CHRONIQUE / REVIEW

CD

Homme-orchestre et un peu magicien, XAVIER BOSCHER nous offre un autre album solo instrumental (il en compte une dizaine à son catalogue). Dans un style prog métallique axé sur la guitare avec une garniture synthé intéressante, ’Embryogenesis’ se veut un album thématique et complet. Neuf pièces dont une de 19 minutes dans une ambiance riche et rythmée.  La conception sonore me rappelle un peu les ‘murs soniques’ d’ANATHEMA. La production est soignée et la qualité d’enregistrement excellente. XAVIER a tout fait lui-même de la composition à la production en passant par la programmation et il joue tous les instruments sauf quelques soli sur quatre pièces venant d’amis et invités.

On ouvre avec un joli opus intitulé ‘Cornucopia’ qui distille l’essence du prog. Très joli, mélodique, musclé et entraînant. On a même droit à des paroles imaginaires dans le style ‘Cirque du Soleil’ ou ‘Deep Forest’ et c’est bien réussi. ‘Female Architecture’ se veut suggestif mais se fait surtout remarquer par un passage jazz intriguant au milieu. ‘Timelessness Kingdom’ a aussi capté mon attention avec des arpèges de synthé et une guitare bien dosée, très prog métal un peu à la DREAM THEATER. ‘Cells’ donne droit à un basse bien sentie et différente grâce à l’apport de JJ MORÉAC.  ‘O Negative’ est dans un tempo plus calme avec un beau motif genre boîte musicale en contrepoint. En finale, ‘Embryogenesis’ la pièce de résistance est pleine de surprise avec un beau thème mélodique symphonique en alternance avec des ‘chops’ de guitare engageants. 

On doit reconnaître le talent magique et créatif d’un musicien accompli. Malgré les beaux coups de coeur mentionné plus haut je n’ai pas accroché sur toute la ligne. Faire un album tout seul apporte sa part de risque aussi. La batterie n’est pas aussi riche et dynamique que l’on voudrait. La rencontre musicale de plusieurs artistes avec leurs styles et histoires propres qui deviendrons synergie est absente. Certaines figures sont répétitives et en première écoute on sent un manque de distinction entre les morceaux. Je crois aussi que certains morceaux sont un peu longs ou contiennent des belles avenues qui ne sont pas suffisamment développées alors qu’on revient trop vite à la sauce initiale. Le tempo est un peu rapide et lancinant.  Malgré tout c’est un album exigeant,  bien travaillé et un petit tour de force technique. On comprend pourquoi XAVIER se fait remarquer de plus en plus par la presse PROG METAL. Les atmosphères sont là, la facture progressive ne fait aucun doute et il faut toujours applaudir un album thématique.  Puis l’embryologie est une science compliquée aussi. Quelque chose de riche et de différent, bien traité et certainement inventif. Un album qui plaira sans aucun doute et qui s’écoutera plusieurs fois sans perdre son attrait.