CHRONIQUE / REVIEW

CD

Imaginez la tête du chroniqueur que je suis ! Me voici à commenter le nouvel album de SPIRITS BURNING et je ne connaissais pas cette formation, c'est pourtant leur quatorzième effort discographique, le premier datant de 1999 sur lequel intervenait sur un titre quelqu'un qui a effectué pas mal de chemin depuis, Mister Steven WILSON himself. Il s'agit d'ailleurs plus d'un conglomérat à géométrie variable que d'un réel groupe, le point commun depuis vingt ans c'est le capitaine, tel qu'il se définit lui-même, Don FALCONE qui utilise comme appellation un feu fumeuse "A Space Rock Collective".

La musique proposée par SPIRITS BURNING a ceci de particulière, c'est que nous avons l'impression de participer à une géante jam session pour être poli ou à un joyeux bordel pour l'être un peu moins poli. Certains titres possèdent effectivement une belle coloration digne de l'huitre bleue, d'autres semblent sortis tout droit des albums les plus violents et bizarroïdes d'HAWKWIND, d'autres encore affichent un tel patchwork d'influences diverses qu'il est difficile de les classer, il y a là-dedans ma bonne dame de l'ethnique, du space, du psychédélique, de la pop musique des années quatre-vingt et même des nuances de dance music ("In The Future" le quatrième titre). Pour les fans du groupe new yorkais, nous citerons le premier morceau "Hothouse Flowers" rien que pour le riff de guitare introductif (Donald ROESER ?) mais aussi pour le chant, le neuvième "Seven Finger Solution" ou encore le douzième "Learning To Art". Les supporters du groupe londonien préfèrerons le cinquième "Doomed", le septième "Any Particular Interest" (où Michael MOORCOCK y joue de l'harmonica) ou bien encore le quatorzième "Quest For Bromley". A noter que la dixième pièce "To Steal A Space Traveller", qui est aussi l'une des deux plus longues de l'album pourrait être une improbable collision entre les deux formations susnommées. Nous laisserons les autres titres à l'appréciation des auditeurs. 

Le second disque pour un fan de la musique instrumentale, enfin c'est plutôt ma sensibilité aux vocaux souvent et malheureusement mal employés, ma préférence va donc vers ce second cd qui contient les mêmes titres dans le même ordre mais dans des versions sans paroles et où l'on retrouve beaucoup moins le joyeux bazar du premier cd (voir plus haut), en un mot comme en cent, c'est beaucoup plus digeste. En résumé un opus à écouter avec de très grandes oreilles pour l'apprécier pleinement.