CHRONIQUE / REVIEW

CD

Le rock progressif est universel, et à travers la subdivision post rock, nous pouvons voyager encore plus loin qu'avec les autres sous genres ; je vous avais déjà fait découvrir il y a quelques mois en provenance de MACAO, la formation WHY OCEANS ; cette fois ci nous allons vous commenter le neuvième album du groupe WANG WEN originaire de la ville de DALIAN située au nord-est de la CHINE, une formation qui existe depuis 1999 et qui a publié son premier opus en 2003. La durée de cet album est idéale selon moi, tout juste en dessous des cinquante-cinq minutes ce qui permet de garder l'attention du mélomane lambda en éveil constant avec huit titres, compris entre 4:06 et 10:34 , là aussi c'est plus que convenable et convient parfaitement à la musique post rock.

Pour la composition du groupe chinois, nous avons deux guitaristes, deux claviéristes et une paire rythmique, les deux six cordistes et le batteur font partie de WANG WEN depuis le début, le bassiste a changé en 2014 pour le septième album, et la présence des deux claviéristes est nouvelle, seul Zhang YANFENG étant présent depuis le troisième disque en 2007...ça va tout le monde suit ? Coté influences, l'on citera pêle mêle tous les grands noms du post rock mondial, c'est à dire MOGWAI, GODSPEED YOU BLACK EMPEROR ou MONO, ceux-ci auraient frayé avec l'inspiration principale de WANG WEN hors post rock, j'ai nommé les américains de THE SMASHING PUMPKINS, champion incontestable du rock alternatif/indie des années quatre- vingt dix. Coté titres de cet album, sachez qu'aucun d'entre eux n'est à clouer au pilori, les huit pièces présentées ici possèdent chacune leur charme, leur allant et leur dose d'efficacité. Le titre d’ouverture "Daybreak" installe l'ambiance globale de l'album avec une jolie introduction d'un jouet qui remonte le temps avant que n'éclate une mélodie aérienne et rêveuse, jusqu'à la cinquième où les guitares prennent le relais pour un final lyrique mais plus énergique ; la seconde pièce, la plus longue du disque "Les Ciseaux de Pierre" débute calmement avec quelques vocaux vocodorisés à la THE BUGGLES jusqu'à mi morceau avant de s'enflammer petit à petit tout en restant fortement mélodique jusqu'à son terme, un grand morceau de post rock, un grand morceau de rock progressif tout simplement. Évidemment le single "Mail from the River" que j'ai dû écouter une bonne vingtaine de fois  possède sa propre personnalité, illuminé par des samplers de saxophone doux, sur un canevas de guitares rageuses et une base rythmique en béton mais qui sait rester là encore joliment mélodique. "Lost in Train Station" a lui aussi sa part d'originalité avec quelques vocalises déci delà dans la langue de Goethe, sur un rythme ralenti à l'extrême, pas mon préféré mais intéressant néanmoins, tandis que le suivant "Solo Dance" possède des vocalises en français (Bonjour, bonjour...), lui aussi sur un rythme lent !!! "Bamboo Crane" est très beau malgré sa brièveté, posé sur un tapis de claviers délicats et éthérés

L'avant dernier morceau est un hommage appuyé à leur ville d'origine "Silenced Dalian", basé sur une trame mélodique superbe avec encore des samplers saxisés, propice à la rêverie dans sa première moitié et beaucoup plus violent dans sa seconde sous le joug incandescent des deux six cordistes leaders, ça pulse amis maniaques. "Outro" comme l'indique son nom est une coda, reprise du thème principal de l'oeuvre. Un excellent album de post rock et bien plus encore pour le sextet chinois WANGWEN, du coup je vais aller me faire une infusion de leurs précédentes productions.