamais été enregistrées par ce groupe.

Avec un nom comme « ABSOLUTELY GOOD MOOD », cette formation a comme une obligation de résultat pour combattre la morosité ambiante, et on peut facilement affirmer qu'il y a un bilan de compétence dans cet album radieux et communicatif. Je ne comprends pas le russe malheureusement, mais la musique dégage une énergie brute et authentique. Dès les premières notes, on se dit que ce n'est absolument pas du punk. Il y a un peu de tout dans cet assemblage kaléidoscopique.  La pièce « Tablets » et « Just Would Not Cry » font plutôt dans la « Power Pop », dans le style LES TROIS ACCORDS, et la présence de plusieurs chanteurs et voix rigolotes ajoute à cette similarité. « Strech Out » sillonne plus dans les courants « Hard Rock », style EUROPE, avec des sections musicales des plus intéressantes entre la moitié et la fin de la pièce. « Between US » verse dans un genre de « Pop Punk » mais pas « Destroy » qui s'écoute très bien. « Fly » crée la surprise par ses débuts calmes et acoustiques, une belle balade rock dont le chant fait penser aux « COWBOYS FRINGANTS », dotée d'une fin musicale surprenante où les synthés et bruits de modulation d'ondes s'en donnent à cœur joie. « Friend », avec ses débuts hard rock blues, se montre très entraînante, alternant passages lourds et sombres avec « Power Pop » endiablée. D'un très bel effet. Le talent de SLIVER aux percussions est bien mis en évidence alors que la pièce se termine dans un chaos musical général, ouvrant la voie au combat dans « Soldier of failure », une pièce à l'introduction « Maidenesque », qui vers la fin prend un léger accent oriental. C'est puissant et une vraie charge pour canassons et cavaliers! « As In First Snow » revêt un vrai coté folk russe au niveau guitare acoustique, mais cela ne dure pas longtemps car les guitares redeviennent hargneuses et le rythme s'emballe pour nous amener vers des passages plus progressifs! La pièce la plus travaillée de cet album, et on le ressent. L'Opus se termine avec « Gulliver », qui fait la part belle aux claviers, aux guitares et à l'harmonica. Une pièce simple, douce et ensoleillée et les Punks ont disparu subitement pour devenir des agneaux!

Pour ma première incursion en territoire musical russe, ce groupe est une belle porte d'entrée sur un monde méconnu. Les sections instrumentales de cet album sont généralement très intéressantes, mais à mon avis, il aurait été souhaitable qu'elles soient plus longues afin de mettre encore plus en valeur le talent de ces musiciens. Le chant russe passe très bien et on regrette de ne pas parler la langue car malgré tout, cette analyse élude une partie primordiale de la vision de ces artistes. Qui dit Punk, dit contestation. S'il y a contestation, elle passe sûrement par une pilule douce et acidulée car il semble ne pas y avoir aucune violence dans le ton et le propos.  Cela passe plutôt  comme un « Power Punk Pop » joyeux et plaisant avec un très bon rendu musical. Essayez ce comprimé à volonté les jours de grisaille! Aucun risque de somnolence au volant ! Bonne écoute!