CHRONIQUE / REVIEW

CD

Guy Manning continue de produire régulièrement et sa plus récente incarnation, DAMANEK, nous donne un deuxième album. Collaboration excellente entre DAN MASH (DA), GUY MANNING (MAN) et MAREK ARNOLD (EK), et bien sûr on retrouve le très apprécié SEAN TIMMS aux claviers (ex-UNITOPIA maintenant avec SOUTHERN EMPIRE). Ses racines qui remontent aux premiers jours de THE TANGENT sont encore vigoureuses, mais ce sont surtout de plus en plus ses liens avec UNITED PROGRESSIVE FRATERNITY qui colorent DAMANEK le plus. Dans son style narratif et avec ses compositions mélodieuses, GUY nous offre un autre album de qualité avec ‘In Flight’. J’aimais déjà le bonhomme du temps d’ANSER’S TREE et il continue toujours de me ravir.

Un bel album complet dans un rock folklorique avec des accents progressifs constants, de beaux passages instrumentaux, une balance de guitares et de synthés, des choeurs, du saxophone, et des cordes plus ethniques comme le bouzouki ou la mandoline, il y a de quoi plaire. GUY recherche toujours ses thèmes de composition lyrique en profondeur et on ouvre avec ‘Ragusa’ un opus romantique plein d’échos, une pièce moderne et riche avec des tonalités d’Europe de l’Est. Solide et une belle entrée en matière. ‘Skyboat’ est un peu étonnant avec un leitmotiv accrochant, un synthé éclaté et un beat rock, très GUY MANNING dans le style. On explore un côté plus sombre avec ’The Crawler’ qui suit avec ses paysages psychédéliques et flottants et une sentiment d’oppression, des orgues menaçants et un beau crescendo alliant guitares et saxophones. Le jeu de doigt du guitariste VITTOZZI est fascinant. ‘Moon-Catcher’ est une ballade simple inspirée par le ciel nocturne. On reprend vite le rythme avec: ‘The Crossing’ un beau rock classique poignant qui traite de la crise des migrants et des risques qu’ils encourent. On termine par une trilogie particulière dont l’histoire commence en Chine durant la grande famine et de termine dans un restaurant chinois de San Francisco. Une pièce épique de près de 30 minutes avec des tonalités orientales, du drame et de l’émotion et plein de place pour des élans instrumentaux de grande beauté. Tout un opus. ‘Cruel Skies’ fait très chinois, tandis que  ‘Shaking Earth’ est plus cinématique et regorge de couches de claviers luxuriants et même un petit côté ‘Gospel’ vers la fin. La conclusion ‘A Life In Chinatown’ réussit à marier admirablement des thèmes orientaux et un rock progressif ressenti qui m’a rappelé UNITOPIA par sa fougue et sa richesse sonore. Vraiment une belle façon de terminer. Souvent les morceaux de 30 minutes ont des longueurs ou de répétitions mais pas avec GUY et sa joyeuse bande de musicien.

Bref DAMANEK est en train de devenir un incontournable. La créativité de MANNING ne semble pas vouloir s’essouffler et le groupe est plus soudé encore.  En attendant DAMANEK 3, n’hésitez pas à plonger dans cet univers fascinant.  Fortement recommandé.