CHRONIQUE / REVIEW

CD

Voilà un projet qui ne vivra que le temps de ce projet pour la simple et bonne raison qu’il est le résultat d’une collaboration de professionnels qui vivent et gravitent dans diverses sphères du monde musical : publicités (jingles), trames sonores, musique du monde, jeux vidéo, etc. J’ai bien tenté d’en connaitre plus concernant ces Allemands mais, l’information est assez parcellaire… et presqu’exclusivement en Allemand. En utilisant Google Translate, j’ai appris que Heinz KUHNE, un producteur en studio, avait joué avec la formation « Tokyo » et qu’il a bien tourné avec plusieurs formations depuis la fin des années 70 jusqu’au milieu des années 80. Voilà pour la bio!

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Mais quel projet, cette « Atlantropa Project! » Ambitieux, efficace, imaginatif, décapant. Vous aimez votre rock progressif conceptuel ? Voici un truc pour vous! Le concept de base prend racine dans l’histoire de Herrmann Sörgel, un architecte Allemand qui avait eu l’idée de construire un barrage hydro-électrique dans le détroit de Gilbraltar, ce qui aurait permis de créer un lien terrestre entre l’Europe et l’Afrique. Il a poussé son projet jusqu’à sa mort en 1952.

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Avec un tel canevas, il est clair que l’album se devait d’avoir un narrateur. Mais contrairement aux trucs grandiloquents qu’on entend souvent sur des disques de prog, Tony CLARK a un timbre qui rappelle un reportage sérieux de la BBC ou PBS! Ce n’est pas désagréable et ne brise pas la fluidité de l’album. Et il est clair que ces vieux pros ont déjà fait ce type de narration pour de tels reportages avant. Ces segments de moins de 2 minutes sonnent super bien et, pour une fois, j’ai eu vraiment envie d’écouter ce que le bonhomme avait à dire! Bien sûr, on n’achète pas un album pour la narration alors, comment ça sonne tout ça? Je le disais d’entrée de jeu : c’est excellent. La voix de Michael WOLFF m’a rappelé FISH ou Neal MORSE. Côté musique ça m’a aussi rappelé le MARILLION et SPOCK’S BEARD des débuts avec une touche de SOUND OF CONTACT et ALAN PARSONS PROJECT. En raison de la présence Elinor PONGRACZ (chant), il y a un peu de Kate BUSH là-dedans aussi.

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L’album s’écoute très bien en entier, d’un trait, mais certaines pièces sortent vraiment du lot. « The Great Maker », la première vraie pièce de l’album, assomme dès le départ! Virtuosité et musicalité se combinent pour lancer les hostilités. Mesure syncopées, changements de tempo et de tonalités, diversité des thèmes, le tout en moins de 6 minutes. Superbe! « Gotta Steem The Greedy » nous fait découvrir la belle voix de PONGRACZ en solo. Doux mais sans être terne. « Walk Across The Sea » s’offre comme un petit film en soi. Avec « Dream My Dream », nous voilà en plein monde d’ALAN PARSONS PROJECT du temps « Tales Of Mystery And Imagination ».

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Côté instrumentation, du clavier à profusion – ce qui ne m’a pas tombé sur les nerfs, à mon grand étonnement! – toujours intelligent. Des guitares qui se veulent mélodiques avec juste ce qu’il faut d’agressivité par endroit et des solos très mélodiques. Tout est mélodique là-dedans d’ailleurs. Les voix sont excellentes, je l’ai déjà mentionné. Si je n’avais qu’un point négatif à soulever, ce serait du côté de la section rythmique qui est somme toute incolore. Une batterie simple soutenue par une basse invisible. Mais c’est bien parce que j’analyse le tout que j’en fais un plat!

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Bref, c’est joué et produit avec brio, les compositions sont toutes à la hauteur d’un tel concept, aucune maille ne dépasse, c’est simplement excellent!