CHRONIQUE / REVIEW

CD

 

L’année 2017 aura été, en tant que chroniqueur, de sortir de ma zone de confort régulièrement. Ainsi dans les derniers mois, j'ai passé en revue plus d’un album qui, dans des conditions normales, m’aurait échappé, et je l’aurais regretté. Ma dernière trouvaille c’est PLAYGROUNDED et leur second album « In Time with Gravity » publié chez Freia Music. Cette jeune formation vient de la Grèce mais ils habitent maintenant Rotterdam. Le groupe formé en 2007 en est à son deuxième album, le premier « Athens » est sorti en 2012. Ce premier album reçu un grand accueil, tellement qu’il les a menés à une tournée dans plusieurs pays d’Europe avec qui ils ont fait la première partie d’Anathema et Riverside. Le quintette inclus Odisseas ZAFEIRIOU (basse), Orestis ZAFEIRIOU (claviers), Michael KOTSIRAKIS (guitares), rejoint en 2010 par Stavros MARKONIS (chant) et Giorgos POULIASIS (batterie). PLAYGROUNDED se spécialise dans le heavy prog et le post rock. Et comme pour les autres j'ai découvert quelque chose de très original et très bon.

 

« In Time with Gravity » s'engage sur de nombreux thèmes, on passe par les crises politiques, l’existence de l’être humain, les industries modernes… Les illustrations et les paroles, si on les comprend, donnent la possibilité à l’auditeur de tirer ses propres conclusions. Musicalement, je décrirais « In Time with Gravity » comme un mélange de post rock avec un son parfois lourd, parfois ambiant. Le tout est bien appuyée par la guitare, la basse et les claviers, et ajouté à cela les effets électroniques vous aurez une bonne idée du style du groupe. La musique de PLAYGROUNDED émet une étincelle unique chez l’auditeur, d’ailleurs on se rend compte des risques intelligents qu’ils ont pris et c’est pour cela que j’ai adhéré à leur musique.

 

Les claviers et la programmation d'Orest ZAFEIRIOU et les tambours rythmiquement obsédés de Giorgos POULIASIS dominent le son. Les claviers apportent une ambiance chaleureuse et relaxante, tandis que l'électronique ajoute ce feeling moderne. Les voix de Stavros MARKONIS sont surtout retenues, parfois presque parlées. Quand il soulève la tension, il est placé un peu en arrière dans le mélange. En ce sens, le groupe pourrait être décrit comme une formation instrumentale avec un chanteur. C'est une différence subtile mais elle fonctionne brillamment. Les six pistes offrent un peu de tout, « Crossing » et « Mute » sont probablement mes préférés, elles vous accrochent solidement. Avec « Waves », In Time with Gravity » et « Rotterdam » le quintette prend plus de risques, ils explorent de nouveaux canaux mais il conserve l’essence principal sans perdre l’auditeur. « The Stranger » divisé en trois parties est une épopée de par sa conception et la livraison. C’est un autre beau défi relevé par des musiciens vraiment brillants.

 

Chaque piste nous amène à la suivante sans trop de difficulté mais il vous faudra travailler un peu car l’album demande des écoutes répétées. Comme avec tous les grands albums, « In Time with Gravity » est un festin dès plus gratifiant si vous le prenez dans sa totalité. Cet album est une autre belle découverte, gâtez-vous!