CHRONIQUE / REVIEW

CD

Une des particularités de la musique, surtout dans le monde du prog et du métal, est que l'on peut mélanger plein de styles musicaux pour en former un tout nouveau. Le groupe italien PARAFULMINI, nous en a concocté un qui mélange prog et musique de surf qui nomma tout simplement le prurf. Ce groupe de Pise est constitué de Marco BIGLIAZZI à la batterie, Stefano MASONI à la guitare et Riccardo ZINI, qui est ici en tant qu'invité mais qui est maintenant un membre officiel, au saxophone baryton et à la basse. Oeuvrant dans l'instrumental et ayant un coté absurde qui pourrait se comparer à Frank ZAPPA, ils nous livrent ici leur premier album intitulé “Tenere Fuori Dalla Portata Dei Bambini” qui veux dire tenir hors de la portée des enfants. Pour cet album, de nombreux invités ce sont joint dont Patrizio FARISELLI du groupe avant-prog AREA.

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Dès les premières notes de “Intro : Il Professor Magnifizio”, on s'aperçoit très vite qu'on a affaire à une oeuvre particulièrement étrange avec 30 secondes d'extraits sonores qui semble être le départ d'un vaisseau suivit de BIGLIAZZI, qui est le compositeur de la plupart des pièces, qui martèle sa batterie tel un chirurgien accompagné d'un rythme de guitare et de basse ainsi qu'une trame sonore d'une conversation italienne. D'ailleurs, comme ZAPPA aimait bien faire aussi, les chansons s'enchainent souvent avec un extrait sonore ou des sons vocaux. “T'Arraffo E T'Arruffo” suit le bal et tient le style tel que promit pour la plupart des 20 pièces : une musique entrainante mariant surf et rockabilly en trio guitare, basse et batterie faisant un peu penser à un hybride entre MR. BUNGLE et MIRIODOR qui ferait du BEACH BOYS. L'album contient 3 suites séparées en plusieurs pistes dont la pièce suivante “Parafulmini Suite”. Celle-ci, qui contient 3 pièces qui tournent autour d'une minute et d'une très courte pièce qui nous fait un petit résumé en guise de finale, nous transporte en plein coeur des années 50 avec un arrangement qui fait penser à un petit medley rock qu'on aurait pu entendre dans les drives In à certain moment. “Stati DI Alimentazione Progressiva” est l'une des pièces qui inclut FARISELLI au piano qui transforme toute cette folie en instant de pur jazz fusion fort intéressant. “Dunque?” et “Miracolo A Vecchiano” feraient d'excellentes trames sonores pour un court métrage d'animation d'espionnage à la “Spy Vs Spy” avec un rockabilly presque inquiétant, et j'aime ça comme ça! “Spavento” devient, cette fois-ci, de l'excellente musique de film noir. “Idraulici In Vacanza”, la seconde suite en 2 parties cette fois, contient l'autre participation de FARISELLI durant la 2eme partie qui nous plonge carrément vers un univers presque psychédélique avec un long solo rappelant un peu l'univers de ZAPPA de la fin des années 70 avec Tommy MARS au synthétiseur.

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Un petit interlude démontrant un changement de poste sur une vieille radio nous amène vers la pièce titre “Tenere Fuori Dalla Portata Dei Bambini” qui change pour un rythme un peu plus punk incluant la seule partie chantée qui peut paraitre à une bande de joyeux lurons dans un bar chantant leur ivresse. “Il Clan Dei Pappianesi” remonte heureusement la pente avec un savant mélange de reggae et de rockabilly avec une basse qui est particulièrement à l'avant ici. Nous sommes rendu à la dernière suite, “Una Senttimana Di Bontà”, qui met à l'avant Riccardo ZINI et Filippo BRILLI qui se chargent des sections de cuivres pour donner un coté plus jazz fusion free style dans un premier temps, un solo de guitare un peu maladroit dans un second temps et le retour du jazz plus free style détonnant vraiment dans l'ensemble de l'album dans un dernier temps ; on peut dire que l'intention était là! “No. Grazie” nous ramène vers un rock simple et efficace pour finir le tout avec “Cornacchiaia” qui me fait penser, comme dans l'ensemble de la conception de l'album d'ailleurs, à l'album « Lumpy Gravy » de Zappa avec une mélodie au saxophone qui reste vraiment en tête ; ça fini bien le voyage!

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Alors, est-ce que le prurf sera le nouveau style musical en vogue? Selon moi, elle n'apporte pas tout à fait de nouveau mais elle pourrait certainement bien être une belle trame sonore estivale par excellence! BIGLIAZZI amène un beau côté technique à la batterie dans cette univers très cartoonesque qui s'apprivoise parfaitement malgré quelques écorchements de passage qui ralentirent un peu la course. Je vous le conseille fortement si vous aimez une musique qui ne se prend pas au sérieux mais qui reste tout d'même entrainante et accessible.