CHRONIQUE / REVIEW

CD

Charlie CAWOOD est probablement mieux connu comme le bassiste du groupe avant-PROG Knifeworld. « The Divine Abstract » est sa première production solo et c'est assez loin du style avant-gardiste qu’on lui connait. C’est plutôt un mélange de psychédélique dans un style classique merveilleusement composé et orchestré. En plus de son jeu de basse fluide, il s'occupe aussi des guitares acoustiques, électriques et classiques, du sitar et du Pipa (un luth chinois). Il orchestre ensuite ses compositions avec une instrumentation additionnelle et peu conventionnelle (respiration profonde): graveurs aigus et sopranino, cor français, violon, vibraphone, carillon, flûte, basson, piano, Celeste, Minimoog, Bass Synth, Dulcitone, Xiao, clarinette, hautbois, cor anglais, darbouka, riq, Frame Drum, clarinette, clarinette basse, saxophone baryton, violoncelle, Kendang, CENG CENG, Gong, kempur, Kenang, klentong, KEMPLI, genterak, erhu, batterie, percussions et cymbales. Plusieurs de ces instruments sont nouveaux pour moi, j'ai perdu un peu de temps à chercher sur Internet ce qu’ils étaient. Disons que ces recherches n’étaient pas inutiles et que dans les faits ils rehaussent l’ensemble de l’œuvre.

Charlie CAWOOD ouvre « The Divine Abstract » avec le sitar, et la pièce « Shringara ». Disons que personnellement cet instrument n’est pas mon préféré mais lorsque les percussions arrivent, ce titre devient plus attrayant. On arrive à la suite de la pièce titre divisée en quatre parties, l'album se déplace maintenant en mode orchestre de chambre, on comprend mieux la voie que suit CAWOOD, s’il y a un lien ou deux à faire ici pensez à Steve HACKETT, période acoustique et classique ou Anthony PHILLIPS mais aussi à Mike OLDFIELD. L'excellent travail acoustique de Charlie CAWOOD est soutenu par le violoncelle, le hautbois et les cordes.

La deuxième suite, « Earth Dragon » a une saveur orientale, avec certains de Charlie plus exotique, le tout est recouvert de flûtes et de douces percussions. Il se ferme avec une fine ligne de basse. Ce qui suit, sont des pièces individuelles d’une grande beauté comme « Garden of the Mind ». Je voudrais mettre en évidence l’ambiance flottante créée par la fabuleuse guitare acoustique, la flûte et les claviers. Il y a aussi un travail plus moderne sur « The 32nd Path », où on peut percevoir quelques liens lointains avec certaines trames sonores. Mais malheureusement rien ne me vient à l’esprit.

Ainsi, le premier album solo de Charlie CAWOOD est un formidable album bucolique avec un fort accent sur la musique de chambre classique. Il n’y a rien d’indigeste, l’auteur laisse respirer les mélodies, et les arrangements parlent d'eux-mêmes. L'album renferme plein de possibilité et il ne vous reste qu’à les découvrir, car cet album mérite plus qu’une simple chronique.