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CHRONIQUE / REVIEW

una stagione all'inferno

il mostro di firenze

UNA STAGIONE ALL'INFERNO.jpg

Releases information

Release date: May 17, 2018

Format: Digital, CD

Label: Black Widow Records

From: Italie / Italy

8,8

Serge Marcoux - November 2018

TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !

CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Ah l’Italie! Le bon vin, la bonne chère, la côte amalfitaine, Rome, la Dolce Vita. Ce pays connu et reconnu pour ces atours et ces attraits a aussi un côté sombre. Tiens, j’ai déjà vu cela en quelque part, ça me reviendra. On pense aux lions dans l’arène, aux guerres civiles, à son alliance avec le troisième Reich de l’Allemagne, bien sûr, mais aussi au Monstre de Florence. Entre 1968 et 1985, sept doubles meurtres particulièrement barbares lui ont été attribués. Les crimes sont ceux de sept couples abattus en plein ébats sexuels avec une arme à feu. Les actes post-mortem, que je ne décrirai pas ici, lui ont valu son surnom. Celui-ci est conjugué au singulier mais le manque de preuves n'a jamais permis de définir s'il avait agi seul. Dix suspects ont été arrêtés et condamnés mais tous ont été libérés par la suite. Encore à ce jour, le mystère demeure. Cette histoire sanglante et digne d’un thriller, qui existe d’ailleurs, a été mise en musique par un nouveau groupe italien UNA STAGIONE ALL’INFERNO. Enfin quand je dis nouveau, ce n’est pas tout à fait exact. À dire vrai, le groupe a été formé en 1997 mais diverses tribulations et pauses ont fait en sorte que ce n’est qu’en 2018 qu’apparaît ce premier opus. Soulignons qu’un des neuf musiciens, ROBERTO TIRANTI, a été bassiste avec MANGALA VALLIS.

 

« Il Mostro di Firenze », littéralement le Monstre de Florence, combine donc le rock progressif italien comme on l’aime à la noirceur de groupes comme GOBLIN, MORTE MACABRE ou ANIMA MORTE pour ne donner que ces exemples. Il faut dire qu’un tel sujet est tout à fait propice à offrir une musique sombre et menaçante. Pour accentuer le côté noir et menaçant de la dizaine de pièces de l’album, le groupe utilise abondamment les effets sonores. Coups de feu, cris, portes grinçantes, coup de tonnerre, pas feutrés et angoissants, ululements, frottements et Cie ponctuent la plupart des chansons. En règle générale, cette utilisation est judicieuse. Cela ajoute un volet cinématographique à la musique et permet de mieux comprendre l’histoire d’un album chanté en italien. Cependant, en faire une pièce complète de trois minutes « Unknown secret track » n’apporte rien de plus à l’écoute de l’album. À plus forte raison parce qu’elle est placée après les magnifiques dernières notes de piano de « Plenilunio ». Heureusement, il s’agit de la dernière et un assez long silence après la précédente permet de l’exclure facilement de l’écoute. Nous avons donc un disque où la musique est souvent résolument symphonique, teintée de passages jazzés et bien sûr, plus rock. Si le saxophone est abondamment utilisé, gracieuseté de PAOLO FIRPO, c’est le piano qui est l’instrument vedette à mon humble avis. La musique d’UNA STAGIONE ALL’INFERNO n’est pas celle de LOCCANDA DELLE FATE mais si vous avez en tête l’utilisation du piano dans le classique FORSE LE LUCCIOLE NON SI AMANO PIÙ, vous comprenez ce que je veux dire. Ce n’est pas le seul clavier utilisé par Mme LAURA MENIGHETTI, loin de là, mais ces interventions sur les touches d’ivoire sont remarquées et importantes. Ailleurs, comme sur « Il dottore », c’est l’orgue Hammond qui tient la vedette. La guitare électrique et le saxophone sont aussi des intervenants de qualité sur cette pièce. La combinaison des voix, principales et chœurs, de FABIO NICOLAZZO et de LAURA MENIGHETTI, les créateurs du groupe, constitue un autre point fort de cette production. Dès la première pièce, « Novilunio », on tombe sous le charme. Je pense aussi à « L’enigma Dei Dannati » et « Plenilunio » où il est impossible de ne pas céder à la beauté du chant.

 

« Il MOSTRO di FIRENZE » est un album où les atmosphères l’emportent sur les démonstrations techniques. J’ai parlé des effets sonores et des voix qui y contribuent grandement mais il ne faut pas oublier l’utilisation d’un trio de cordes, alto, violon et violoncelle, dont les interventions sont non seulement à propos, mais souvent magnifiques comme sur « La Ballata Di Firenze », « L’enigma Dei Dannati » et « Plenilunio ». Cette dernière pièce est tout simplement une des plus belles que j’ai entendu cette année et le sommet de ce disque. C’est au son des criquets que la pleine lune débute. Puis la basse et le piano ouvre le bal musical, une combinaison qu’on trouve sur d’autres pièces aussi. Les cordes s’ajoutent, le ton symphonique est donné. À la cinquième minute, l’arrivée du saxophone accompagné de riffs de guitare augmente la tension, quand l’orgue s’en mêle la beauté de la pièce devient enivrante. Puis les cordes reviennent, accentuent encore plus le volet symphonique et nous voilà emporté plus haut, plus loin. Soudainement, seul le piano reste et Mme MENIGHETTI nous offre un court extrait de CHOPIN pour, croit-on, conclure la pièce. Ce n’est pourtant pas le cas, un effet sonore inquiétant de voix et de frottement nous rappelle que l’histoire du monstre de Florence n’a pas connu de conclusion. J’ai mentionné GOBLIN plus tôt dans cette chronique. Sur « Interludio Macabre », où l’on n’a que du piano, des rires inquiétants et des voix mystérieuses, le groupe leur rend hommage et fait un clin d’œil aux nombreuses trames sonores de films d’horreur que le groupe a enregistré dans les années 70. Si on exclut « Secret Unknown Track », la seule pièce de moindre calibre est la plus résolument rock « Serial Killer Rock » qui n’atteint pas les mêmes sommets que l’ensemble de l’album malgré un petit côté obsédant qui s’inscrit dans la veine noire du disque. Voici donc un album sombre, et pourtant très beau, où le prog symphonique à l’italienne teinté d’une guitare un peu psychédélique et d’un saxophone jazzé, qui s’ajoute à la production discographique de qualité de l’année. Je recommande sincèrement aux amateurs de progressif italien de prendre une cinquantaine de minutes pour découvrir l’histoire du monstre de Florence, vous ne le regretterez pas.

 

PISTES / TRACKS

 

  1. Novilunio (7:50)

  2. La Ballata Di Firenze (6:15)

  3. Nella Notte (5:18)

  4. Lettera Anonima (5:32)

  5. Interludio Macabro (1:44)

  6. L'enigma Dei Dannati (4:57)

  7. Serial Killer Rock (4:10)

  8. Il Dottore (6:00)

  9. Plenilunio (10:13)

10. Unknown secret track (3:04)

Musiciens / MUSICIANS :

 

Fabio Nicolazzo : Lead and  backing vocals, electric and acoustic guitars
Laura Menighetti : Lead and  backing vocals, piano, synthetizer, Hammond organ
Roberto Tiranti : Backing vocals, bass
Pier Gonella : Electric guitars
Marco Biggi : Drums
Paolo Firpo : Soprano sax, Akai Ewi 4000S
Kim Schiffo : Cello
Laura Sillitti : Violin
Daniele Guerci : Viola

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