CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

Formée en 1985, la formation ProAge en a mis du temps avant de lancer son tout premier album. Ce n’est que tout récemment qu’ils y sont parvenus avec la sortie de l’album « Odmienny Stan Rzeczywistosci » dont la traduction anglaise est en fait « Different State Of Reality ». Bien que les paroles passent régulièrement du polonais à l’anglais et vice-versa, cela passe plutôt inaperçu. J’ignore si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Le fort accent du chanteur Mariusz FILOSEK m’a dupé à plusieurs reprises et il m’aura fallu plusieurs écoutes pour réellement différencier les deux dialectes. De son propre aveu, FILOSEK dit être une personne aimant chanter sans toutefois avoir une belle voix. En effet, sa voix très étouffée ne plaira pas à tous. Le plus grand point faible sur cet album me semble d’ailleurs être la pauvreté de la majorité des mélodies vocales. De plus, FILOSEK tente parfois d’atteindre des notes hors de son registre vocal et cela n’a rien de positif. Cependant, sa voix rauque se marie généralement bien à une musique agressive et plutôt unique en son genre tout comme le chant guttural de Grzegorz BODZIOCH qui apporte un côté intéressant aux pièces « Different State Of Reality » et « Charon ».

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Les guitaristes et bassistes, Slawomir JELONEK et Roman SIMINSKI s’en tirent quant à eux plutôt bien. Parfois artisans de douces ambiances planantes comme dans les chansons « Charlie Hebdo » et « God », ils sont aussi en mesure de nous transporter complètement ailleurs avec des riffs très rudes et efficaces comme c’est le cas dans les pièces « Morality », « Charon » et « Plan B ». À travers ce disque, j’ai à maintes reprises eu l’étrange impression d’écouter l’album « Time Must Have A Stop » de la formation Votum tellement le son m’a semblé similaire.

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Au clavier, le jeu de Marcin KOSAKOWSKI est d’une grande importance. Son apport est notamment digne de mention dans les pièces « The Watcher », « Whispers And Memories », « Takeaway Life » et « Morality ». La dernière minute de cette dernière chanson est d’ailleurs probablement le meilleur segment instrumental sur tout l’album. En contrepartie, l’étrange pièce « Plan B » laisse également beaucoup de place au clavier. Selon mes goûts personnels, l’introduction de ce morceau est toutefois l’un des moments faibles de l’album. Attention cependant parce que les minutes subséquentes m’ont fait agréablement penser aux derniers instants de la chanson « Black And White » de l’excellente formation Sylvan.

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Il est tout simplement impossible pour moi de passer en revue cet album sans évoquer que la chanson « Two Words » est de loin celle qui me plait le plus. L’ambiance véhiculée par le clavier et la guitare tout au long du morceau y fait pour beaucoup. Un résumé en deux mots : « Carrément parfait » !

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En conclusion, « Different State Of Reality » est un album que je n’aurais pas écouté en profondeur si je n’avais pas eu à en faire la chronique. De cette façon, il m’aurait cependant été impossible de l’apprécier à sa juste valeur. Si la pièce « Two Words » a été et est demeurée mon coup de cœur durant ces nombreuses écoutes, elle n’est certainement plus la seule qui soit digne de mention. À partir du moment où j’ai pu mettre de côté les faiblesses du groupe pour m’attarder à ses forces, l’appréciation que j’ai faite de cet album a beaucoup évolué. Il sera maintenant intéressant de voir si la formation ProAge sera en mesure de revenir avec un produit encore plus réussi et raffiné la prochaine fois.