CHRONIQUE / REVIEW

CD

Ah, le Rock Progressif Italien! Toujours la même recette, toujours le même plaisir. Le Baiser de la Méduse en est un bel exemple. On y retrouve ces voix d’opéras pleines de drame et de trémolos, ces flûtes pastorales et ces synthés ronflants, ces mélodies pleines d’émotion. IBDM maîtrise tout ça depuis longtemps et après plusieurs années de cogitation revient en force avec Semence un album énergique et chantant qui plaira à tout amateur de RPI. Voguant allègrement d’un style à l’autre de façon fluide et continue on croit entendre du CAMEL ici, du SOFT MACHINE là, du PFM souvent. Les musiciens sont tous excellents et les guitares des trois Simones se complètent et se battent pour passer en avant des autres. On obtient des moments acoustiques sublimes, quelques tonalités flamencos ou d’autres Sud-américaines ou encore du rock solide. La partie lyrique est très présente et CECCHINI est en pleine forme vocale. La touche féminine de MORELLI à la flûte et aux saxophones vient enrichir le tout.

Chaque morceau explore des avenues différentes et se donne du temps pour le faire. On ouvre avec un musclé ‘Seme’ qui flirte avec le ‘progmétal’ grand cru. Des riffs agressifs et des chops sombres qui se joignent à un saxophone de ruelle qui rappelle DAVID CROSS. Puis boum on tombe dans une ballade folklorique douce et tranquille avec le magnifique ‘La Sonda’ qui évolue en un superbe solo de synthé.  Un de mes favoris le morceau curieusement nommée : ’5 e 1_4  Fuori dalla fiestra il tempo è disparu’ est du pur prog avec un leitmotiv enlevant, du rock, de l’orgue dément, un accompagnement de guitare et des airs latins. Un petit chef d’oeuvre. Comme si on n’était pas assez réveillé déjà, ‘Sveglia’ est une parodie de ballade populaire avec un air de ‘country’ des années 60. Je trouve malheureusement qu’il détonne avec les autres et j’aurai pu m’en passer personnellement. ‘Animatronica Platonica’ explore un sentier électronique intéressant. ‘Sudamerica’ évoque des paysages marins, des percussions latines et va en crescendo. Encore ici CECCHINI se déchaîne vocalement. On remarquera un très joli piano électrique dans les deux dernières minutes. S’en suit un trois minutes électro avec un instrumental tout clavier ou PETRINI se fait donner toute une réplique à la guitare, ‘Uthopia’. Simple mais efficace. Vient ensuite mon autre morceau préféré ‘Il sentiero di Luce’ un morceau très italien, mélodieux, avec un flûte jazz et des moments plus forts où le rock mélodique prend le dessus. Une pièce accrochant et émotive. On ferme la marche avec ‘Animaemotica’ un électro langoureux sauce italienne, une voix ‘vocodée’ qui dit simplement ‘Animaemotica’ un phrasé de flûte flottant et triste qui introduit des guitares électriques ressenties et même quelques vocalises en clin d’oeil possible à ‘Dark Side of the Moon’. Sublime mais beaucoup trop court, j’en aurai pris un bon dix minutes minimum!

Voilà, BRAVISSIMO pour cet assemblage de musique balancé, ressenti et envoûtant. 

Et qui vous donne le goût de visiter leur catalogue antérieur et l’anticipation d’un prochain album, dans moins de 5 ans on espère bien!  Fortement recommandé.