CHRONIQUE / REVIEW

CD

DAVE COUSINS continue d’animer STRAWBS comme au bon vieux temps. Ce qui en fait l’incarnation courante du groupe qui compte maintenant DAVE BAINBRIDGE d’IONA et DAVE LAMBERT (qui avait remplacé TONY HOOPER  à partir de l’album ‘Bursting At The Seams’ en 1975), CHAS CRONK (qui lui est là depuis ‘Hero and Heroine’) et TONY FERNANDEZ (plus connu pour son travail avec RICK WAKEMAN) et qui nous avaient donné ensemble le ‘remake’ de ‘Hero and Heroine’ en 2011 viennent de pondre un bel album tout à fait dans la tradition progressive folklorique de STRAWBS. Rien de très nouveau mais encore très beau.  La combinaison de la voix particulière de COUSINS, la guitare reconnaissable de LAMBERT et les claviers classiques de BAINBRIDGE nous font revivre les belles années du groupe avec une touche moderne.  Le groupe donne beaucoup de spectacle et on sent la cohésion et le plaisirs des artistes.

Définitivement meilleur que le récent ‘Prognostic’ qui était inégal, avec ‘The Ferryman’s Curse’ on obtient un album touchant, accessible et très mélodique. Les 10 pièces de l’album qui varient entre 2 et 9 minutes sont toutes finement composées et arrangées et sont d’écoutes très plaisantes. Après un intro brève dans le style de ‘Grave New World’, on passe à un étonnant ‘The Nails from The Hands Of Christ’ qui rappelle un peu trop THE WALL de PINK FLOYD mais en version COUSINS.’ ‘The Song Infinite Sadness’ qui suit est bien tournée et délicate, une ballade typique. ‘The Familiarity Of Old Lovers’ est dans le même ton mais plus poignant et révèle un très beau mellotron et la guitare électrique signature de Strawbs. On enchaîne avec ma deuxième pièce favorite, l’excellente ‘When The Spirits Move’ qui m’a rappelé un peu ‘Tales From The Witchwood’ mais en plus grandiose. Une très belle composition qui restera avec vous. Vraiment un petit chef d’oeuvre à ajouter à l’opus impressionnant de STRAWBS. Je me serais passé de la suivante avec son tempo ‘country’ mais qui sied bien à un thème pour la ‘Bible Belt’. ‘The Reckoning’ qui suit est en fait une introduction pour la pièce de résistance qui donne le titre à l’album, vous aurez deviné: ‘The Ferryman’s Curse’. Une pièce épique, une histoire ‘dylanesque’ sur un air à la ‘Crosby, Still, Nash and Young mais intégrant parfaitement le style STRAWBS classique comme ‘The Hangman and the Papist’ par exemple. Sur le thème du passage vers la mort on retrouve le COUSINS narrateur typique et les élans d’orgues et de guitares qui nous donne cet autre classique du catalogue de STRAWBS.

En somme un bel album qui saura plaire aux amateurs de Strawbs, un de leur meilleur album depuis longtemps. Un peu rétro et prévisible mais par le créateur d’origine et pourquoi changer une recette qui marche bien? Ne serait-ce que pour les deux pièces mentionnées (‘Spirits et Ferryman’) vous devez vous donner la chance de l’écouter. Du prog-folk classique! Des musiciens talentueux et un peu de nostalgie…