CHRONIQUE / REVIEW

CD

Avec « Hoping Against Hope », THINKING PLAGUE nous présente leur septième album. La formation américaine fait toujours dans le RIO/avant-garde. Toutefois il aura fallu attendre cinq ans pour avoir le privilège de les entendre à nouveau. Eux qui ont été assez productif au milieu des années 80 et cela jusqu’en 1989 avec trois albums. C’est alors que nous assistons à un premier silence discographique jusqu’à la sortie de l’extraordinaire album « In Extremis » en 1998. « A History of Madness » parait en 2003 puis c’est un second silence qui dure neuf ans, mais en 2012 TP nous offre « Decline and Fall ». On peut expliquer en partie leurs absences de la scène active par plusieurs changements dans la formation et diverses participations de Mike JOHNSON à d’autres projets. Malgré un style de musique unique, le groupe existe encore et cela depuis presque 35 ans. Pour les novices il vous faut savoir que la musique s’articule autour de mélodies, mais les compositions se transforment tellement que les lignes mélodiques semblent disparaître pour l’auditeur non averti. L’écoute du RIO avant-garde nécessite souvent une bonne concentration et comme vous pouvez l’imaginer ça ne fonctionne pas vraiment comme musique de fond.
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‎Pour cette septième sortie le TP est composé de Mike JOHNSON (guitare, instruments midi, échantillons) seul membre du groupe original, Mark HARRIS (soprano et alto saxophones, clarinettes, flûte), Dave WILLEY (basse, batterie et accordéon), Elaine di FALCO (chant, accordéon, piano), Robin CHESTNUT (batterie et percussions) et Bill POHL à la guitare. Musicalement, rien n’a vraiment changé depuis leur création. Prenons l’ouverture de l’album avec la chanson « ‎ The Echoes of Their Cries » qui démarre de façon saccadée, mais avec une certaine rythmique mélodique. Le chant, exécuté par Elaine Di FALCO, n’est pas dominant sur ce premier titre, toutefois il donne l’heure juste à l’auditeur. Il faut retenir les interventions saxophoniques de Mark HARRIS qui sont excellentes. Écouter l’intro de l’instrumental « Thus Have We Made the World », mystérieuse au début puis la basse et la guitare entre en scène et c’est l’avalanche, saxophone en tête. Ici le jeu de Robin CHESTNUT est magistral. « Commuting to Murder » nous donne l’occasion d’entendre l’accordéon, la basse quant à elle vaut l’écoute de cette chanson. La pièce titre est le premier long titre de l’album, il est introduit par des accords de guitare acoustique et d’un sax dissonant. L’ambiance est assez sombre, le chant d’Elaine est tout en retenu et mélancolique. Un changement dans le rythme qui devient saccadé puis s’accélère pour ralenti à nouveau au fur et à mesure que les notes défilent. Tout s’arrête brusquement et on repart dans le mélancolique. « The Great Leap Backwards » vous demandera un peu plus d’effort cérébral, elle vous prépare à la finale avec « A Dirge for the Unwitting ». Ici il n’existe pas de ligne directrice qui rattache l’auditeur à la mélodie, nous sommes dans le vide. L’atmosphère créé dans les premières minutes est mystérieuse, elle se perpétue ainsi malgré le chant D’Elaine Di FALCO qui tente, c’est mon impression et elle vaut ce qu’elle vaut, de rafistoler les morceaux.
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‎Je peux recommander fortement cet album à toute personne aimant ce genre de musique, mais plus important encore, il peut aller chercher un public plus important si vous aimez le style fusion. « Hoping Against Hope » n’est pas un album que l’on peut écouter qu’une fois, ce ne sera pas suffisant. Alors lancez-vous et osez pour voir. ‎