CHRONIQUE / REVIEW

CD

Bienvenue à Rome, car c'est en effet dans la capitale transalpine que s'est formé en 2007 LA FABBRICA DELL' ASSOLUTO nouvogroupitalien dont il va être question ici sous la forme d'un quintet classique (guitare, basse, batterie, claviers, chant). Comme beaucoup ils ont commencé comme un groupe de reprises, plus exactement des morceaux issus du RPI des années soixante-dix et quatre-vingts.

Sans faire injure à qui que ce soit, le titre et le contenu de leur premier album sont inspirés du célébrissime roman de George ORWELL "1984". La construction de cet opus est pour le moins curieuse puisqu'il commence pour une suite de plus de vingt-cinq minutes déclinées en neuf sous parties qui n'excèdent jamais les quatre minutes, un découpage qu'à titre personnel je n'approuve pas......car j'y perçois un manque de liant.

Pour ce qui est de la voix de Claudio CASSIO, elle se rapproche selon moi beaucoup de celle de Stefano GALIFI qui illumina le "Zarathustra" de MUSEO ROSENBACH en 1973, il y a quarante-deux ans de cela......et que nous avions retrouvé plus récemment sur le premier album d'IL TEMPIO DELLE CLESSIDRE en 2010, une voix puissante, un tantinet écorchée ou passée au papier de verre si vous préférez ("La Ballata dei Prolet" en est le meilleur exemple).

Dès le titre introductif "I Due Minuti Dell Odio" ça dépote sévère, orgue nerveux et grandiloquent en première ligne et la musique de LA FABBRICA DELL' ASSOLUTO ne vous lâchera plus comme une chauve-souris accrochée à vos tympans sauf peut-être pour "La Canzone Del Castagno" le sublissime douzième titre qui baigne dans les entrelacs de guitare acoustique puis électrique et les nappes de mellotron puis d'orgue ainsi que les notes de piano classique qui clôturent l'album dans "Almava Il Grande Fratello".

L'orgue bastringue (encore lui) et volontairement sale, soutenu par la basse grondante de Marco PILONI, introduit l'épique "Processo di Omologazione" qui nous renvoie là aussi aux glorieux ainés des années septante de BANCO DEL MUTUO SOCCORSO et BIGLIETTO PER L INFERNO en particulier, avec la présence d'un saxophone débroussailleur, une musique complexe et difficile d'accès pour beaucoup mais que les fans de musique progressive made in Italie, sauront apprécier.

En conclusion, ne vous attendez pas à une œuvre lisse et passe partout mais bien à un opus à part avec le bémol énoncé plus haut concernant la suite introductive.