CHRONIQUE / REVIEW

CD

En voici encore un qui n'arrête jamais !!! David CROSS ex membre éminent du Roi Pourpre remet le couvert avec une subtilité inhabituelle puisque sept des douze titres proposés ici sont chantés et qui plus est, chantés par la gent féminine. Et pas par n'importe quelles vocalistes, nous allons le voir ci-après, le carnet d'adresses et la réputation de Mister CROSS lui permettant évidemment toutes les audaces.

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Nous commençons avec "White Bird" admirablement chanté par Sonja KRAUSHOFER, habituellement la voix des formations PERSEPHONE et COMA DIVINE (je vous recommande par ailleurs et même si ce n'est pas le sujet ce combo autrichien de rock alternatif dont le nom vous rappellera bien sur PORCUPINE TREE)), c'est délicat, suave, mélodique et magnifié cela va de soi par le violon de David CROSS. Pour le troisième titre, notre violoniste a mandaté Anne Marie HURST aux vocaux, chanteuse de THE ELEMENTS et de GHOST DANCE (groupe sombre fondé avec Gary MARX un ex SISTERS OF MERCY, un combo finalement pas si éloigné que cela de la frange la plus torturée du rock progressif...), là nous nous retrouvons dans une atmosphère assez proche de SIOUXSIE AND THE BANSHEES (certes ce n'est pas du prog non plus, bien que certains titres n'en soient pas si éloignés que cela).

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David nous propose également deux titres chantés par Ofra HAZA, chanteuse israélienne morte du sida en l'an 2000 à l'âge de 42 ans, sous influence orientale inévitable dans lesquels nage et surnage le violon, ce n'est pas ma tasse de thé mais c'est très bien joué et la lassitude ne s'installe pas, ma crainte au premier abord, de quoi se nettoyer les esgourdes habituées à la musique progressive que nous vantons habituellement. "The Light Inside Me" le septième morceau, le plus audacieux de tous, puisque c'est Kimberly FREEMAN au chant, plus connue pour opérer dans le groupe punk gothique texan ONE EYED OUT, et surprise cette pièce est certainement la plus progressive de tout l'album !!! De quoi éviter les préjugés en matière musicale, nous sommes ici tout proche de l'univers de la grande (par le talent) Kate BUSH.

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Marion KUCHENMEISTER, chantait dans la formation électro pop INVISIBLE LIMITS (le groupe n'existe plus depuis 2009) et vocalise sur le neuvième morceau, l'un des plus orientaux de l'album pour ne pas dire le plus oriental ! Sympathique mais pas trop mon truc néanmoins. Nous terminons avec Eva O. qui chante de sa voix un peu gutturale le titre conclusif " Shadows Do Know", normal puisqu'elle fut entre autres la chanteuse pendant douze ans (1982 - 1994) du groupe punkoide CHRISTIAN DEATH, elle participe aujourd'hui à la formation SUPER HEROINES (toujours dans le même registre)le violon de David CROSS apportant ici la touche progressive indispensable pour une pièce qui ne l'est pas.

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Il nous reste cinq pièces instrumentales, la meilleure d'entre elles étant sans hésitation la seconde "Kalahari Fantasy", ces cinq titres, même s'ils ne sont pas chantés, sont composés dans le même esprit et la même mouvance, c'est à dire un rock progressif aventureux, loin, très loin des sentiers habituels de notre musique de coeur et rien que pour cela nous pouvons remercier sans vergogne David CROSS.

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Finalement ce "Crossing The Tracks", outre qu'il porte bien son nom, est une bonne surprise, j'étais fortement dubitatif avant de l'écouter...