CHRONIQUE / REVIEW

CD

Peter Banks nous a quittés il y a cinq ans. Il a eu un rôle déterminant avec les débuts de Yes et sa maîtrise exquise de la guitare et des talents de compositeur demeurent largement méconnus. Cette anthologie, titrée BE WELL, BE SAFE, BE LUCKY (ce qu’il avait l’habitude d’écrire sur ses dédicaces) couvre toute sa carrière et comprend deux parties: la première est une sélection de ses meilleurs pièces de ses albums solos et la deuxième est une collection de pièces variées et rares.  Sur certaines pièces on retrouvera des collaborateurs connus comme HACKETT, COLLINS, WETTON ou MCCULLOGH (Batteur de KING CRIMSON sur LIZARD).  On a droit à trois versions de ‘Knights’ et à son superbe solo sur ‘Astral Traveller’ de l’album hommage à Yes ‘Tales of Yesterday’ paru en 1995.

Contrairement à l’autre anthologie qui reprend essentiellement ses trois albums solo et couvre un courte période de sa longue carrière, cet album est définitivement plus progressif et la deuxième partie montre l’étendue de son talent. Pour les besoins de cette revue je ne reprendrai pas les pièces qui viennent des trois albums couverts par la chronique couvrant  ‘Self-Contained’. Je porterai donc votre attention sur le deuxième CD qui est surprenaient riche. Pour vous en donner un aperçu écouter son jeu de guitare sur un ‘PETER GUNN’ musclé et ‘heavy’ à souhait ou le mystérieux ‘Warning Humble Strips’ un hybride de Yes et de King Crimson merveilleux. Tel que mentionné plus haut sa version d‘Astral Traveller’ est aussi un ‘must’. Si vous aimez le prog plus éthéré, vous aimerez la version allongée du quasi- ‘frippertronique’ ‘Endless Journey’ ou les guitares magiques et l’atmosphère cinématique de l’excellent ‘As Night Falls…and Continues…’  Finalement on a droit à toute une version épique (19:42) de son ‘hit’ avec le groupe Flash : ’Small Beginnings’, très ingénieux et complexe et capturant le son prog de la belle époque.

Côté qualité d’enregistrement, il faut être indulgent avec un album couvrant autant de sources différentes mais le ‘mastering’ est tout à fait potable. Même chose pour la continuité de l’album et la cohésion du matériel. Il s’agit en effet plus d’un portfolio et il faut le voir comme une collection.  Si vous aimez le progressif des années 70, l’histoire de la musique, la guitare électrique, Yes, et êtes curieux, cette anthologie vous surprendra et vous apportera satisfaction.  C’est vraiment dommage que PETER BANKS n’est pas eu toute la reconnaissance qu’il aurait dû recevoir. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de lui comme d’un ‘architecte de la musique prog’ et en voici une belle démonstration.