CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Eddie MULDER n’a vraiment pas besoin d'introduction, il est bien connu comme le guitariste de Flamborough Head, Trion et LEAP Day, entre autres. De plus sa carrière solo, bien que relativement jeune, se concrétise doucement avec la présentation de son troisième album. Pour les néophytes il faut savoir que son matériel solo est plutôt acoustique, décontracté et, à bien des égards pastoraux. On pourrait considérer MULDER comme l'équivalent hollandais d'Anthony Phillips ou de Steve Hackett, dans sa période plus classique. Sur cet album instrumental, « In a Lifetime » a seulement deux des onze pièces qui disposent de renfort de d’autres musiciens, plus précisément aux claviers, à la batterie, la basse et la flute.

 

Sept des pièces sont des compositions acoustiques uniquement, mais chacune affiche une grande qualité dans l’exécution et un ton charmant. « Daydream » est excellente en ouverture, la légèreté de la mélodie ainsi que le toucher délicat en font une très belle introduction. « The Innocent » s’illustre avec sa touche légèrement médiévale et encore l’exécution de Eddie MULDER est proche de la perfection tandis que « Mystery Land » rompt le moule solo dans les 30 dernières secondes avec l'ajout d'un beau carillon.

 

« Meeting Tommy » est très courte, elle s'écarte de la guitare classique avec un ton totalement différent, en grande partie parce qu'il est joué sur une guitare électrique. Néanmoins, elle fournit une fin appropriée à l'album. Des contributions plus substantielles de d'autres instruments s’ajoutent à la guitare acoustique : incluant la flûte de Margriet BOOMSMA et les claviers de Edo SPANNINGA sur « Best Intentions » et « Waiting » qui appuient de belle façon le jeu de la guitare.

 

Les deux plus longues pièces « Driven » et « In a Lifetime » sont des performances de groupe qui mettent en vedette Gert van ENGELENBURG, Willem Friso WIELENGA et Edo SPANNINGA aux claviers, Margriet BOOMSMA sur sa flute, Albert SCHOONBEEK à la batterie et Peter STEL à la basse. Si pour vous trois claviéristes semblent excessif, ne vous en faites pas, ils ne prennent pas toute la place, ils contribuent de façon très professionnelle à la création de l'ambiance; d'abord et avant tout c’est la guitare qui est reine. L’épique « In a Lifetime » peut facilement être décrite comme une collection de compositions individuelles habilement combinés dans un ensemble. Cette pièce n'est pas du tout décousue et elle coule de façon transparente tout au long de ses dix-sept minutes. Bien sûr, la guitare électrique a une plus grande importance ici, mais elle se fond très bien avec l’ensemble, son apparition n'est pas un contraste qui détonne, mais plutôt un développement naturel de l'image musicale.

 

Un bien bel album qui capte l'imagination et livre quelque chose de rafraîchissant et différent. Même si vous n'êtes pas particulièrement un amant de la musique instrumentale largement acoustique cet album pourrait vous faire reconsidérer vos goûts.