CHRONIQUE / REVIEW

CD

Encore une drôle d'histoire, celle de la formation Génoise TRAMA ! Un groupe formé en 1995 par Lorenzo LORIA guitariste et Paolo GAGGERO batteur, séparé en 2001 et reformé en 2009.Ce "Mouvement Obscur" est leur second opus après un album en 1998 avec le même quintet musical ce qui est plutôt bon signe, le titre de l'oeuvre est aussi celui d'un morceau composé il y a vingt ans et qui n'a pas été retenu à l'époque pour le premier album. Les plus érudits d'entre vous noteront la présence de deux membres de LA COSCIENZA DI ZENO (autre formation ligure beaucoup plus connue de la sphère progressive) au sein de TRAMA, Luca SCHERANI aux claviers et Gabriele GUIDI COLOMBI à la guitare basse. Une drôle d'histoire et un nouveau chapitre bienvenu pour cette histoire, car nous avons entre les mains, une oeuvre superbe d'un bout à l'autre, cinquante minutes de pur bonheur auditif, comme savent si bien le faire les transalpins, un rock progressif à tendance symphonique de très haut niveau, bien chanté, agréable à écouter, qui s'écoule comme une fraiche rivière montagnarde au creux des sommets escarpés.

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Ça commence fort avec "Intro - Oblio" un titre relativement "soft", je dis "soft" car ça va pétarader plus fort plus tard, pas le moins bon pour autant, animé par la très jolie voix d'Annalisa ACCORSI et introduit par le pas des chevaux qui trottinent en tirant une calèche (foncièrement original)! Les trois dernières minutes, plus calmes, sont d'une infinie beauté, Luca SCHERANI nous y dévoile son immense talent de claviériste (pour ceux qui le connaissaient pas encore). "Anche se per Poco", nanti de ses douze minutes, à l'inverse du précédent débute calmement, avant de monter en pression et en énergie à partir de la troisième minute sous le joug incandescent de la six cordes et de la voix d'Annalisa, bien épaulés par la paire rythmique omniprésente formée de Gabriele GUIDI COLOMBI (les passionnés de basse hypnotique vont être ravis) et Paolo GAGGERO, ça pulse dans le bon sens du terme car l'ensemble reste très mélodique, avec un retour à un calme relatif après la septième minute, le tout conclu par un magnifique final symphonique. D'énergie, il en sera fortement question dans la troisième pièce "Il Sottile Equilibrio" jusqu'au trois quart du morceau au moins, une pièce où la guitare de Lorenzo LORIA et les synthétiseurs de Luca SCHERANI rivalisent d'entrain dans une cavalcade effrénée, et où comme je le stipule parfois, la fin est trop abrupte. Le voyage épique qui s'annonce, en trois parties est lui aussi bien pêchu, fort non pas en café mais  en déferlante musicale incendiaire, ça décoiffe, ça souffle sévère dans les enceintes, quelle énergie développée ici par TRAMA jusqu'à la cinquième minute où un calme trompeur agrémenté d'un pont instrumental nous attend, magnifié par Luca et ses claviers, avant que ne revienne Annalisa et sa voix de possédée (pendant deux petites minutes), le dernier tiers du morceau retrouvant des couleurs plus symphoniques et plus "italiennes", plus douces à l'oreille aussi, magnifique titre qui aurait pu  être encore plus long, sans aucune gêne (jeu de mots involontaire bien sûr)pour l'auditeur.

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L'ensemble se termine par la pièce éponyme "Oscure Movenze", le fameux titre composé en 1998, le plus court de l'album (sept minutes quand même), le moins progressif, chanté (mais bien) d'un bout à l'autre, idéal pour clôturer l'album. Encore et pour la énième fois, une pépite venue d'Italie, l'autre pays du prog.