CHRONIQUE / REVIEW

CD

Quel fouillis que cet album double de Focus! Avant de commencer à parler de ce qu’on y retrouve, sachez que la liste des pièces ci-dessus ne veut rien dire… Sur le site du groupe, l’ordre et les titres des pièces diffèrent de l’album digital reçu. Même sur l’album reçu, le titre de la pièce et le nom d’encodage diffèrent parfois. Et évidemment, comme c’est malheureusement souvent le cas, aucune information n’accompagnait l’envoi. Focus voulait-il que son album soit critiqué? Bref… passons.

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Alors cet album, de quoi s’agit-il? Je me le demande encore…

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Je décrirais le tout comme un ramassis de ce qui trainait dans les archives, agrémenté de « jams » des musiciens ou de courts essais qui ne mènent nulle part… Est-ce mauvais? Pas vraiment mais pas transcendant non plus. J’ai eu l’impression d’être assis dans une salle de répétition pendant qu’un groupe de jazz improvise. Ça sonne bien, c’est bien produit, les musiciens assument mais, je le répète, ça ne mène nulle part. En réalité, Focus nous sert une suite de pièces qui ne semblent avoir rien en commun, sans fil conducteur, sans cohérence.  Sur le site du groupe, on dit d’ailleurs que cet album a été enregistré en divers endroits lors de la dernière tournée et comprend des reprises de pièces d’albums antérieurs, de nouvelles compositions ainsi que des trucs solos de chacun des membres, à la manière de KISS à une certaine époque.

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En gros, ça donne ceci : La première pièce est un court solo de flûte assez mélodique puis, à la deuxième pièce, on nous sert une pièce aux mélodies somme toutes intéressantes, où la guitare prend le lead, un truc qu’on aurait pu retrouver sur leur album « Focus 8 » qui représentait le retour du groupe en 2002 – incidemment, que j’avais alors produit. « Spiritual Swung » le troisième titre, est à mon sens un essai pas très réussi de percussions avec effets. « Victoria » nous retourne à l’époque de « Focus 3 » ou « Moving Waves ». Vous aimiez « Sylvia? » Même chose. Puis c’est une guitare baroque qui nous fait de l’œil pendant quelques secondes avec « Two-Part Intervention. » Ç’aurait pu être intéressant mais le temps qu’on apprécie et c’est terminé. Le reste de l’album est à l’avenant : « Mosh Blues » est un 5-bar blues tout ce qu’il y a de plus générique, enchainant solos de guitare, d’orgue et de flûte… « Rage Reverance 1 » est un jazz-blues qui ne lève pas. « Five Fourth » aurait aussi pu être tiré de l’album « Focus 8. » « Song For Yaminah? »  un autre jam inutile. Le CD 1 se termine avec « Winnie, » encore un jam sans trop d’intérêt qui rappelle « Moving Waves » mais en moins bon.

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Pour le CD 2, remplacez simplement certains titres, rebrassez mes commentaires ci-dessus et vous aurez le même topo. « Let Us Wander » c’est… « Nature is Our Friend », « Riverdance » c’est… « Spiritual Swung », «Hazel », c’est… « Two-Part Intervention » mais sans le côté baroque. Etc. Je ne suis pas réellement surpris mais j’aurais espéré plus. Même lors de son retour en 2002 avec « Focus 8, » Thijs van LEER se servait de sa légende pour revenir à l’avant plan avec un groupe de nouveaux venus mais on ne pouvait parler de grands élans d’inspiration. Tous ont quittés depuis et même si un des membres originaux, Pierre van der LINDEN à la batterie, est revenu au sein de la formation, l’inspiration semble toujours assez mince. 15 ans après avoir produit « Focus 8 », je retrouve le même Focus, les mêmes types de jams aux longs solos de guitare, la même virtuosité de LEER à la flûte et le même sentiment de musique d’ambiance d’un « lounge » d’hôtel bostonnait…

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C’est toujours bien produit, bien joué et peut surprendre 20% du temps. Mais ça ne lève jamais. C’est linéaire, joué sur le pilote automatique, sans passion. C’est long et inutile.

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Ce truc n’est pas un album. C’est une compilation des meilleurs jams… Le genre de 2ième et 3ième faces d’Ummagamma (Pink Floyd) ou All Things Must Pass (Georges Harrison).

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À écouter en streaming tout en écrivant une lettre à sa grand-mère…