CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

SEZIONE FRENANTE est-il un nouveau groupe italien? Non pas vraiment, cette formation originaire de Venise fût formée initialement en 1974 sous le nom de Nuove Dimensioni. Malheureusement le groupe se scinda en 1978 avant d’avoir pu enregistrer quelque chose en studio. En 2006, trois des membres originaux c’est-à-dire Doriano MESTRINER (guitare), Mirco de MARCHI (claviers) et Alessandro CASAGRANDE (batterie) se sont de nouveau réunis avec le bassiste Sandro BELLEMO et le chanteur Francesco NARDO, réorganisant une suite qu'ils avaient composée à l'origine dans les années soixante-dix, inspirée par la « Divine Comédie » de Dante. Après un EP auto-produit en 2011, le groupe a sorti son premier vrai album « Metafora di un Viaggio » sur CD en 2014, un mélange de reprises de pièces anciennes et de nouvelles compositions, le tout très influencées par les groupes progressifs italiens des années 70. Peu après la sortie de l'album, le premier chanteur Luciano degli ALIMARI rejoint ses vieux amis, remplaçant NARDO. Malheureusement Doriano quitta le groupe en avril 2015. Aujourd’hui le groupe nous présente une nouvelle mouture 2017 de « Metafora di un Viaggio » où l’on a ajouté le terme « Revisited » au titre et qui inclue toutes les chansons de l’original plus trois pistes bonus. Il faut préciser que les pistes s’enchainent jusqu’à la dixième.

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Il y a de nombreux moments où l’ambiance est peut-être plus proche d'une version légère de Deep Purple, ceci en raison de l'interaction entre MASTRINER et de MARCHI ainsi que la solide collaboration entre la basse et la batterie. J'ai été immédiatement impressionné par les premières notes et stupéfait par les côtés croustillants des belles mélodies. Fraîche et puissante, la production est délirante, les mélodies sont simples et efficaces, comme je me suis pris plusieurs fois à fredonner certains passages. Lors de la première audition de l'ouverture « La Quiete in un Attimo », j'ai été très surpris par le jeu agressif de Dario, et ses riffs qui appuient l’orgue qui nous conduisent finalement vers un délicat piano et la voix suave de Luciano Degli ALIMARI. Puis vient la première partie de « Le Meta non Trovata » qui ravira les fans de Le Orme, elle offre une rythmique binaire, des orgues dansantes et un mélange de guitare funky qui, une fois de plus, passe vers un duo piano et voix, l’orgue étant en arrière-plan. La deuxième partie est typique du progressif italien dans toute sa simplicité et sa nature délicate. La guitare électrique reprend la mélodie principale et se forge en avant avec une détermination audacieuse. Sur « Attesa », un court instrumental, où la guitare et l’orgue sont maitre de la situation. Après seulement ces trois pièces, SEZIONE FRENANTE me tient à deux mains, je suis totalement accroché. « Passagio » est une minute étrange, la guitare et les claviers nous présentent une introduction au titre suivant, « Viscido Ambiente », qui est une autre pièce brève mais puissante qui a plusieurs petites touches musicales finement cousues qui, finalement, présente la voix éblouissante d’ALIMARI, moment surprenant qui contient toutes les émotions que l'on peut demander.

 

« Pace Immaginata » est une autre excellente chanson, une prodigieuse tranche de perfection dirigée par une basse bien sentie, attardez-vous à l’écouter, elle ne cesse de marteler furieusement votre cerveau. Tout sur cette pièce est somptueux, à commencer par le chant exceptionnel, une guitare qui accompagne mais qui est aussi tranchante, des interventions subtiles des claviers et un énorme soutien venant de la rythmique. La mélodie initiale est subtilement sculptée sur les percussions. Tout cela en moins de quatre minutes. Basse, cloches tubulaires et e-piano introduisent « Quattro Stelle », une autre chanson monumentale qui offre une résolution intense de la voix d’ALIMARI, ici la basse de BELLAMO est sublime, et que dire de la guitare avec ses touches magiques et de l’apparition de l’accordéon. L'album se termine avec deux pièces plus longues, « Nota Stonata » qui est conséquent des titres précédents, c’est une livraison de grande qualité avec une nouvelle fois un travail magistral de la basse, des claviers et à noter le travail consciencieux du batteur Alessandro CASAGRANDE. Une autre pièce superbe est « Svegliati Luce », une composition plus tortueuse, encore une fois dominée par un jeu de basse merveilleux, des synthétiseurs rampants, et un puissant support de la batterie. L’orgue Hammond en ajoute de façon convaincante et ludique. L’invité Antonio ZULLO fait des merveilles sur la guitare acoustique, et les chœurs qui se joignent à la voix frisent l’apogée et puis ça repart, solo de guitare de MASTRINER qui frémit et s'envole, tandis que BELLAMO, légèrement en retrait, menace. Toute une pièce, je vous le garanti!

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Maintenant nous sommes rendus aux bonus. Tout d’abord, si vous croyez que SEZIONE FRENANTE nous offre du temps à combler avec ces trois chansons, détrompez-vous. On remarque ici un changement à la guitare, c’est Antonio ZULLO qui tient cette position sur les trois dernières chansons. « Fonte » a une allure plus rock, avec une excellente rythmique et l’orgue, Mirco De MARCHI est vraiment excellent. Suit « Dieci Giovanni, Dieci Giorni, Cento Storie », avec une ouverture avec un chœur au style grégorien, puis le groupe nous installe doucement, Ce titre aurait facilement pu se retrouver à l’intérieur de l’album original tellement il cadre bien avec l’ambiance. « Carro di Fuoco » (Truck off Fire) clos cette première expérience avec SEZIONE FRENANTE de belle façon, une ambiance mystérieuse plane sur ce titre grâce au jeu de la basse, des claviers et du fabuleux chant d’ALIMARI.

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 Une excellente découverte que ce « Metafora di un Viaggio », si vous êtes un mordu, comme moi, de Prog Italien mais aussi de compositions de grandes qualités avec d’excellents musiciens, alors n’hésitez même pas, il vous le faut. Messieurs merci!