CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Il est assez rare que nous ayons à chroniquer l’album d’un groupe de l’Australie, Melbourne plus exactement. Et bien en voici un, il s’agit du second opus du groupe KETTLESPIDER, j’ai dit second car en 2012, un an après leur création, ils offraient déjà un premier album intitulé « Avandate » qui reçut plusieurs éloges et un accueil très positif. Comme vous le constatez cinq ans entre les deux, c’est long, mais le groupe n’est pas resté inactif au contraire, plusieurs singles ont vu le jour ainsi  que des participations à quelques festivals d’importances. Toutefois ce léger délai permet aux novices comme nous de n’avoir que peu de retard sur leur discographie. En lisant ces premières phrases vous comprenez que je ne connaissais pas le groupe et leur musique. Commençons donc par les présentations : Simon WOOD (batterie, production et mixage), Colin ANDREWS (basse), Geoffrey FYFE (claviers, production et mixage), Harry BOYD-GERNY (guitares) et Scott ASHBURN (guitares). L’album est totalement instrumental et relativement court, un peu plus de trente-sept minutes. Les influences passent par Rush, Steven Wilson, Dream Theater et quelques autres. Bon voyons ce que cet éponyme contient.

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Comme je le mentionnais plutôt c’est un album complètement instrumental avec quelques sonorités lourdes accolées à des passages plus calmes. Les musiciens sont excellents, l’auditeur entend bien l’unité qui existe chez le groupe. On dirait qu’ils jouent comme si c’était la dernière fois qu’ils le faisaient, cela peut paraitre exagéré mais c’est le feeling que j’ai senti. « The Climber » ouvre l’album sur les chapeaux de roues. La guitare se déchaine accompagnée par une implacable section rythmique. « Circus » suit, cette pièce est plus complexe avec des éléments progressifs, les tourbillons de synthé accolés aux guitares se transforment et nous assistons à la première présence de la trompette exploitée par Fabian ACUÑA, elle amène une ambiance plus jazzée à la pièce. Disons qu’elle rehausse d’un cran ce titre déjà excellent. « Samsara » s’écoule doucement avec de riches guitares acoustiques. « Break the Safe PT. 1 » est une séance d'entraînement pour les claviers appuyés par les guitares et la batterie. « Anubis » s’installe avec les battements de tambour hypnotiques et un riff mélodique de guitare soutenu par les claviers aux sonorités profondes. Elle est, selon moi, La pièce de l’album, il y coule une source de prog lourd dans une atmosphère contradictoire de légèreté. Puis une courte coupure agrémentée par les claviers et la trompette nous fait relever les oreilles. Et ça redémarre avec les guitares impressionnantes et les décalages de tempo sporadiques, et la trompette qui en ajoute. La finale est grandiose avec les guitares mélodiques à souhait. « Life » est dans un style proche de King Crimson, un peu comme « Fracture », mais la finale diffère et il faut l’écouter le duo claviers/guitares fait un malheur. Nous voici à « Rebirth », plus rock dans son intro avec une touche de symphonisme qui s’intègre à la pièce une gracieuseté de FYFE. La fin appartient à la seconde partie de « Break the Safe PT :2 », plus calme même si le rythme est présent, c’est un duo de guitare acoustique et électrique qui nous accueille, puis les claviers s’en mêlent. On garde le cap, l’auditeur reste accroché jusqu’à la dernière note.

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Un album instrumental est toujours plus difficile à chroniquer, car ceux qui l’interprète doivent réussir à faire passer leur message avec la musique, comme seul moyen de communication. Et KETTLESIDER réussi totalement, oui il vous faudra l’écouter quelques fois avec une grande attention, et c’est ce qu’il faut. Les prestations de WOOD, ANDREWS, FYFE, BOYD-GERNY et ASHBURN vous laisseront sans voix. Je vous suggère le casque d’écoute, il vous permettra de découvrir toutes les finesses que renferme cet album.