CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Il est rare qu'un album émerge comme quelque chose de complètement nouveau; tellement différent qu'il n'y a pas de comparatif. Suivant « The Stone House », voici le second de ce qui devrait être une trilogie. Ces deux albums ont été enregistrés lors d’une session marathon de six jours en 2016. Totalement improvisé, les protagonistes sont allés plus loin dans leur recherche et le résultat est que « Lighthouse » est plus tumultueux et audacieux que l’était « The Stone House ». Le trio est composé de Mark WINGFIELD (Guitare), Markus REUTER (Touch Guitar), et du batteur Asaf SIRKIS qui, si on se rappelle, ont fait beaucoup de vagues dans divers projets où ils se sont illustrés.

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Remplie d'explosions musicales, « Lighthouse » illustre parfaitement l’expression ombre et lumière, le trio alliant des paysages sonores oniriques à des rafales de virtuosités musicales décoiffantes. « Zinc » débute l’aventure avec un beat hypnotique, WINGFIELD et REUTER s’occupe du reste. C’est un travail de sonorités diverses qui s’entremêlent pour un résultat cohérent et distrayant. « Derecho » poursuit dans la même veine, on ressent l’influence Crimsonnienne constante tout au long de la piste, avec une finale spectaculaire. Sur « Ghost Light », le premier épique de l’album, WINGFIELD installe l’ambiance qui sera sinistre à souhait. Ici c’est un progressif dramatique qui rencontre le jazz, REUTER crée toutes sortes d'effets inquiétantes et SIRKIS ajoute un assortiment de touches délicates. Avec « Magnetic » SIRKIS est plus occupé, il effectue quelques remplissages agiles tandis que ses deux compères tissent quelques textures cauchemardesques accompagné de solos flamboyants. C’est WINGFIELD qui prend la main avec « A Hand in the Dark », c’est une pièce jonchée de moments puissants et savoureux, ce qui nous amène à « Traverse Wave », c’est selon moi la plus jazzée de l’ensemble, le jeu de REUTER permet à WINGFIELD de s’exprimer librement, et il le fait de brillante façon. Le trio sauver le nombre le plus optimiste pour la dernière, le plein sur l'attaque PROG qui est « Surge » termine notre aventure sur une note excentrique et agressive qui voit les trois musiciens se laisser aller, WINGFIELD nous lance un barrage de riffs lourds et flamboyant tandis que REUTER et SIRKIS nous concocte quelques rythmes acrobatiques.

 

Selon les notes du groupe, « Lighthouse » a été enregistré en direct sans overdubs, ce qui rend cet enregistrement totalement hallucinant. La musique de ce trio flamboyant n’est pas facile à apprivoiser, c’est un fait. Mais elle risque de créer chez l’auditeur averti un attrait certain car au-delà du fait que l’on soit peu attiré par ce style de musique, à la fin on se dit qu’est-ce que j’aurais manqué?