CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Dwiki DHARMAWAN est l’une des personnalités de la musique indonésienne qui est dotées d’un talent exceptionnel : claviériste de son état, compositeur, producteur et icône culturelle. Avec une carrière s’étendant sur plus de 30 ans, Dwiki reste l’un des piliers de l’industrie les plus populaires et un des plus respectés de son pays. ‎Ma première rencontre avec la musique ce grand musicien fût à l’occasion de la sortie de « So Far, So Close » au début de 2016. C’est à ce moment que je suis tombé sous le charme de sa musique. Cet album nous présentait une musique où se mélangeait le jazz fusion et le progressif, avec une touche exotique fascinante. Quelques mois plus tard, soit au mois d’août 2016, il nous offrait « Pasar Klewer », un double album imposant où le degré de complexité était plus élevé. Sur ces deux productions une pléiade de musiciens de renom secondait le claviériste/compositeur émérite. En mai dernier, Dwiki DHARMAWAN s’amène avec son nouveau bébé, « Rumah Batu ». Sur cet album il est rejoint par le guitariste Nguyên LÊ, le bassiste Carles BENAVENT. Les deux suivants sont les plus connus, Yaron STAVI à la contrebasse et Asaf SIRKIS à la batterie. Pour compléter le tout il y a aussi plusieurs autres musiciens et des chanteurs invités.

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Un album aux consonances richement texturées, colorées et ethniques, « ‎‎Rumah Batu‎‎ » transporte toutes les saveurs de l’Indonésie natale de Dwiki, il réussit à développer des éléments de jazz, de jazz-fusion classiques, le tout de façon mélodiques. Les deux premières pièces, « Rintak Rebana » et « Paris Barantai », accueillent l’auditeur avec des cascades de mélodies au piano et la flûte suling est totalement séduisante. Il y a du Chick Corea là-dessous. Toutefois le morceau d’ouverture s’avère plus complexe, dans le style free jazz, et n’est pas représentatif du reste de l’album. Quant à la deuxième piste « Paris Barantai » elle dégage le côté ethnique Indonésien de l’artiste. Le titre est en partie chanté puis laisse la place au jeu de guitare phénoménal de Nguyén LÉ et aux interventions de la flûte de Sa’at SYAH qui illuminent littéralement la composition. « Impenan » est juste magnifique, piano tranquille, flûte de suling tenu par SYAH et le chant de Dewi GITA, tous simplement divin. La suite de la pièce titre est divisée en deux longues parties, elle combine plus de 25 minutes, le chant, la flûte et le piano nous font dériver à travers des paysages sonores atmosphériques avant qu’elle ne se transforme en free jazz avec quelques interventions du piano qui sont flamboyantes, de plus nous assistons à des explosions de guitare une gracieuseté de LÉ et il ne faut pas oublier les performances de SIRKIS, BENAVENT et STAVI qui sont magistrales. « Samarcande » est plus mélodique et communicative, elle comporte quelques moments de guitare/piano/flûte savoureux. Tandis que « Salamatkan Orang Utan » clos cet album avec une touche de légèreté.

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Un pur régal pour les sens, « Rumah Batu‎‎ » est l’album qu’il faut découvrir. Il contient plusieurs éléments du folklore indonésiens traditionnels mais aussi du jazz classique et de la fusion. Oui il vous faudra l’écouter à quelques reprises mais vous y gagnerez. « Rumah Batu » est une musique sans époque, qui va au-delà des modes. Conclusion, c’est un album magnifique, une fois de plus Dwiki DHARMAWAN passe le test, un autre bon coup de MoonJune Record. ‎