CHRONIQUE / REVIEW

CD

Soul Enema est beaucoup plus qu’un laxatif spirituel. C’est en fait une très belle surprise. Que d’invention, d’énergie et de souci du détail. Un groupe de prog éclectique issu d’Israël qui marie admirablement le rock artistique, les tonalités orientales, des touches métal, un petit côté pop et qui révèle la voix féminine mais puissante de NOA GRUMAN et la composition exquise de CONSTANTIN GLANTZ avec ses claviers élaborés et sa programmation surprenante. On ajoute à cela des textes délirants et à propos, des instruments ethniques et du folklore hébreu et vous obtenez un tout étonnamment homogène.  Les 14 morceaux sont tous entraînants, divertissants et riches, on passe vraiment un 72 minutes très gratifiant.  La première écoute me fit penser à DISTRICT 97 avec sa voix de femme et son côté moderne et un peu symphonique mais dans les moments plus opératiques cela m’a fait penser au projet ‘Gentle Storm’ de ARJEN LUCASSEN, encore là avec la combinaison de voix puissantes et de guitares bien senties et cette trame folklorique sous-jacente.  Finalement les belles instrumentations complémentaires font de ‘OF CLANS AND CLONES AND CLOWNS’ un album impressionnant.  Ajoutons la grande qualité du son et de l’enregistrement et nous avons un gagnant.

En détail, c’est difficile de savoir par où commencer. Comme par hasard notre ami ARJEN fait une présence remarquée avec un solo (circa 3:00) dont seul il a le secret, sur cette belle ballade qu’est ‘Eternal Child’, la voix de NOA est aussi exceptionnelle sur ce morceau. J’ai aussi adoré la suite en trois mouvements de 20+ minutes ‘Aral Sea’, particulièrement la partie un, très progressive un peu KING CRIMSON mais la partie II contient des claviers et des guitares en crescendo et un thème pianistique très réussi, et la partie III est encore meilleure.  ‘OMON RA’ en ouverture est un très bel exemple du genre avec des touches orientales et des mélodies énergiques. ’Cannibalissimo Ltd’ mérite aussi votre attention avec son ingéniosité, son lyrisme et son message moderne sur une trame musicale avec tellement de couches et d’influences différentes. La cithare et les tonalités indiennes de l’instrumental ‘Cosmic Baboon’ qui intègre un riff métal, des claviers démentiels et des vocalisations de singes est aussi tout un exploit de composition. Bref vous passerez de surprises en surprises.

On ne perd jamais le fil et que tous ces moments qui pourraient sembler disparates se rejoignent et se ressemblent étrangement, on reconnait effectivement la touche de CONSTANTIN partout et cela donne toute la cohésion à l’album.

Donc un album chaudement recommandé, un groupe que vous devrez suivre. SI vous aimez le prog avec une voix de femme, les claviers, les multi instrumentations et la composition intelligente vous ne pouvez pas vous trompez. Bravo.