CHRONIQUE / REVIEW

CD

A tout ceux qui fantasment faire de la musique sur leur tablette ou téléphone, voici la PREUVE… Woods et Powell qui depuis longtemps bricolent dans ce domaine et qui initialement collaboraient à distance sans s’être même rencontrés nous offre cet album étrange dans la lignée des albums thématiques de prog britannique comme ‘Cosmograf’. L’histoire tourne autour de deux détectives de phénomène paranormaux qui cette fois enquête sur un voyage extra-temporel.  Est-ce que Woods et Powell s’identifient un peu à messieurs Klade et Denks?… Autre aspect non-négligeable, les auteurs sont très prolifiques, j’avais à peine reçu le présent opus que je vois qu’un deuxième volet est sorti un mois plus tard…

Comme mentionné plus haut, tout l’album à été composé et enregistré sur des iPads et je n’aurai jamais deviné. La richesse des sonorités, des effets soniques et le produit final sont tellement bien intégrés qu’on a peine à y croire.  Il y a très, très longtemps, à l’aube de la musique avec synthétiseurs j’avais vu un courte revu d’un disque qui s’appelait ‘Zerotime’ d’un duo de claviéristes qui se nommait ‘Tonto’s Expanding Headband’. J’ai cherché l’album pendant un an et finalement trouvé dans une petite boutique dans la section ‘Miscellaneous’ et n’ai pas été déçu avec des sons magiques et lancinants. (L’album est encore disponible en magasin et sur YouTube pour les curieux). La musique de Woods et Powell m’a immédiatement rappelé ce disque.

Soyez avertis que ‘The Chronicle of Mr Denks and Mr Klade’ n’est pas un album prog classique. On est un peu dans le style minimaliste, en purement instrumental et on vogue entre musique ambiante et électronique. La batterie est épisodique, la guitare échantillonnée et la mélodie se greffe plus sur des atmosphères de synthé. On a droit à quelques échantillons de piano ou de cuivres mais on nage dans les ‘Pads électroniques’. On y retrouve des passages jazz, classique ou même ‘dance' mais l’effet final se veut progressif un peu symphonique. Cependant on est vraiment plus dans la palette de style ‘Vangelis’.

Ceci étant dit la musique est belle, expressive et évocatrice.  Les morceaux sont courts (entre 2 et 4 minutes) et l’album ne fait pas 40 minutes. On trouvera son plaisir dans la créativité des sons synthétiques et des palettes sonores. A écouter avec des écouteurs et les yeux fermés. Tripatif aussi. Dans les morceaux qui m’ont bien plu je mets ‘The Time Mechanic’ une pièce avec un bon rythme et une mélodie entraînante et ‘Simeon Smallpiece’ qui est aussi plutôt bien réussi. Les morceaux plus atmosphériques m’ont semblé un peu faciles. Chaque pièce raconte une partie différente de l’histoire et donc nous donne des moments très différents et variés. Je suis quand même resté sur mon appétit.

Donc à essayer avec l’achat. Les amateurs de synthés y trouveront un intérêt mais je me demande si le produit final mériterait d’être condensé un peu.