CHRONIQUE / REVIEW

CD

FERONIA est un groupe italien qui flirte avec la prog Métal selon le site spécialisé « The Metal Archives ».  Le groupe est composé de la chanteuse Elena LIPPE, du guitariste Fabio ROSSIN, du bassiste Daniele GIORGINI et du batteur Fabrizio SIGNORINO. Un quatuor typique du genre, donc. « Anima Era » est leur premier album studio.  Il comporte 11 pièces dont la durée varie entre 3 et 7 minutes.  L’album offre 53 minutes d’une musique de qualité, bien produite et appuyée par des musiciens très compétents et dynamiques.  En général je suis plus un amateur de prog Crossover, Néo ou Éclectique mais je ne dédaigne pas le métal lorsque qu’il est progressif et pas trop « growl » (vous savez lorsque les chanteurs crachent leurs amygdales).

Les musiciens ont voulu concocter un contenu mixant poésie, art, écologie, psychologie, recherche spirituelle, engagement social et politique.  Il faut dire que le nom du groupe est beaucoup relié à cet agenda éclectique puisque Feronia était une déesse Étrusque dont la vision faisait de l’humain une partie de son écosystème, et non pas en relation hiérarchique au bas d’une pyramide dont elle serait le sommet. C’est un agenda chargé et ambitieux pour seulement 4 musiciens qui propose un style musical pas très nuancé.  Disons que c’est plus au niveau des textes que ces thèmes sont abordés.  Je dirais que ce n’est pas évident de discerner tout ça au travers de la musique. Les 11 tableaux se succèdent sans qu’on ne soit assommé par des drumbases omniprésents. Le batteur Fabrizio SIGNORINO offre une belle variété de rythmes en complicité avec le bassiste Daniele GIOGINI. Le guitariste Fabio ROSSIN appui la rythmique avec brio et ouvre grand son répertoire en nous offrant des soli singuliers, élaborés et très réussis à chaque pièce. On note aussi beaucoup d’imagination dans la structure des pièces avec des changements de tempo, rares mais efficaces.  Il y a un autre aspect de ce groupe qui me plaît.  Il s’agit de la prestation de la chanteuse Elena LIPPE qui est très posée pour une chanteuse métalleuse (terme un peu péjoratif que j’associe aux supergroupes comme Nightwish). Elle ne crie pas, elle chante, quoi. Sans elle et le rendu mélodique de ses textes, le tout deviendrait un peu abrutissant à la longue.

On pourrait se lasser d’une suite ininterrompue de 10 pièces bruyantes mais ce n’est pas le cas, même que l’avant-dernière pièce « Thumbs Up », bien que dense et touffue, nous offre un court répit grâce à un passage un peu jazzé.  L’album se termine sur une onzième pièce avec une musique beaucoup plus saccadée, redondante et d’une pertinence douteuse quant à la valeur ajoutée qui est inexistante selon moi.  Du remplissage quoi.  L’album aurait pu se terminer sur « Thumbs Up » et on ne se serait pas offusqué pour autant.