CHRONIQUE / REVIEW
CD
Cette agréable surprise printanière ne vient pas des confins de l’espace comme pourrait nous inspirer cette magnifique pochette, mais plutôt de Turin en Italie. ARCA PROGJET origine d’ALEX LORIO, batteur du groupe hard-rock ELEKTRADRIVE, et du bassiste/claviériste GREGORIO VERDUN. Pour compléter cette jeune formation qui nous propose son premier album, ils ont été rejoints par un chanteur, SERGIO TOYA, un guitariste, CARLO MACCAFERRI, et un claviériste, FILIPO DAGASSO. Les cinq musiciens font un boulot remarquable tout au long des 11 pièces et des cinquante-sept minutes de l’album. Cependant, ils ont recruté quelques invités intéressants afin de pimenter ce bon plat italien. Ainsi, MAURO PAGANI, violoniste et flutiste de PFM, de 1970 à 1977, ARTURO VITALE et GIGI VENEGONI, d’ARTI & MISTIERI, respectivement au saxophone et à la guitare, ajoutent une saveur toute spéciale surtout à ce qui a trait au violon et au saxophone et ce, même si les interventions sont limitées. On retrouve aussi de beaux passages de flute sur «Neanderthal» mais nous n’avons aucune indication lequel des deux en est responsable.
C’est sur l’étiquette JOLLY ROGERS RECORDS qu’est paru cette galette. Cette compagnie est spécialisée dans la musique hard-rock et heavy et on décrit même ARCA PROGJET comme un groupe alliant la musique progressive et le hard-rock. Mmmh! Il est vrai que certaines pièces sont plus rock, je pense notamment à une des deux longues pièces, soit « Pozzanghere di cielo » qui montre que le progressif s’accompagne bel et bien du mot rock. Il est tout aussi vrai que le son du groupe lorgne régulièrement vers le néo-prog, comme par exemple « Meta’ morfosi », « Requiend » ou « Delta randevouz ». Cette dernière a d’ailleurs tous les atouts d’un hit FM si cela veut dire quelque chose en 2018. Quoi qu’il en soit, si le volet progressif est présent, il n’y a rien de vraiment hard-rock sur ce disque. En revanche le progressif est très bien servi et Messieurs PAGANI et VITALE y contribuent de bien belles façons. Il y a ce beau et jazzy saxophone de la pièce « Arca » et le violon magique de « Cielo nero ». Cette dernière pièce me fait un peu penser au plus récent PFM., rien de bien surprenant me direz-vous. L’autre longue pièce, « Sulla vertical » fait une belle place à la guitare électrique que ce soit en solo ou avec des riffs diablement frippiens. C’est probablement ma favorite avec celles des invités de groupes phares italiens.
Cet album est un heureux alliage de ce que l’on aime et connaît du rock progressif italien avec le volet plus contemporain de notre genre bien-aimé. Les performances des musiciens confèrent un haut niveau de qualité même aux pièces plus courtes ou moins complexes. J’ai découvert et bien apprécié le jeu de basse de M. VERDUN et la voix de M. TOYA possède tout ce qu’il faut en termes de tonalité ou d’expressivité « à l’italienne ». Plus d’une fois, un solo ou une ligne de synthétiseur m’a fait sourire. Il n’y a pas à dire, une fois encore, l’Italie montre qu’elle constitue un terreau fertile pour la musique. « Mille gracie ARCA PROGJET ».